Communisme : la fin justifie les moyens.

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Les faits :

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Voici à peine plus de trois semaines, je suis allé à Hanoi pour participer à une cérémonie de vénération de Notre-Dame du Perpétuel Secours à l’église Thai Ha, et pour participer à la lutte pour la justice et la paix dans le diocèse.

Après la cérémonie religieuse, à 18h30, les moines de l’Ordre des Rédemptoristes, moi-même et une foule de croyants, avons chanté des louanges à la Sainte Mère en nous tenant par la main et nous avons prié à l’extérieur de la clôture érigée par les communistes quand ils ont confisqué illégalement notre territoire. Ces louanges et ces prières furent organisées avec beaucoup de sérieux et de soin, et n’empêchèrent aucunement les gens de circuler. Le 15 août, après être retourné à Saigon, les moines et des chrétiens recommencèrent une cérémonie à l’extérieur de la clôture, mais, cette fois, ils portèrent une statue de Marie et la placèrent à l’intérieur de la clôture, sur le terrain qui a été saisi illégalement et dont notre Ordre des Rédemptoristes à Hanoi et les chrétiens présents demandent la restitution, ce que le gouvernement refuse.

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Après cet événement, les journalistes du gouvernement et de Hanoi, les médias officiels, radio et télévision, accusèrent les chrétiens et les moines rédemptoristes d’enfreindre la loi, et déformèrent la vérité. Ils ne parvinrent pas à produire un seul document de papier prouvant que des membres de l’Ordre auraient offert volontairement le terrain à l’État, terrain sur lequel nous envisageons de construire une église pour honorer Notre-Dame du Perpétuel Secours. Les Rédemptoristes moines affirmèrent : « Nous avons suffisamment d’éléments de preuve et la preuve que la propriété appartient entièrement au diocèse rédemptoriste de Thai Ha, et qu’il a été illégalement confisqué par des ministères du gouvernement. » Après que les moines rédemptoristes eurent produit le document officiel désignant le vrai propriétaire, alors que les pouvoirs publics étaient incapables de prouver que le terrain aurait été volontairement donné à l’État par l’Ordre des Rédemptoristes, comme ils le prétendent, les moines affirmèrent de nouveau : « Ce terrain reste la propriété de l’Ordre des Rédemptoristes du diocèse de Thai Ha. Les activités de confiscation, de saisie, de vente ou de cession de la terre à d’autres, sans notre accord et sans pièces juridiques, sont totalement illégales. Nous sommes déterminés à faire connaître cette vérité, à faire respecter la justice, et à conserver notre propriété, ainsi que la constitution et la loi le stipulent – à n’importe quel prix. »

Alors que la vérité est aussi évidente, comment se fait-il que les médias officiels disent exactement le contraire de cette vérité, par exemple cette histoire mensongère : « Les haut-parleurs de l’église de Thai Ha sont réglés si fort que cela provoque une nuisance sonore publique de 20h00 à 1 heure ou 2 heures du matin. Dans le même temps, certains des responsables de l’église appellent les gens à agir, avec des mots très difficiles à tolérer. L’église affiche également des bannières mensongères, diffamant les membres du gouvernement, parlant mal de nos citoyens et incitant les croyants à la révolte. »

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Face à de telles calomnies, les moines rédemptoristes affirment résolument que « ces accusations ne sont que pure calomnie, qui insulte les moines et toute la communauté catholique, notamment les croyants de notre diocèse, et nos citoyens. Nous demandons que tous les ministères concernés au sein du gouvernement fassent la lumière sur cette question dans les plus brefs délais, en publiant une documentation consistante qui prouverait la véracité des histoires propagées dans le monde entier par les médias officiels. Cette calomnie gratuite ne trompera personne et aura pour effet de réduire la confiance dans le système politique, non seulement parmi les catholiques mais aussi parmi toute la population. Cette diffamation est également contraire à l’objectif du gouvernement d’unir tous les citoyens dans le respect mutuel et d’instaurer le respect de la dignité humaine dans une société respectueuse des lois, objectifs que le gouvernement nous demande de poursuivre » . (À partir d’une pétition en date du 19/08/2008).

