Des militants pour les droits de l’homme au Vietnam pressent le Congrès d’agir

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Par Mark Silva, 12 mars 2008

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Une décennie après que les Etats-Unis ont restauré leurs relations avec le Vietnam, les parlementaires sont invités à faire face à la persistance du déni des droits démocratiques dans la République socialiste du Vietnam.

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Lors d’une audience aujourd’hui, Do Hoang Diem, président du Viet Tan (Parti pour la Réforme du Vietnam) a comparu devant la Sous-Commission sénatoriale des Affaires étrangères sur l’Asie de l’Est et du Pacifique. Il a été rejoint par l’épouse d’un militant pour la démocratie emprisonné au Vietnam depuis près de quatre mois.

« Il est clair que ce qui se passe au Vietnam est très inhabituel et significatif », a-t-il dit au comité. « Après plus de 50 années de pouvoir, pour la première fois, le parti communiste vietnamien est confronté à de nombreux défis sans précédent pour son régime. Le désir de réels changements au Vietnam est plus fort que jamais. En réponse, le régime utilise la terreur pour faire taire l’opposition, et viole gravement les droits de l’homme et pas seulement des dissidents politiques, mais aussi des bloggers, des agriculteurs, des travailleurs, des étudiants et de quiconque oserait mettre en doute l’autorité du régime. »

Son parti déclare que M. Nguyen Quoc Quan a été arrêté avec cinq autres militants pour la démocratie le 17 novembre, bien que le gouvernement vietnamien n’a pas reconnu son arrestation durant 10 jours. En décembre, après une protestation internationale, le Vietnam a libéré deux des militants pour la démocratie, l’un américain, Leo Truong, et une autre, française.

Depuis lors, le parti dit que le consulat des États-Unis à Saigon, a été autorisé à rendre visite à M. Quan une fois par mois – mais les visites familiales n’ont pas été autorisées.

En janvier dernier, son épouse, madame Ngo Mai Huong, a demandé un visa pour se rendre au Vietnam pour le rencontrer. Elle a obtenu le visa, mais sans la permission de lui rendre visite. Le 19 février, une semaine avant son voyage, le consulat vietnamien a annulé le visa de Mme Ngo.

Le 17 mars, Quan aura été arrêté depuis quatre mois. « Selon la législation vietnamienne, les autorités peuvent détenir M. Quan jusqu’à 4 mois sans accusations, » déclare le parti. « Cela signifie que le gouvernement vietnamien doit prendre rapidement une décision sur ce qu’ils comptent faire avec M. Quan. »

Au Vietnam aujourd’hui, le président du parti Viet Tan dit dans son déposition préparée pour la Commission, « Il y a deux événements majeurs : une poussée du mécontentement social et un défi enhardi au régime à parti unique. »

« D’abord, en raison de la corruption généralisée, le mécontentement social a augmenté pour atteindre un niveau sans précédent, » dit-il. « Ceci est illustré par l’ampleur des protestations de paysans et des grèves massives. Pendant près de deux ans, les agriculteurs ont organisé de nombreuses manifestations pour réclamer une compensation équitable pour la perte de leurs terres accaparées par des fonctionnaires corrompus.

« L’événement le plus marquant a été la protestation des milliers de personnes durant 27 jours à Saigon, l’été dernier, avant que la police ne les disperse de force, » a-t-il dit à la Commission. « Des milliers de travailleurs ont également participé à des centaines de grèves. Plus récemment, même la communauté catholique, d’habitude plutôt calme, s’est jointe à la contestation lorsque des milliers de fidèles ont protesté entre décembre 2007 en janvier de cette année, en exigeant la restitution de propriétés de l’église confisquées par Hanoi.

« Pendant ce temps, le gouvernement continue à arrêter de façon arbitraire ceux qui sont soupçonnés de mener les protestations et harcèle les autres qui y ont participé, » dit-il. « Toutefois, jusqu’ici, cela n’a pas réussi à empêcher de nouvelles manifestations d’avoir lieu. »

Le mouvement pour la démocratie au Vietnam aujourd’hui est similaire à celui de la Tchécoslovaquie dans les années 1970 et la Pologne dans les années 1980. Il ajoute : « Pour la première fois, le mouvement ne concerne plus uniquement des individus, mais des groupes organisés avec un soutien populaire croissant. Depuis 2006, des dizaines de partis politiques et des associations ont vu le jour pour contester le régime du parti unique. Le gouvernement a riposté en février 2007 quand ils ont déclenché la pire répression de ces 20 dernières années.

