A Cân Tho, on manifeste aussi

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Interview des personnes lésées à Cân Tho

Radio Nouvel Horizon – Hoàng Hà
Le 8 juillet 2007

Chers auditeurs, dans la droite ligne des protestations contre les saisies injustes des terres des paysans, environ une centaine de paysans de la ferme d’État Sông Hâu ont manifesté devant la préfecture de Cân Tho depuis le 6 juillet. Il semble que la détermination des manifestants soit très élevée. Nous vous invitons à écouter l’interview de Hoàng Hà.

Hoàng Hà : Vous avez essayé de monter en vain à Sài Gòn pour revendiquer la restitution de vos terres. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous n’avez pas réussi à vous joindre aux manifestants de Sài Gòn ?

M. Tư : En ce moment, je manifeste à Cân Tho. Nous demandons que nos droits soient respectés à Cân Tho. Nous nous préparons également à monter sur Sài Gòn.

Hoàng Hà : Comment se passe la manifestation à Cân Tho ? Pouvez-vous nous en dire davantage ?

M. Tư : Nous sommes en train de défendre les intérêts de 2800 fermiers, sur les 15 milles que compte la région Sông Hâu.

Hoàng Hà : Pouvez-vous nous dire le nombre de manifestants actuellement à Cân Tho ?

M. Tư : Actuellement, nous sommes une centaine à manifester devant le Comité Populaire (mairie, NDT) de Cần Thơ.

Hoàng Hà : Le Comité Populaire a-t-il résolu vos problèmes ?

M. Tư : Depuis deux jours que nous manifestons devant les grilles du Comité Populaire, personne ne nous a reçus.

Hoàng Hà : Avez-vous des banderoles ou d’autres moyens pour faire savoir aux autorités vos revendications ?

M. Tư : Nous n’avons pas de banderoles. Nous n’avons que les papiers délivrés par les autorités centrales. Je me suis déjà rendu à Hà Nôi avec ces papiers mais personne n’a voulu me recevoir.

Hoàng Hà : Aujourd’hui nous sommes dimanche, les bureaux sont fermés. Allez–vous rester jusqu’à demain, lundi ?

M. Tư : Oui, nous allons attendre sur place jusqu’à lundi.

Hoàng Hà : Pouvez-vous nous détailler un peu vos revendications ?

M. Tư : Premièrement, un certain nombre de paysans possèdent des terres, avec des pièces justificatives, mais que la ferme d’État et le Comité Populaire refusent de reconnaître. Deuxièmement, nous représentons 2800 fermiers de la ferme d’État qui se plaignent du haut niveau de la redevance, injustifiée par rapport aux règlements nationaux. Nous demandons la restitution du trop perçu.

En résumé, nous avons deux principales revendications : en premier lieu les saisies des terres de certaines personnes sans compensations ; ces gens demandent la restitution de leurs terres ; en deuxième lieu, nous demandons la restitution du trop perçu de la redevance depuis 32 ans. La ferme d’État a fixé arbitrairement le niveau de la redevance, ce qui va dans le sens contraire des directives officielles du gouvernement.

Au nom des personnes ici présentes, je demande aux autorités compétentes de nous recevoir et de restituer nos droits civiques.

Hoàng Hà : Connaissez-vous la manifestation qui se déroule actuellement à Sài Gòn, notamment son ampleur qui ne cesse de s’accroitre ?

M. Tư : Oui, je suis au courant. Nous avons pu échanger quelques paroles avec ceux qui manifestent là-bas, où les inspecteurs ont promis qu’ils viendraient sur place enquêter. Mais notre souci actuel, c’est la manifestation d’ici. Si, ce lundi, le Comité Populaire ne daigne toujours pas nous recevoir, alors nous irons à Sài Gòn, manifester devant le bureau n°2 de l’Assemblée Nationale.

Hoàng Hà : D’après vous, si le Comité Populaire ne parvient pas à résoudre votre conflit, y aura-t-il davantage de manifestants ?

M. Tư : Oui je pense que nous serons plus nombreux. Nous ne sommes que les représentants des fermiers en colère. Si une solution n’est pas trouvée, les gens seront très très en colère.

Hoàng Hà : Si la ville de Can Tho ne résolvait pas le problème de la ferme d’État Sông Hâu, irez-vous manifester devant la préfecture du département ?

M. Tư : Oui, certainement. Nous sommes déterminés à aller partout pour récupérer ce qui nous est dû. Cela fait plus de 30 ans que nous avons été lésés.

Hoàng Hà : [Avec un autre manifestant] Pouvez-vous nous dire d’où vous venez ? Quelles sont vos revendications ? Et quel est votre nom ?

Un manifestant : Nous sommes du hameau n°8. Nous dénonçons l’absence de relation contractuelle entre les producteurs et la ferme d’État qui rachète nos productions selon leur bon vouloir. Cette situation lèse les intérêts des paysans depuis de trop longues années. Beaucoup d’entre nous sommes dans une grande difficulté financière. Nous supportons cette situation injuste depuis des dizaines d’années et nous voulons demander aux autorités compétentes le respect de nos intérêts.

Hoàng Hà : Pensez-vous vous rejoindre les manifestants de Sài Gòn ?

Un manifestant : Nous attendons la réaction du Comité Populaire de la Ville. Nous espérons qu’il trouvera une solution. Si le niveau local s’avère incapable de nous satisfaire, alors nous irons voir les autorités centrales à Sài Gòn.

Hoàng Hà : Nous sommes dimanche, depuis quand manifestez-vous ?

Un manifestant : Depuis vendredi.

Hoàng Hà : Cela fait déjà trois jours que vous êtes là et les autorités ne vous ont toujours pas reçu. Croyez-vous en une solution rapide ?

Un manifestant : Nous gardons espoir. Nous ne pouvons pas encore affirmer qu’une solution sera trouvée ou non.

M. Tư : C’est de nouveau M. Tu. En fait, cela ne fait pas seulement 3 jours que nous manifestons. Auparavant, nous sommes revenus de la capitale, Hà Nôi. Là-bas, les inspecteurs nous ont donné des papiers en nous disant de revenir à Cân Tho pour la résolution définitive de notre conflit. Si ce lundi, le Comité Populaire ne veut toujours pas nous trouver une solution, nous irons devant le bureau n° 2 de l’Assemblée Nationale à Sài Gòn pour faire valoir nos droits.

Hoàng Hà : Il paraît que la police a bloqué les accès menant à Sài Gòn. Pensez-vous pouvoir y arriver malgré tout ?

M. Tư : Ce n’est pas une difficulté pour nous. Nous avons déjà fait le voyage jusqu’à Hà Nôi [distante de Cân Tho de 1500 km, NDT]. Nous chercherons tous les moyens possibles pour faire les 80 km qui nous séparent de Sài Gòn. Nous n’avons pas d’inquiétudes à ce sujet. Nous ne pouvons plus nous résigner. Cela fait trop longtemps que nous souffrons.

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