Les attaques du pouvoir stimulent le mouvement pour la démocratie

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11 novembre 2009

Do Hoang Diem connaît la date exacte à laquelle le mouvement pour la démocratie qu’il dirige, Viet Tan, est arrivé à maturité.

« C’est le 29 mars 2007 », dit-il. « Viet Tan est né au début des années 1980 mais, pendant plus de deux décennies, le gouvernement vietnamien nous a vraiment ignoré. »

« Alors à cette date, sans que rien ne l’ait laissé présager, un article est paru dans un journal du gouvernement pour nous attaquer, et depuis lors il y eut des centaines d’articles dans les journaux et les magazines, à la télévision, à la radio et en ligne ».

Diem est le président de Viet Tan, Parti pour la Réforme du Vietnam, qui a pour objectif de remplacer le système à parti unique, communiste, du Vietnam par une démocratie pluraliste. Il déclare que ces attaques sont la meilleure chose qui soit arrivée à son organisation.

« Tout à coup, nous avons un visage », dit-il. « Les gens du monde entier savent désormais que nous existons et nous recevons aussi beaucoup d’attention depuis l’intérieur du Vietnam ».

« Nous diffusons une émission radio vers le Vietnam depuis 20 ans, mais depuis ces attaques notre audience a doublé. Les gens nous écrivent en disant qu’ils nous soutiennent et en nous envoyant leurs commentaires ; tout cela est positif ».

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Viet Tan a été créé avec des membres de la diaspora vietnamienne qui avaient fui pendant et après la chute du Sud-Vietnam à la fin de la guerre en 1975, mais Diem indique que désormais le l’éventail des militants s’est nettement élargi. « Nous opérons aussi bien au Viêt Nam que partout dans le monde », dit-il ». Je dirais que l’âge moyen de nos membres au Viêt Nam est d’environ 35 ans et qu’ils sont majoritairement de profession libérale ou étudiants, mais avec pas mal d’ouvriers et d’agriculteurs – c’est une représentation fidèle de la société vietnamienne.

« Dans le monde, nous avons de nombreux membres qui ont été associés à l’ancien gouvernement sud-vietnamien, mais aussi des jeunes de 16 à 17 ans qui n’ont rien à voir avec la guerre ».

Le gouvernement vietnamien présente Viet Tan comme un groupe terroriste et affirme qu’il a fomenté « des troubles violents et des actes terroristes contre le gouvernement vietnamien ». Pourtant ces actes et ces troubles sont rarement documentés bien qu’un rapport indique que les militants ont été arrêtés pour diffusion de « tracts réactionnaires » et pour avoir écrit des articles contre le gouvernement vietnamien.

Diem affirme que les membres à l’intérieur du Vietnam sont systématiquement persécutés. « L’article 4 de la Constitution vietnamienne dit qu’il ne doit y avoir qu’un seul parti politique légitime et que c’est le Parti communiste ». Par conséquent nos membres doivent garder leur identité secrète. S’ils sont découverts, ils se retrouvent sous surveillance 24 heures sur 24, ils sont harcelés et même emprisonnés ».

Viet Tan vise à une transition pacifique vers la démocratie. « Nous n’aurions rien à voir avec un soulèvement violent. Il y a eu assez de violence dans le passé ».

« Si nous sommes des terroristes, pourquoi ai-je été invité à rencontrer le président George W. Bush dans le bureau ovale, pourquoi les représentants de Viet Tan ont-ils été invités à témoigner devant le Parlement australien ? ».

Il considère que le changement résultera de quatre types de pression. « La première est la pression populaire, qui peut s’exprimer de nombreuses façons, par des appels à des changements sociaux, des manifestations contre la corruption ou des appels à des droits fonciers. Le deuxième type d’activité est la création d’un front uni de l’opposition politique appelant à un système multiparti et enfin à des élections libres.

« Puis il y a la pression internationale – nous voyageons dans le monde, cherchons du soutien, c’est pourquoi je suis à Canberra en ce moment. Enfin, nous espérons voir la pression s’exercer à l’intérieur même de la direction du parti. Lorsque tous ces facteurs seront réunis, mais pas avant, nous serons assez puissants pour casser le système ».