« Des dizaines de leaders pour la démocratie ont été emprisonnés, d’autres mis en résidence surveillée ou soumis à un harcèlement constant par la police, » a-t-il dit. « Bien que souffrant de la répression, ces groupes résistent et forment des alliances à la fois outre-mer et à l’intérieur du Vietnam. »

Le 17 novembre, trois membres du parti Viet Tan ont été arrêtés pour avoir tenté de faire connaître les principes et des méthodes de la lutte non violente.

« Le docteur Nguyen Quoc Quan, californien, est toujours en prison. La semaine dernière, le visa pour le Vietnam de son épouse lui a été retiré malgré son souhait de rendre visite à son mari. Mme Nguyen Quoc Quan est présente à l’audience d’aujourd’hui pour témoigner avec force que le peuple vietnamien vit encore sous un régime brutal et dictatorial.

Il est clair que ce qui se passe au Vietnam est très inhabituel et significatif. Après plus de 50 années de pouvoir, pour la première fois, le parti communiste vietnamien est confronté à des défis à son régime, nombreux et sans précédent. Le désir de réels changements au Vietnam est plus fort que jamais. En réponse, le régime utilise la terreur pour faire taire l’opposition, et viole gravement les droits de l’homme, non seulement des dissidents politiques mais aussi des bloggers, des agriculteurs, des travailleurs, des étudiants ou de quiconque ose mettre en doute l’autorité du régime.

Le mouvement de la démocratie au Vietnam est confronté à un immense défi : survivre à la vague de répression à tout prix. Et en surmontant le défi, une formidable opportunité existe également. Si le mouvement peut survivre un an ou deux, il prouvera au peuple vietnamien que : 1) Il existe une alternative viable capable de résister à la persécution et de continuer à défier le régime, et 2) La peur peut être surmontée car la dictature au pouvoir n’est pas aussi invincible qu’elle le prétend. Et cela mènera à un point de basculement réel pour accélérer les changements démocratiques.

Pour les États-Unis, une excellente opportunité existe également parce que : 1) Un Vietnam démocratique sera un partenaire beaucoup plus fiable à long terme à la fois sur les questions économique et de sécurité, en particulier face à la Chine, et 2) Une victoire pour la démocratie au Vietnam aura un impact colossal sur l’ouverture politique et le respect des droits de l’homme dans toute la région. Le choix de la politique américaine n’est pas de savoir s’il faut isoler le Vietnam ou diloguer avec lui, mais sur la manière de poursuivre la relation bilatérale de la façon la plus constructive » a-t-il dit. « Pour approfondir la relation de l’Amérique avec le peuple vietnamien, je voudrais faire trois recommandations :

1) Envoyer le Vietnam Human Rights Act au président Bush pour qu’il le signe.

En septembre dernier, la Chambre des représentants a voté massivement le Vietnam Human Rights Act (HR 3096). Ce résultat a été chaleureusement accueilli par la communauté vietnamienne en Amérique et par les militants pour la démocratie résidant au Vietnam. Dans une lettre remerciant la Chambre, l’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme, au Vietnam, a déclaré :

“La relation économique et fraternelle entre le Vietnam et les États-Unis ne sera durable et véritablement bénéfique aux peuples des deux pays que lorsque le Vietnam sera nation vraiment démocratique où les droits humains seront respectés.”

Nous exhortons le Sénat d’adopter cette loi importante.

2) Exprimez-vous sur les violations des droits de l’homme au Vietnam.

« Vos voix, dans l’audience aujourd’hui, ou bien à travers des lettres, des discours au Sénat, et des réunions avec les responsables de Hanoi, sont essentielles pour exiger du régime qu’il libère tous les prisonniers politiques et cesse toute forme de harcèlement contre les militants pour la démocratie et leurs familles.

3) Soutien au changement démocratique

Tant que survivra une dictature à parti unique, les atteintes aux droits humains persisteront. Le respect des Droits de l’homme nécessite une société démocratique où toutes les parties prenantes ont leur mot à dire dans l’avenir de leur pays. Bien que la réalisation de la démocratie dépende avant tout des efforts du peuple vietnamien, la communauté internationale peut y aider en permettant les activités des ONG indépendantes, en favorisant l’indépendance des médias et en collaborant avec les organisations indépendantes à l’intérieur du Vietnam.

Cela est essentiel pour rendre le pouvoir au peuple vietnamien et pour édifier une société civile, base essentielle sans laquelle aucune démocratie durable ne peut être réalisée. » a-t-il conclu.


Traduction Viet Tan

http://blogs.trb.com/news/politics/blog/2008/03/vietnamese_rights_activists_pr.html

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