Les blogueurs vietnamiens victimes de harcèlement

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MARK COLVIN : Le Vietnam a le taux de croissance le plus rapide du monde en ce qui concerne les utilisateurs de Facebook. C’est un signe que l’utilisation du net a explosé au Vietnam, là où des millions de blogs ont surgi ces dernières années.

Mais autant l’utilisation du web s’est développée, tout autant l’intolérance du gouvernement envers la dissidence s’est développée. Un nouveau rapport montre que les blogueurs politiques vietnamiens sont régulièrement arrêtés et réprimés.

Notre correspondant du Sud-Est asiatique Zoe Daniel.

ZOE DANIEL : Le Vietnam abrite la population d’internautes la plus rapide en terme exponentiel de la région. Les gens se connectent pour chercher sur le net des alternatives aux médias gérés par l’État. Mais pour de nombreux blogueurs politiques, la peur fait partie du quotidien.

Dans son rapport “des blogueurs derrière les barreaux”, le Comité des Droits de l’homme au Vietnam dit que 22 blogueurs ont été condamnés à un total de 133 années de prison en seulement un an.

De Paris, la vice-présidente Penelope Faulkner :

PENELOPE FAULKNER : Nous avons trouvé de jeunes blogueurs qui avaient été menacés, intimidés, harcelés, battus, arrêtés, détenus et condamnés à de très longues peines de prison, simplement parce qu’ils avaient écrit sur leurs blogs, critiqué la corruption, parlé des droits fonciers ou des droits de la femme ou traité de sujets tout à fait ordinaires auxquels les gens sont confrontés au quotidien – la flambée des prix alors que les fonctionnaires du Parti Communiste vivent très bien.

ZOE DANIEL : Le cas le plus connu est celui du célèbre blogueur Dieu Cay et d’autres membres du Club des Journalistes Indépendants. En septembre, ils ont été condamnés jusqu’à 12 ans de prison pour soi-disant propagande contre l’état.

Le même mois, le gouvernement vietnamien a juré de sévir contre trois blogs dissidents. L’un d’eux, Dan Lam Bao, ou le “Journalisme ‘Citoyen’”, est un blog d’actualités avec des articles sur la politique et les droits de l’homme. Ses auteurs ont refusé de se soumettre aux ordres du gouvernement. L’un d’eux nous a parlé sous couvert d’anonymat.

AUTEUR POUR DAN LAM BAO : Nous avons créé un espace où les gens peuvent émettre leurs idées et soulever leurs opinions, comme leurs sentiments envers la politique. Aussi, nous n’appartenons à aucun parti. Nous ne faisons que dire la vérité.

ZOE DANIEL : Mais bloguer sur quoi que ce soit considéré comme critique envers le gouvernement a un prix.

AUTEUR POUR DAN LAM BAO : Ils peuvent vous suivre, surveiller votre messagerie électronique, écouter vos appels, et parfois ils peuvent vous battre.

ZOE DANIEL : Et ce ne sont pas seulement les blogueurs qui risquent la prison. Le mois dernier, le Vietnam a envoyé plus d’une douzaine d’activistes pacifiques en prison au cours du plus grand procès de ce genre. Au total, ils ont été condamnés à plus de 100 ans de prison.

Et en décembre, la police vietnamienne a arrêté l’avocat et défenseur des droits de l’homme Le Quoc Quan alors qu’il emmenait sa fille à l’école. Nous avons interviewé Le Quoc Quan quelques mois avant son arrestation et il nous avait décrit une vie de perpétuel harcèlement.

LE QUOC QUAN : Bon, vous savez, ils m’ont m’arrêté plusieurs fois. La semaine dernière, ils sont venus ici, ils m’ont maltraité. Samedi matin, ils viennent à mon bureau, ils me maltraitent encore. Ils ont ramené une voiture ici pour ensuite essayé de me pousser dedans avec le policier.

ZOE DANIEL : Personne n’a eu de nouvelle de Le Quoc Quan depuis son arrestation. Un autre avocat et militant pour les droits de l’homme, Nguyen Van Dai, sait aussi ce qu’il en coûte d’être contre le gouvernement. Il a été condamné en 2007 à quatre ans de prison pour “propagande contre l’état”. Il est actuellement assigné à résidence à Hanoï et vit une vie claustrophobe où il ne peut s’aventurer à plus d’un kilomètre de chez lui :

NGUYEN VAN DAI : C’est très dur. Je ne peux pas trouver de travail. Je ne peux pas travailler et il m’est difficile de rendre visite à mes parents, ou d’aller à l’hôpital. Oui, la vie est très dure.

ZOE DANIEL : L’Australie est l’un des rares pays à parler régulièrement des droits de l’homme avec le Vietnam et à s’être engagé pour près de 135 millions d’aide pour l’exercice 2012-2013.

Malgré cela, les militants vietnamiens d’Australie disent que rien n’a changé. Trung Doan de Melbourne.

TRUNG DOAN : J’espère que le gouvernement australien tiendra compte de la recommandation de l’utilité d’une commission d’enquête parlementaire. Cela doit impliquer davantage de parlementaires dans le processus de dialogue et une consultation plus approfondie du Département des affaires étrangères avec les ONGs australiennes.

ZOE DANIEL : Mais une culture de protestation semble être irrépressible au Vietnam. Penelope Faulkner à nouveau.

PENELOPE FAULKNER : Les jeunes continuent à se connecter et à écrire dans leurs blogs. Donc, je pense que le gouvernement vietnamien devra parvenir à un accord : vous ne pouvez pas ouvrir votre pays et, en même temps, étouffer la voix du peuple. Ils devront décider ce qu’il faut faire.

ZOE DANIEL : Malgré qu’ils risquent de lourdes peines de prison, les blogueurs politiques jurent de continuer.

C’était Zoe Daniel pour PM.

Source : ABC News

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