Appel de l’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam

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Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam.

vplmdcnqvn@gmail.com

Appel de l’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam

Objet : Appel à protester contre la vague actuelle de répressions du régime communiste vietnamien à l’encontre des dissidents

A l’attention :

- de monsieur le Secrétaire général des Nations Unies

- du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU

- des parlements et gouvernements des nations démocratiques

- des ambassades présentes au Vietnam

- des organisations de défense des droits de l’homme vietnamiennes et internationales

- des citoyens vietnamiens et de la communauté internationale

- des médias vietnamiens et internationaux

Nous, représentants de l’Alliance Nationale des Forces Populaires, luttant pour la Liberté et les Droits de l’Homme au Vietnam (nom abrégé : Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam), fondée au Vietnam le 16 octobre 2006, lançons cet appel pour vous exposer les problèmes suivants :

I) La répression barbare du régime communiste vietnamien envers le mouvement démocratique (16 février au 10 mars 2007). Concrètement :

1) A Huê – Provinces centrales du Vietnam

Dans la nuit du 16 février 2007, veille du Nouvel An traditionnel, moment sacré pour tous les vietnamiens, la sûreté publique a lancé une campagne de répression barbare contre plusieurs membres du Bloc 8406 (mouvement s’inspirant du Manifeste 2006 pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam,déclaré le 08.04.06). Elle a procédé à des perquisitions, a confisqué des documents traitant de la démocratie et a interpellé des dissidents. Le révérend Nguyen Van Ly, né en 1946, est mis en examen par la police judiciaire départementale de Thua Thien – Huê sous le chef d’accusation de « propagande contre la République Socialiste du Vietnam » d’après l’article 88 du Code Pénal. En même temps, le président du comité populaire du dit département ordonne le changement du lieu d’assignation à résidence du père Ly, le déplaçant ainsi de l’archidiocèse vers la paroisse de Ben Cui, distante de 20 km de Huê.

Les « preuves » soutenues par les autorités communistes vietnamiennes, selon les médias officiels du régime pour mettre en examen le père Nguyen Van Ly se résument ainsi : « durant la perquisition de la résidence de Ly, les forces de Sûreté publique ont confisqué 6 ordinateurs, 6 imprimantes, des dizaines de téléphones mobiles, 136 cartes à puces SIM et plus de 200 kg de documents et textes portant sur la création et sur la diffusion d’informations réactionnaires contre le Parti [Communiste] et contre l’État. »

2) A Hà Nôi, capitale du Vietnam

Plus grave encore, le 6 mars 2007, la police judiciaire de Hà Nôi a perquisitionné le cabinet des avocats Nguyen Van Dai, né en 1969 et Le Thi Cong Nhan, née en 1979. Tous deux sont accusés de « propagande contre la République Socialiste du Vietnam ». Avec le même chef d’accusation que celui utilisé contre le père Nguyen Van Ly. Les deux avocats ont vigoureusement protesté contre leur arrestation.

Par le biais des médias officiels, les autorités ont donné comme preuves :

« Dai noue des contacts avec certains traîtres du pays comme Hoang Minh Chinh, Nguyen Van Ly, Do Nam Hai et leur sert de conseiller. Il a réuni ces réactionnaires à Ho Chi Minh Ville pour mettre en exécution sa conspiration contre la République Socialiste du Vietnam ; a monté des organisations réactionnaires sur Internet comme le Bloc 8406, le Syndicat Indépendant, le comité des Droits de l’homme au Vietnam,[…] avec l’objectif de s’opposer à l’administration populaire […] En perquisitionnant le lieu de travail de Nguyen Van Dai et de Le Thi Cong Nhan, les enquêteurs ont confisqué 5 ordinateurs, un webcam, un modem, des documents à caractères de propagandes nocives envers les autorités, des documents appelant au pluripartisme ainsi que d’autres portant sur la création des organisations réactionnaires, […] »

3) Dans les montagnes du Centre

Le 8 mars 2007, Journée Internationale de la Femme, des dizaines de policiers en civil investissent le domicile du pasteur Nguyen Cong Chinh de l’Eglise chrétienne Mennonite à Pleiku. Le pasteur et son épouse, madame Nguyen Thi Hong, jeune maman de quelques mois, ont été frappés et le pasteur lui-même est emmené ensuite au poste de police.

