Vietnam : le Premier ministre sur le gril de la crise économique

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3 octobre 2012

BANGKOK (AFP) – Le Parti communiste au pouvoir au Vietnam (PCV) s’est enfermé pour deux semaines d’un huis-clos au cours duquel sera discuté l’avenir du Premier ministre, éreinté par une crise économique majeure dont veulent profiter ses adversaires politiques.

Nguyen Tan Dung, 62 ans, qui s’est vu confier par le Parti début 2011 un second mandat de cinq ans, est décrit par les analystes comme sur le fil du rasoir, même si son limogeage immédiat semble peu probable.

Entre croissance molle, reprise de l’inflation, pertes sèches des groupes publics et un récent scandale dans le secteur bancaire qui fait flotter une odeur de corruption, il risque de sortir affaibli du 6e plénum, qui réunit les 175 membres du Comité central du PCV.

Carl Thayer, expert du Vietnam basé en Australie, anticipe ainsi “une confrontation entre le Premier ministre et ses critiques”.

“A tout le moins, il est probable que le PCV tentera de réduire les énormes pouvoirs que lui et son bureau ont accumulés”, ajoute-t-il, en se demandant si ses adversaires iront ou non jusqu’à “pousser pour son limogeage”.

Le plenum s’est ouvert lundi pour 15 jours. “Il est rare qu’autant de sujets soient au menu d’un plénum et qu’il dure aussi longtemps”, a relevé dans le quotidien officiel du parti Nhan Dan le secrétaire général du PCV, Nguyen Phu Trong.

“La plupart des sujets sur lesquels nous devons discuter et prendre des décisions sont très importants, difficiles et sensibles”.

Depuis quelques mois, le bilan du gouvernement est accablé de critiques. Les investissements étrangers sont en chute libre de 30% sur un an, la croissance est descendue à 4,7% et l’inflation, certes moins catastrophique qu’en 2011, est repartie à la hausse.

Au delà des chiffres, la stratégie de Nguyen Tan Dung a essuyé des échecs cuisants. Il a personnellement défendu l’objectif de bâtir de puissants groupes industriels publics sur le modèle des Chaebols sud-coréens. Une politique qui s’est soldée par des pertes vertigineuses, en particulier pour le groupe de construction navale Vinashin et le transporteur maritime Vinalines.

Quant au secteur bancaire criblé de dettes toxiques, il devait faire l’objet d’une profonde réforme qui est au point mort depuis fin 2011. Et le pays retient son souffle après l’arrestation récente de banquiers accusés de malversations. Dont un des hommes les plus riches du pays, proche du Premier ministre.

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Le Parti communiste au pouvoir au Vietnam (PCV) s’est enfermé pour deux semaines d’un huis-clos au cours duquel sera discuté l’avenir du Premier ministre, éreinté par une crise économique majeure dont veulent profiter ses adversaires politiques. (c) Afp

Vendredi, l’agence de notation Moody’s a abaissé d’un cran la note de la dette souveraine du Vietnam de “B1” à “B2”, soulignant “l’absence de solution apparente dans le secteur privé” et le risque élevé que le gouvernement doive assumer la facture.

Les adversaires de Dung, dont le numéro un du parti et le chef de l’Etat Truong Tan Sang, veulent aujourd’hui lui faire payer ces échecs. “Le risque augmente que l’aggravation des luttes de pouvoir (…) conduise au limogeage du Premier ministre et de ses alliés politiques”, estime Rajiv Biswas, chef économiste de IHS Global Insight.

Pendant ce temps, les blogs contournent allègrement la censure imposée à la presse officielle et s’abattent sur le chef du gouvernement, sa famille et son entourage.

“Jamais un Premier ministre n’a été attaqué aussi vigoureusement en public pour cause d’échec économique et de corruption”, relève un cadre du PCV.

“C’est une lutte entre une force qui a l’argent et une autre qui a le pouvoir, au sein du Parti, pour combattre la corruption et assainir ses rangs”, a-t-il ajouté, évoquant d’un côté Dung et ses alliés économiques et de l’autre l’appareil du PCV.

Selon des sources proches du parti, les 14 membres du tout puissant Bureau politique du parti ne sont pas parvenus la semaine dernière à voter une “mesure disciplinaire” contre le Premier ministre et s’en sont remis au Comité central.

Dung, soulignent les observateurs, est déjà revenu de très loin. “Le limoger n’est pas chose facile”, relève le cadre du PCV.

Source : Le Nouvel Observateur

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