Après Bui Thanh Hieu (le 27 août), Pham Doan Trang (le 28 août), Nguyen Tien Trung (juillet 2009), et Dieu Cay (avril 2008), les autorités vietnamiennes ont arrêté la blogueuse Nguyen Ngoc Nhu Quynh, dans la nuit du 1er au 2 septembre 2009, pour “violation des lois sur la sécurité nationale et interférence dans les intérêts de l’Etat”.
“Reporters sans frontières s’insurge contre ces arrestations de blogueurs à la chaîne et la répression systématique de l’expression en ligne. La susceptibilité des autorités vietnamiennes concernant ses relations avec la Chine est telle que l’on peut s’interroger sur le rôle de la Chine dans cette chasse aux blogueurs qui parlent d’elle au Viêt-nam. Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Nguyen Ngoc Nhu Quynh”, a déclaré l’organisation.
Une douzaine d’officiers ont fait irruption en plein milieu de la nuit au domicile de la blogueuse, qui dormait avec sa fille d’à peine 3 ans, selon la mère de Nguyen Ngoc Nhu Quynh. Un autre blogueur, surnommé “Sphynx”, avait été interrogé en rapport avec son cas.
La jeune femme, connue sous son nom de blogueuse “Me Nam”, a critiqué, le 26 août 2009, sur son blog (http://menam0.multiply.com/) l’attitude du Parti communiste vietnamien dans plusieurs affaires. Elle s’opposait au projet de mines de bauxite au Viêt-Nam, dont la gestion est en grande partie être confiée à une compagnie chinoise. Elle couvrait également le conflit entre le Viêt-nam et la Chine en mer de Chine méridionale autour des îles Paracels et Spratly (http://menam0.multiply.com/journal/item/149/149).
La jeune blogueuse a été arrêtée pour les mêmes raisons que le blogueur Bui Thanh Hieu et la journaliste Pham Doan Trang. Le Parti communiste veut faire taire les critiques sur ses relations avec la Chine, quelques mois avant son Congrès en 2011, où les postes de dirigeants sont décidées.
Le gouvernement vietnamien avait déclaré en début d’année que les blogueurs ne devaient communiquer que sur des affaires personnelles. C’est l’une des raisons pour lesquelles la République socialiste du Viêt-Nam est située à la 168e place sur 173, dans le classement mondial 2008 de la liberté de la presse établi par l’organisation.
