
4 Septembre, 2008
A la fin de ce mois, le Département d’État américain doit publier son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde. Les événements récents au Vietnam donnent à penser que le chapitre concernant ce pays ne sera pas, ou du moins ne devrait pas, être positif.
Depuis ces deux dernières semaines, plusieurs centaines de catholiques de la paroisse Thai Ha de Hanoi protestent pour la restitution de la propriété de la paroisse saisie par les premiers communistes dans les années 1960. La paroisse a besoin de bâtir une nouvelle église pour accueillir des fidèles toujours plus nombreux, nous dit le Père Vu Khoi Phung par téléphone. Plusieurs paroissiens auraient été battus par la police alors qu’ils participaient à des pacifiques veillées de prière. Cela fait partie d’un mode de protestation qui se développe chez les catholiques pour demander la restitution des terres de l’église saisies il y a longtemps par l’état.
Les catholiques ne sont pas les seuls croyants qui connaissent des problèmes avec le Parti communiste-état. La semaine dernière, la Commission Américaine sur la Liberté Religieuse dans le monde (USCIRF) – une commission indépendante au sein de la Maison Blanche – a publié son dernier rapport sur le Vietnam. La Commission a présenté une gamme de violations, depuis les attaques contre l’Église bouddhique unifiée du Vietnam jusqu’aux interdictions sur les religions Vietnamiennes comme le Hoa Hao et le Cao Dai. Dans certaines provinces, les responsables locaux excluent les enfants protestants des écoles secondaires, citant une ancienne loi communiste qui exclut les enfants des familles religieuses de l’école. Les croyants de toutes religions sont encore parfois contraints de renoncer publiquement leur foi, même si Hanoï avait promis de mettre fin à cette pratique.
Compte tenu de ce modèle de comportement, le Département d’État pourrait vouloir mettre le Vietnam sur la liste des « pays particulièrement préoccupants » (CPC – Countries of Particular Concern » pour les violations de la liberté religieuse. Lorsque les États-Unis ont inscrit pour la première fois le Vietnam sur la liste CPC en 2004, il a eu un effet immédiat. Hanoi était tellement gêné qu’il a libéré de nombreux « prisonniers religieux » et a déclaré qu’il permettrait à davantage de religions se faire enregistrer comme organismes officiels. En récompense, le Vietnam a été retiré de la liste juste avant que le Président Bush ne se rende à Hanoi pour assister au Sommet de la Coopération Économique en Asie-Pacifique (APEC) en 2006. Depuis lors, le Département d’État a fait valoir que la répression au Vietnam est essentiellement laïque et que les croyants sont en prison pour leur activisme politique plutôt que pour leurs convictions religieuses.
Hanoï a fait quelques progrès sur la liberté religieuse, en particulier pour parvenir à un accord avec le Vatican en vertu de laquelle l’Église catholique est garantie d’avoir une plus grande liberté dans la nomination des évêques et des prêtres. Mais ces progrès sont maintenant en train décrocher. Les événements récents – à la fois le traitement des manifestants dans le dossier des terres religieuses et les cas documentés par la commission – donnent à penser qu’il y a toujours de bonnes raisons d’être « particulièrement préoccupé » au sujet de la liberté religieuse au Vietnam.
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