4) A Saigon – dans le sud du Vietnam

4.1) Le 5 mars 2007, la sûreté publique se présente au domicile du professeur Nguyen Chinh Ket à Go Vap pour donner lecture à sa mise en examen et a procédé à des confiscations des documents personnels alors que le professeur lui-même se trouve actuellement à l’étranger. Quand madame Bui Ngoc Yen, son épouse, exige des policiers de lui remettre l’ordre écrit, ces derniers ont refusé et ont même ajouté ce commentaire : « Si Ket était à la maison, nous l’aurions mis en prison pour 4 mois »

4.2) Le 8 mars 2007, le jeune frère de l’ingénieur Do Nam Hai l’avertit sur un message par téléphone : « mon frère, arrête immédiatement tes activités en faveur de la démocratie,sinon la police te mettra en prison. » En effet, le lendemain, le commandant de la police de Saigon, le même qui a pour habitude d’interroger Do Nam Hai à chaque convocation, se présente au domicile de Hai pour le menacer verbalement : « Prépares-toi, tu seras arrêté et mis en prison dans les jours qui viennent. »

Nombres de cas de dissidents humiliés, réprimés, terrorisés par les autorités communistes vietnamiennes sont à déplorer et que nous ne pouvions pas tous les énumérer ici. Beaucoup croupissent encore en prison comme Nguyen Vu Binh, Le Nguyen Sang, Huynh Viet Lang, Nguyen Tan Hoanh, Hoang Huy Chuong, Nguyen Thi Tuyet, Nguyen Thi Le Hong, Truong Quoc Huy, Nguyen Ngoc Quang, Pham Ba Hai, Vu Hoang Hai, Tran Quoc Hien, Hong Trung, Vu Ngoc Hung, etc.

II) Les réactions des autorités communistes après les pressions et protestations internationales contre les violations des droits de l’homme au Vietnam. Voici quelques exemples :

Le 7 mars 2007, après la publication du rapport annuel du Département d’État américain sur les droits de l’homme au Vietnam en 2006, Le Dung, porte parole du ministère des Affaires étrangères vietnamien, a déclaré :

« … Il est regrettable que dans rapport annuel sur les droits de l’homme au Vietnam en 2006, le Département d’État américain continue à donner un point de vue qui ne corresponde pas à la situation actuelle du Vietnam. Promouvoir et protéger les libertés individuelles est la priorité de l’État vietnamien, c’est un facteur important pour le développement durable et pour “assurer la prospérité de tout le peuple, pour construire une nation forte, une société juste, démocratique et moderne” au Vietnam. L’État vietnamien s’est efforcé et continue de protéger les droits humains à travers la construction d’un État de droit ; met en application des projets concrets pour le développement économique, culturel et social, afin que la vie de chacun soit toujours plus riche tant matériellement que spirituellement. Concrètement, le Vietnam a obtenu de grandes réussites dans l’application et le développement de toutes les libertés individuelles de ces citoyens.

La législation en vigueur actuellement au Vietnam est représentative de l’ensemble des libertés individuelles figurant dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et dans les Conventions Internationales auxquelles le Vietnam a adhéré. Au Vietnam, personne ne peut être arrêté pour ses opinions ou pour ses croyances. Seules les personnes enfreignant les lois sont arrêtées et jugées conformément à la législation vietnamienne. Les libertés d’opinion, de presse, d’information sont respectées au Vietnam, tant sur le fond que sur la forme, et cela se traduit par la grande diversité des journaux vietnamiens ainsi que par le développement d’Internet. Cependant, pas plus que les autres pays nous n’autorisons la diffusion d’informations contraires à la bonne morale ni celles qui enfreignent les lois vietnamiennes. Du fait des différences entre nos systèmes politiques, niveaux de développement, histoires et cultures, propres à chaque pays, y compris au Vietnam et aux États Unis, nos interprétations des droits de l’homme diffèrent. Aussi nous pensons que les deux parties doivent accroître leurs discussions et les rencontres afin de mieux se connaître, pour le bien de nos deux pays respectifs. Au cours de la visite officielle du président G. Bush en novembre 2006, les dirigeants de nos deux pays se sont entendus sur l’importance de continuer les discussions bilatérales sur les droits de l’homme. Ils sont tombés d’accord pour que ces échanges portent sur tous les aspects, constructifs et productifs. »

III) L’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam affirme que :

1) Toutes les activités des personnes citées au paragraphe I) sont conformes aux lois vietnamiennes. Elles appartiennent aux libertés individuelles que la Constitution du Vietnam et les lois internationales reconnaissent. A mieux voir, ce sont des libertés d’information, d’opinion, d’expression, de presse, d’association, de réunion, etc. La répression exercée par les autorités communistes vietnamiennes ces derniers jours est totalement illégale, bafouant ainsi les opinions nationales et internationales et méprisant la conscience humaine et le jugement du monde !

Mais chose plus inquiétante est de savoir que depuis toujours, le pouvoir judiciaire, législatif, exécutif et médias se sont donnés la main pour étouffer toute forme de dissidence. Leurs auteurs subissent à des mises en examen, sont sujets à des calomnies et d’humiliations et sont privés de tout moyen de défense.

