Bel hommage aux boat-people du Vietnam

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C’est une grande et belle exposition, bouleversante, qu’accueille le Port-musée de Douarnenez, jusqu’au 5 novembre. Elle raconte et témoigne que rien n’a changé.

Le plus grand exode maritime de toute l’histoire. À partir de 1975, plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. Sans doute près de 500 000 de ces « boat-people » gisent au fond de la mer de Chine. L’Occident s’en est ému, grâce à Médecins du Monde et à son médiatique président d’alors, Bernard Kouchner, qui a affrété six bateaux de sauvetage. Grâce, aussi, au courage de ces nombreux marins bretons du commerce, ces « Justes » qui, comme à bord du Tourville, du Monge, du Surcouf, ont eu le culot de se dérouter pour porter secours aux naufragés.

Le point de départ de l’exposition est un sampan. Ce bateau à tout faire vietnamien a été donné au Port-musée de Douarnenez, par Bernard Kouchner, en 1982. Dans la nuit du 6 novembre 1981, le bateau-dispensaire de Médecins du Monde, qui patrouille en mer de Chine, tombe sur ce sampan à la dérive : à son bord, s’entassent depuis quinze jours 86 naufragés désespérés. D’habitude, ces épaves dangereuses sont aussitôt détruites par les sauveteurs. Cette fois, le Dr Kouchner décide de le garder. Pour témoigner.

Le sampan 703 MX

« Il inverse le regard que nous portons habituellement sur les bateaux », constate Pascal Aumasson, conservateur d’un Port-musée qui ne se borne pas à aligner de beaux bateaux, comme sous vitrine : « Ce sampan est un symbole. » L’exposition a été construite par Alain Le Doaré. L’historien a, tout d’abord, essayé de retrouver les 86 rescapés. « C’est par l’intermédiaire de Pierre Le Berre, de Tréboul (Finistère), ancien officier radio du Jean-Charcot, l’un des six navires affrétés par Médecins du Monde que j’ai pu renouer les fils. » Photos, films, témoignages, puis adresses des réfugiés sont peu à peu tombés entre ses mains. Après deux ans de recherches, Alain a pu bâtir la muséographie de son exposition. Un coup de poing, en sept séquences.

La première donne à voir et à entendre les racines. Celles de la colonisation, des débâcles successives de la guerre d’Indochine puis du Vietnam. Tombe ensuite la chape de plomb de régimes très durs qui provoquent l’exode. À travers la porte d’une prison, le visiteur aperçoit la silhouette du bateau de l’espoir, un pauvre sampan, long de 15 m, dont on ne connaîtra jamais que le numéro : 703 MX.

Cette exposition est une première en France. Et les annotations portées sur le livre d’or sont à la hauteur de l’émotion qu’elle suscite : d’anciens boat-people sont venus, leurs enfants aussi.

L’immense empathie d’alors est bien retombée. Pourtant, rien n’a changé. Sauf que les boat-people d’aujourd’hui, Africains, sont appelés « immigrés clandestins ». Eux aussi risquent leur vie par dizaines de milliers pour échouer face aux barbelés que l’Union européenne est en train d’ériger. Seraient-ils moins politiquement corrects ?

Ouest-France, Christophe VIOLETTE.

http://www.ouestbateaux.com/actu_bel-hommage-aux-boat-people-du-vietnam_1813.htm

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