Les moines concluent ainsi leur pétition : « sur la base de la Constitution, des lois du Vietnam et sur l’article 28 de la loi sur la presse, nous demandons :

  1. Que la télévision d’État du Vietnam, la radio et la télévision de Hanoi, le journal Nouveau Hanoi, les Nouvelles Économiques de la Capitale et le Journal de la Sécurité Publique présentent les faits de manière objective, respectant la vérité, et qu’ils enquêtent afin d’apporter les rectifications nécessaires, conformément aux lois en vigueur.
  2. Qu’ils enquêtent pour trouver quels sont les individus responsables de cette déformation délibérée de la vérité.
  3. Qu’ils nous répondent par écrit, conformément aux dispositions de la législation actuelle. »

Conclusion

Les diffamations que nous venons d’évoquer, ainsi que d’innombrables autres cas observés dans ce pays, servent de prétexte pour emprisonner, pour confisquer la maison, les biens, les terres et les champs de nos citoyens et des organisations religieuses – en particulier celles des catholiques. Ce constat nous conduit à analyser la source de la doctrine communiste.

La doctrine communiste est athée et matérialiste. Athée, au sens de la conviction qu’il n’y aurait pas d’Être suprême, pas de Créateur de l’univers, pas de Créateur de l’humanité qui aurait doté l’humanité d’une conscience qui distinguerait le bien du mal. Le matérialisme signifie que les communistes ne considèrent pas que les êtres humains auraient des droits inaliénables que personne ne devrait violer. Le communisme voie les personnes comme des outils voués à servir le parti communiste à tout prix. Par conséquent, les régimes communistes de l’Union Soviétique, de la Chine, de la Corée du Nord, de Cuba et du Vietnam ont volé l’argent, les habitations et les terres de leurs citoyens.

En Union Soviétique, l’écrivain Alexandre Soljénitsine, décédé le 5 août 2008, a montré dans son livre monumental L’Archipel du Goulag qu’au cours de l’impitoyable régime stalinien il y eu une large persécution d’innocents et le vol des biens de ceux qu’il a assassinés. Les intellectuels qui s’opposèrent au régime furent placés dans des établissements psychiatriques sans référence à leur santé, et l’écrivain lui-même fut emprisonné neuf ans car il avait émis des doutes sur Staline. Dans l’Archipel du Goulag l’auteur décrit en détail les violations systématiques du régime soviétique, de 1918 à 1956, un système qui construisit beaucoup de prisons et de camps de concentration. La publication des œuvres d’Alexandre Soljénitsine déclencha une campagne systématique contre lui dans la presse soviétique qui l’accusa d’être contre-révolutionnaire.

Les régimes communistes sont ainsi – pour eux la fin justifie les moyens. M. Gorbatchev a vu le mal et le manque d’humanité du communisme, s’y est courageusement opposé, a démantelé le régime communiste et l’a transformé en une démocratie qui respecte les êtres humains et la religion. Comme il l’a dit au pape Jean Paul II : « Nous avons besoin de valeurs spirituelles, et nous avons besoin d’une révolution spirituelle, car c’est la seule façon de fournir les bases d’une société nouvelle et d’un nouvel ordre politique. Nous avons changé notre attitude à l’égard d’un certain nombre de choses, comme la religion qu’auparavant nous avions jugée beaucoup trop superficiellement. Maintenant, non seulement nous considérons que nul ne peut interdire les questions de conscience individuelle, mais nous affirmons également que les idéaux que les religions ont produits et consolidés au fil des siècles peuvent nous aider à rénover notre pays. Les gens qui adhèrent à différentes religions en Union Soviétique ont tous le droit de satisfaire leurs aspirations religieuses. » (Time Magazine 12/11/1988)

Parlant des droits de l’homme, Gorbatchev déclarait : « Les droits humains des personnes sous le communisme ne sont pas un cadeau du gouvernement, et non pas un bon acte accompli par quelqu’un. Notre politique réformatrice crée des problèmes concernant les droits politiques des personnes. Nous n’avons pas le droit de céder à de vieux dogmes et au conservatisme, de nous cramponner aux préjugés de la personne ou des ambitions individuelles. » (Saigon Libéré 07/01/1988)