Un facteur clé est le nombre croissant d’étudiants vietnamiens qui suivent des études en Occident et découvrent ses valeurs démocratiques.

Un membre du Comité central Viet Tan, Phong Nguyen, médecin-cardiologue à Sydney, estime que la victoire finale viendra de ceci « Les étudiants sont avertis de ne pas fréquenter les « mauvaises personnes » dans les pays où ils étudient, mais on ne peut empêcher les jeunes esprits curieux de comparer les libertés de l’Occident avec ce qu’ils ont à la maison ».

« Ils voient des médias libres, la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme et quand ils retournent là-bas, ils constatent un contraste saisissant. Ils sont des milliers et leurs idées finiront par être entendues ».

Viet Tan vise à une transition pacifique vers la démocratie. « Nous n’aurions rien à voir avec un soulèvement violent. Il y a eu assez de violence dans le passé ».

Diem a rejoint Viet Tan dès ses débuts, alors qu’il était étudiant, et il y a cinq ans, il a quitté son emploi de directeur dans le secteur de la santé pour travailler à temps plein pour l’organisation. « Il aurait été si facile de laisser tomber, de dire qu’aujourd’hui je suis Américain et de donner la priorité à ma vie personnelle – d’ailleurs indéniablement j’ai adopté une grande partie des habitudes et de la culture américaines, mais dans mon esprit et mon cœur je me sens toujours Vietnamien ».

Il se souvient avoir été mis dans un bateau pour s’échapper de Saigon, à l’âge de 12 ans, dans la soirée du 29 avril 1975, quelques heures avant la victoire finale des communistes. « Il y avait deux autres navires qui tous deux prenaient les réfugiés et qui ont été attaqués depuis les airs et ont coulé avec tout le monde à bord… femmes et enfants.

« C’était un spectacle horrible pour un enfant et, à partir de ce moment-là, j’ai su que ce qui se passait au Viêt Nam était terrible. Ce n’étaient pas des soldats, pas des ennemis, ils tuaient des civils, leur propre peuple ».

« Je me résolus à faire en sorte que les choses changent pour que cette sorte de brutalité ne se reproduise jamais ».

Il serait facile de rejeter Viet Tan comme un autre groupe de pression, un accident de l’histoire, engagé sur des questions résultant d’une guerre que l’Occident préfère oublier, mais ce serait manquer un point important, peut-être même vital, complètement actuel.

Avec l’effondrement de l’Union soviétique, il était largement admis que la démocratie libérale avait gagné la bataille des idéologies et se propagerait aux quatre coins de la terre, et pendant un certain temps cela sembla être vrai.

Mais aujourd’hui, les valeurs démocratiques sont en recul dans plusieurs parties du monde, alors que la Chine cherche à étendre son influence en Afrique, en Asie et dans le Pacifique Sud. Les dictateurs, de Bainimarama à Mugabe, sont assurés d’avoir un partenaire à Pékin qui, contrairement à l’Union européenne et aux États-Unis, ne joindront pas d’ennuyeuses mises en garde sur les droits de l’homme et sur la démocratie à leurs programmes d’aide ou de livraison d’armes.

En effet, des indications en provenance de l’Afrique donnent à penser que la Chine a tenu à dénoncer vigoureusement le pluralisme de style occidental qui mettrait des obstacles sur la voie rapide vers la prospérité. Ce discours séduirait la direction politique à Hanoï.

Alors que beaucoup en Occident sont soit embourbés dans la complaisance ou cherchent activement à minimiser l’importance et à tolérer l’expansion du totalitarisme au nom du profit, il est laissé à des organisations comme Viet Tan de rappeler les paroles de l’un des fondateurs de la démocratie libérale, Thomas Jefferson.

« J’ai toujours jugé plus honorable et plus profitable de donner le bon exemple que d’en suivre un mauvais ».

L’Ambassade du Vietnam à Canberra a été invitée à expliquer pourquoi son gouvernement qualifie Viet tan de groupe terroriste. Elle n’a pas répondu.

http://www.onlineopinion.com.au/view.asp?article=9664&page=0

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