Vietnam : au moins dix arrestations lors d’une manifestation antichinoise

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10 juillet 2011

HANOI – Les autorités vietnamiennes ont pour la première fois en six semaines empêché dimanche une manifestation contre la politique de Pékin dans les eaux disputées de mer de Chine méridionale, arrêtant aux moins dix personnes, dont trois journalistes qui ont été libérés.

Des agents en civil ont interpellé le groupe de personnes présentes à cette sixième manifestation antichinoise en six dimanches, juste après leur arrivée près de l’ambassade de Chine à Hanoï, a constaté un journaliste de l’AFP.

Parmi eux, un caméraman vietnamien de la télévision japonaise NHK, qui a été relâché peu après, selon la chaîne. Et un autre d’Associated Press, qui a également été libéré, selon l’agence.

Un troisième journaliste travaillant pour un média étranger a été vu quitter le poste de police, selon des sources médiatiques.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s’est dit inquiet de ces informations, soulignant que les journalistes avaient été punis pour simplement avoir fait leur travail.

La police s’est refusée à tout commentaire, mais un témoin a vu des manifestants quitter le commissariat plus tard dans la journée.

La répression de ce rassemblement intervient à deux semaines de la convocation de la nouvelle assemblée issue des élections du 22 mai, qui doit officiellement reconduire pour cinq ans le Premier ministre Nguyen Tan Dung, confirmé dans ses fonctions par le congrès du Parti communiste de janvier.

Cette grand-messe quinquennale avait été précédée en 2010 d’une vague d’arrestations et de condamnations d’opposants.

Dans ce régime communiste où manifester n’est généralement pas autorisé, la première manifestation antichinoise en juin avait rassemblé quelque 300 personnes, mais ce nombre s’était ensuite réduit à une centaine chaque dimanche, sous l’oeil de la police qui avait laissé faire.

Parce que ces manifestations servaient alors les intérêts d’un Vietnam qui avait tenté en juin un bras de fer avec Pékin en organisant une série d’exercices militaires à tirs réels dans la zone, selon les analystes.

La Chine et le Vietnam se disputent les Paracels et les Spratleys, deux chapelets d’îles de mer de Chine méridionale censés être riches en hydrocarbures. Ce litige empoisonne leurs relations et provoque régulièrement des tensions.

Mais après des discussions le 25 juin, les deux capitales avaient promis de résoudre de manière pacifique leur différend, selon les médias officiels des deux pays.

Le quotidien officiel Vietnam News avait également souligné que Pékin et Hanoï avaient insisté sur le besoin de guider l’opinion publique dans la bonne direction.

Juste avant de mettre un terme au rassemblement dimanche, la police a d’ailleurs annoncé par haut-parleur aux manifestants que le différend avait fait l’objet de discussion entre les deux pays, leur demandant de ne pas compliquer la situation et de quitter les lieux.

Des rassemblements semblables avaient eu lieu fin 2007. Le Vietnam avait aussi d’abord laissé faire, avant de les interdire pour ménager son grand voisin du Nord.

Plusieurs personnes ont été arrêtées ces dernières années après des rassemblements antichinois.

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