Des villageois se rebellent contre l’”impunité” de l’élite vietnamienne

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20 mars 2013

Les manifestations étant interdites au Vietnam, il est très rare que les habitants osent descendre dans la rue pour protester. Pourtant, dimanche, des centaines de personnes ont brisé l’interdit dans le village de Vinh Yen, au nord du pays. Ils ont affronté les forces de police lors des funérailles d’un homme dont la famille affirme qu’il a été tué par des proches du chef de l’exécutif local.

Selon des médias locaux, le corps de Nguyen Tuan Anh, 27 ans, a été retrouvé dans des égoûts. Après une première autopsie, la police a affirmé qu’il s’était noyé. La famille de la victime affirmait pourtant qu’Anh a été tué lors d’une bagarre qui impliquerait le beau-fils du président du Comité populaire de la province Vinh Phuc, la plus importante autorité provinciale. Le président du comité a dénoncé ces accusations selon lui infondées, affirmant que sa fille et son gendre se trouvaient, ce soir-là, à leur domicile.

Dimanche, lors des funérailles, de violentes échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont tenté de bloquer le cortège. D’après les témoignages postés sur Facebook, devant la mobilisation, la police a finalement accepté de procéder à un examen du corps du jeune homme et a conclu qu’il avait été battu à mort. Cinq personnes ont été interpellées, mais aucun des proches du président du Comité populaire n’a été inquiété.

Vidéo de la procession funéraire de dimanche. À 10’, des affrontements éclatent entre la police et des personnes du cortège.

Le lendemain, de nouveaux rassemblements étaient organisés, mais ils se sont déroulés dans le calme. Sollicités par RFI, les autorités locales sont restées injoignables.

“Ceux qui sont liés à des membres des autorités ont tendance à ressentir une forme d’impunité”

Bui Xuan Quang est un activiste vietnamien qui habite Paris. Il dirige le site Vietnam Info.

    “J’ai suivi de très près les évènements de ce week-end. Les médias officiels ignorent totalement ces incidents, tandis que les sites d’opposition ainsi que les réseaux ne parlent que de ça. Les gens perçoivent cet incident comme l’exemple type de ce que se permet l’élite du pays.

    Dans le cortège, beaucoup de gens portaient les bandeaux traditionnels des personnes en deuil pour afficher leur soutien. Nous ne sommes pas certains que les accusations de la famille sont vraies, mais elles résonnent avec ce que pense la population locale. Ici, tous ceux qui sont liés à des officiels ont tendance à se sentir au-dessus des lois. Les policiers vietnamiens en particulier.

    “C’est un test pour le gouvernement”

    En ce qui concerne la répression de la manifestation, les violences policières sont extrêmement courantes au Vietnam. Généralement, les gens protestent peu car les manifestations sont tout simplement interdites. Mais il semblerait qu’ils en aient tellement assez qu’ils sont désormais prêts à prendre le risque. Il est aussi probable que le fait que Vinh Yen soit une petite ville a joué : il y a davantage de solidarité que dans les grandes villes. Il faut préciser que le ville est située dans le nord, dans une zone où le mouvement de la jeunesse catholique est très actif et a déjà été réprimé par le gouvernement [En 2011, des jeunes ont été arrêtés après avoir défendu le droit à disposer de leurs terres et demandé la libération d’un activiste des droits de l’Homme détenu par le régime, NDLR]. Enfin, les réseaux sociaux aidant, les gens ont beaucoup communiqué sur le sujet, ce qui a contribué à faire éclater la colère des habitants.

    Je suis curieux de voir comment les autorités centrales vont réagir après cet incident qui a dépassé le cadre local avec la diffusion des vidéos. La question a pris une ampleur nationale. C’est un test pour le gouvernement.”

Source : France 24

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