Les dissidents sont des gens pourvus de bonne volonté. Aussi pour convaincre certains sceptiques, ils leur demandent simplement d’aller sur Google, de chercher et de consulter les documents émanant du Bloc 8406 et de juger par eux-mêmes si tout cela relève d’un quelconque trait liant à l’espionnage ou à la trahison de la nation ! »

2) « Propagande contre la République Socialiste du Vietnam », terme restant très vague et dont la définition est très mal interprétée par la législation vietnamienne. Se basant sur un tel chef d’accusation, les autorités vietnamiennes peuvent arrêter n’importe quel individu qui se permet de réclamer la démocratie au Vietnam ou qui ose contester la pensée « officielle » du nomenklatura au pouvoir.

La presse officielle étatique n’aurait pas du écrire : « la sûreté publique vietnamienne a découvert et a arrêté à temps des éléments réactionnaires alliés à des organisations traîtresses à l’étranger dont le but est de diffuser de la propagande contre la République Socialiste du Vietnam … » mais devrait plutôt mentionner : « La communauté internationale a surpris l’état vietnamien en flagrant délit de violation des droits de l’homme contre ses propres citoyens ! »

3) La réponse de Le Dung, porte parole du ministère des Affaires étrangères vietnamien est un exemple caractéristique de la « langue de bois » prisée des politiciens et de portes parole du régime communiste depuis des générations. Elle démontre sa nature inhumaine, insensible devant la souffrance des autres. Les vietnamiens bien rôdés, savent parfaitement décrypter toute la fourberie dans ce genre de déclaration. Par contre, il est regrettable que certaines personnes non initiées, à l’exemple des représentants des pays étrangers, des ONG, soient tombées dans le piège car elles sont très peu ou très mal informées de la réalité.

IV) L’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam appelle les citoyens vietnamiens de l’intérieur et de l’étranger, les organisations et la communauté internationales à :

1) Soutenir, organiser et participer aux manifestations de protestations contre les autorités communistes vietnamiennes responsables des violations des droits de l’homme. Demander la libération immédiate et inconditionnelle des avocats Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, du journaliste Nguyen Vu Binh, du révérend Nguyen Van Ly et de tous les prisonniers politiques et religieux actuellement en prison ou en résidence surveillée.

2) Protester sur des médias à grande écoute (journaux, radios, télévisions, etc.) et les diffuser vers le Vietnam, téléphoner, faxer les protestations au Parti Communiste Vietnamien (PCV), au Parlement, à la Sûreté Publique, aux ambassades vietnamiennes.

3) Lancer une large campagne au Vietnam et dans le monde pour la tenue d’un référendum au Vietnam. Concrètement, demander au Parti Communiste Vietnamien de laisser au peuple vietnamien son droit à l’autodétermination. C’est l’aspiration profonde et urgente du peuple vietnamien depuis 62 ans (2/9/1945 – 3/2007) mais qui n’est toujours pas satisfaite à cause des blocages tous azimuts du PCV. Dans ce référendum, la question à laquelle le peuple vietnamien devra répondre est celle-ci :

Le Vietnam doit-il adopter un système politique pluripartiste ?
Pour ou contre.

L’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam espère que cet appel retiendra votre attention. Nous vous remercions sincèrement !

Merci d’adresser vos remarques, suggestions, commentaires à cette adresse électronique : lkglmdcnqvn@gmail.com

Rédigé au Vietnam, le 10 mars 2007

Les conseillers de Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam :
1 Pham Que Duong, de Hà Nôi, ancien combattant
2 Révérend Nguyen Huu Giai, de Thua Thiên-Huê
3 Professeur Nguyen Thanh Giang, de Hà Nôi
4 Nguyen Ho, de Saigon, ancien secrétaire général de la Confédération Générale du Travail du Vietnam,
5 Le Quang Liem, de Sài Gòn, chef de l’église bouddhique Hoa Hao
6 Révérend Phan Van Loi, de Huê
7 Révérend Nguyen Van Ly, de Huê
8 Pasteur Ngo Hoai No, de Saigon
9 Pasteur Nguyen Hong Quang, de Saigon
10 Vu Cao Quan, de Hai Phong, ancien combattant
11 Dr Nguyen Dan Que, de Saigon, président du Mouvement Humaniste
12 Lê Van Soc, de Vinh Long, moine bouddhiste Hoa Hao
13 Révérend Chan Tin, de Saigon
14 Hoang Tien, de Hà Nôi, écrivain

Le bureau de l’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Vietnam :
1 Do Nam Hai, de Saigon, ingénieur
2 Professeur Nguyen Chinh Ket, de Saigon
3 Tran Anh Kim, de Thai Binh, ancien combattant
4 Nguyen Phong, de Huê

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