02/09/2008

(Hanoi – VNN) Lundi 1er septembre 2008 vers 20h30, l’avocat défenseur des droits de l’homme Le Quoc Quan quitte son domicile pour se rendre à l’aéroport international Noi Bai (Ha Noi) et prendre un vol pour l’Europe à l’invitation de divers ONG militantes pour les droits de l’homme. Dès la sortie de son domicile, Quan a été immédiatement suivi par une dizaine de policiers appartenant à la division A24, spécialisée dans la surveillance politique. Arrivé à l’aéroport, Quan s’est fait confisqué son passeport par les mêmes policiers. Après près de trois heures de discussions, Le Quoc Quan a dû se résigner à regagner son domicile, vers 23h20.
La même mésaventure est arrivée à deux avocats défenseurs des droits de l’homme : Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, empêchés fin 2006 de s’envoler pour l’Europe afin d’assister à une conférence sur la démocratie. Ces deux avocats sont aujourd’hui en prison, purgeant de longues peines de prison (respectivement 5 et 4 ans) pour l’exercice de leur liberté d’expression.
L’avocat Le Quoc Quan avait été arrêté et détenu pendant une centaine de jours, du 8 mars au 20 juin 2007 pour avoir suivi une formation de six mois à la National Endowment for Democracy (NED) à Washington, un organisme d’état américain. La NED forme les citoyens venus du monde entier sur la façon de construire une société civile dans les pays qui ne connaissent pas la démocratie. Son arrestation sitôt rentré des Etats-Unis avait provoqué la colère de la classe politique américaine. Vin Webers, président de la NED, Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d’Etat américain et présidente de la NDI (National Democratic Institute) et John Mc Cain, président de l’IRI (International Republican Institute) avaient écrit le 12 avril 2007 une lettre commune au président vietnamien Nguyen Minh Triet afin de demander la libération immédiate de Le Quoc Quan :
« Nous ne pouvons pas exprimer davantage notre préoccupation sur l’arrestation de Quan et sur les nuages noirs que la poursuite de sa détention attire au-dessus de votre pays et sur les perspectives de relations plus étroites entre nos pays. Nous vous demandons de faire tout le nécessaire pour sa libération rapide. »
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