Dimanche 7 décembre 2008, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Fédération des Pays asiatiques pour les Droits de l’Homme a organisé une grande manifestation sur le Parvis des Droits de l’Homme, Paris.
La manifestation a rassemblé des Tibétains, Birmans, Taiwanais, Chinois, Tamouls, Ouïghours, et Vietnamiens.
Nous vous proposons de lire le discours d’ouverture de madame Tran Dung Nghi de l’Association des Jeunes Vietnamiens de Paris, et présidente du comité organisateur.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Mes chers amis de la Fédération des Pays asiatiques pour les Droits de l’Homme.
C’est un grand honneur pour moi de pouvoir dire ces quelques mots en ouverture de notre manifestation pour le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Je vous remercie vivement pour votre attention.
Mais le moment n’est pas aux beaux discours et congratulations, vous vous en convenez certainement.
Car nous vivons actuellement un temps de crise, crise financière et économique, et crise de conscience humaine comme depuis toujours, mais encore plus aujourd’hui.
Pour chaque pays, les problèmes des droits de l’homme se posent de façon différente. Chaque pays traverse une histoire différente. Un passé différent, un présent différent, et probablement un futur différent. Mais si nous nous rassemblons aujourd’hui ici, à Paris, sur le Parvis des Droits de l’Homme, lieu unique et symbolique, c’est que l’homme est bafoué dans chacun de nos pays, c’est que nous possédons des valeurs communes et jetons un regard identique sur l’homme et son devenir. Nous n’acceptons pas que des gouvernements dont la fonction, le devoir même, sont d’être au service de l’homme se détournent de leur responsabilité pour favoriser les vices de quelques-uns.
J’aimerais, comme vous tous, fêter l’anniversaire de la 60e année de la déclaration universelle des droits de l’homme dans l’allégresse et la paix de l’âme. Mais depuis ces soixante années, si les droits de l’homme ont bien progressé dans certains pays, ils ont continué à être bafoués dans beaucoup d’autres. Vous vous rendez compte comme moi que le temps dresse les pires obstacles à franchir. Mais vous savez aussi, chers amis, que si nous sommes réunis aujourd’hui, sur le Parvis des droits de l’homme, pour réclamer le respect et la dignité des peuples, c’est que le temps n’a aucune emprise sur notre ténacité, notre détermination, notre foi, notre raison d’être.
Certes, il arrive que plus d’une fois nous sommes tentés par la violence. Le chemin de la violence peut paraître plus court, plus rassurant presque par ce que l’action violente peut sembler apporter comme promesse. Mais chers amis, restons vigilants et déterminés dans la non-violence. La non-violence n’offre pas le chemin le plus facile, mais elle nous rend cohérents par son respect des valeurs humaines. Elle nous grandit. Dans le passé, elle a conduit à la victoire des hommes que nous respectons et aimons, alors que la violence n’a démontré que sa destruction de l’homme qui est en nous. Tous les régimes installés au moyen de la violence extrême finissent dans la dictature et l’oppression des peuples.
Mes chers amis, malgré toutes les crises, tous les doutes qui ne manquent pas de traverser notre esprit, réjouissons-nous d’être ensemble aujourd’hui sur le Parvis des droits de l’homme de Paris, capitale du monde où a été proclamée il y a 60 ans la déclaration universelle des droits de l’homme, car nous avons la chance d’élever notre voix pour ceux qu’on a bâillonnés : ceux-là sont notre conscience et nous, nous sommes fiers d’être leur voix.