Et comme nous le demandions, la révolution socialiste soviétique a-t-elle changé en 70 ans ? M. Constantine Katchev, chef des affaires religieuses a déclaré : « Il y a de nombreux changements. Le principal changement est que les croyants ne seront plus considérés comme des citoyens de deuxième classe. Ce qui se passait fréquemment dans le cadre de la constitution soviétique, lorsque les croyants étaient victimes de discrimination et les athées étaient avantagés, doit cesser. » (La Republica 03/04/1989)

L’Union Soviétique n’existe plus. Le cœur même de l’Union Soviétique, maintenant la Russie, a été rénové. Ainsi les fonctionnaires de la Russie d’aujourd’hui respectent plus les droits fondamentaux de l’homme, y compris la liberté religieuse.

Après l’Union Soviétique, la Chine communiste, la Corée du Nord et le Vietnam restent rivés au communisme, qui apporte des souffrances indicibles à la population, en particulier aux croyants.

Au Vietnam, durant les jours d’accusations publiques, les enfants accusaient leurs pères, les épouses leur mari, le jeune accusait l’ancien – conduisant à de nombreuses inimitiés et aliénations à cause du principe selon lequel la fin justifie les moyens. Et d’innombrables fois les personnes assassinées furent volées.

Après 1975, dans le sud du Vietnam, les communistes ont rapidement mis en place des camps dits « de rééducation ». Cet archipel du goulag vietnamien s’est étendu dans tout le pays, du nord au sud, de la plaine aux jungles de montagne. Et le pillage par des fonctionnaires du gouvernement des citoyens et des organismes religieux ont également commencé dès le début.

En Janvier 1978, au cours d’une nuit la police s’empara du monastère Thu Duc qui abritait l’Ordre des Rédemptoristes, la Fraternité Lasan, l’Ordre Daminh, l’ordre de Don Bosco et d’autres. Ils expulsèrent les religieux de leurs locaux et emprisonnèrent certains d’entre eux, confinèrent les autres dans une salle afin de pouvoir inspecter l’institution sans obstacle et sans témoin et pouvant ainsi insérer facilement des brochures et des armes à feu puis accuser les prêtres et les moines de s’opposer à la révolution. À partir de ce jour eurent lieu beaucoup d’autres falsifications et de confiscations illégales de propriété de divers ordres et religions, dans l’ensemble du pays.

Avec un tel dossier et avec la politique de « la fin justifie les moyens », comment les communistes peuvent-ils savoir ce qu’est une conscience, ce qu’est la justice ? Ils n’ont que des fusils, des prisons et des prisons, un système sans fin de police secrète et un système de propagande contrôlé par des fonctionnaires du gouvernement pour leurs propres fins – comment un tel gouvernement peut-il faire quoi que ce soit pour ses citoyens, pour les croyants ? Seul le peuple et les religions savent ce qu’est la justice. La confiscation, ou plus exactement le vol, perpétré à Thai Ha n’est que l’un des vols systématiques perpétrés par le régime communiste vietnamien de nos jours.

Nous espérons sincèrement que parmi les membres actuels du parti communiste, certains aiment leur pays, aiment l’humanité, et ont une véritable conscience qui les conduira à se lever et à mener une véritable rénovation, une révolution politique comme l’a faite M. Gorbatchev en Union Soviétique. Nous aurions alors une chance de créer pour notre peuple une nouvelle vie digne de son humanité, dans laquelle seraient respectés les droits fondamentaux de l’homme tels que les liberté d’expression et de la presse et la liberté religieuse, et nous pourrions espérer que nos biens seraient garantis conformément à l’état de droit et à la justice véritable.

Notre devise ne doit plus être que la fin justifierait les moyens, mais plutôt que nous devons nous fixer de bons objectifs ainsi que les moyens de les atteindre, afin de servir notre peuple et notre pays.

22/08/2008

Père Chan Tin
38 Ky Dong, Saigon
Téléphone (08) 9316 322 118

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