Discours de Do Hoang Diem devant le Parlement norvégien

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Discours de DO Hoang Diem
Président du Viet Tan

Devant le Parlement norvégien
24 Avril 2008

Honorables membres du Parlement, Do Hoang Diem, président du Viet Tan

Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour votre invitation de ce jour. C’est vraiment un honneur pour nous de représenter le Parti pour la Réforme du Vietnam, ou Viet Tan, à cette occasion très spéciale. Et au nom du Viet Tan, je voudrais adresser nos plus chaleureuses salutations à vous tous.

Pendant de nombreuses années, nous nous souviendrons toujours de votre précieux soutien appuyé à notre lutte pour la liberté et la démocratie au Vietnam. Vous avez également été très généreux pour aider le peuple vietnamien qui est venu dans ce pays pour trouver la liberté et le refuge en fuyant le régime communiste. Je voudrais saisir cette occasion unique pour exprimer notre profonde gratitude à vous tous et à votre grand pays, la Norvège, pour l’appui et la générosité fournis au peuple vietnamien et à notre quête pour la liberté et la démocratie.

Malheureusement, en dépit de cette générosité, de la Norvège et d’autres pays, et contre l’aspiration de notre peuple, le Vietnam d’aujourd’hui continue d’être un régime corrompu et un bastion de la dictature. Le gouvernement communiste du Vietnam conserve le contrôle absolu du pouvoir en limitant sévèrement la liberté politique et en violant tous les droits fondamentaux de l’homme. Ils restent au pouvoir depuis plus de 50 ans et dirigent le Vietnam par la peur et l’intimidation. En février de l’année dernière, ils ont déclenché la pire répression depuis 20 dernières années contre les militants de la démocratie, dans l’espoir d’écraser le mouvement démocratique qui le défie.

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De nombreux leaders du mouvement démocratique ont été emprisonnés, d’autres mis en résidence surveillée, ou soumis à un harcèlement constant par la police. Mais malgré la répression, des dizaines de militants et des groupes pro-démocratie continuent d’exister et défient ouvertement le règne du parti unique au Vietnam. Bien que fortement affaiblis, ces groupes se tiennent toujours debout et construisent des coalitions à la fois à l’intérieur du Vietnam, mais aussi à l’outre-mer.

Par ailleurs, en s’ouvrant au commerce avec le reste du monde au cours de ces 20 dernières années, les dirigeants de Hanoi ont accumulé d’énormes richesses par la corruption et leur monopole du pouvoir. Toutefois, cette corruption généralisée provoque un mécontentement social au Vietnam qui atteint un niveau sans précédent. Ceci est illustré par la généralisation des protestations des agriculteurs et par les conflits sociaux dans le monde du travail. Les gens s’organisent pour défendre leurs droits. L’échec du parti communiste dans la résolution des griefs est en train de saper sa légitimité et sa prétention d’être le seul représentant des agriculteurs et des travailleurs.

Il est clair que ce qui se passe aujourd’hui au Vietnam est très inhabituel et significatif. Après plus de 50 ans au pouvoir, pour la première fois, le parti communiste vietnamien est confronté à de nombreux défis à son règne. Le désir de réels changements au Vietnam est plus fort que jamais. En réponse, le régime utilise la terreur pour faire taire l’opposition, viole gravement les droits de l’homme, pas seulement des dissidents politiques, mais aussi des bloggeurs, des agriculteurs, des travailleurs, des étudiants et de quiconque ose remettre en cause l’autorité du régime.

Le mouvement démocratique vietnamien doit maintenant faire face à la fois à un important défi et à une opportunité extraordinaire. Notre défi est de survivre à cette vague de répression actuelle à tout prix. Le gouvernement vietnamien veut éliminer toutes les organisations indépendantes, en particulier les partis politiques. Toutefois, si nous pouvons survivre à cette vague de répression au cours des six prochains mois, un an ou même au-delà, ce sera véritablement un tournant pour le mouvement démocratique. Au lieu d’être à nouveau réduit au silence, si nous pouvons continuer à aller de l’avant, ce sera le point de non-retour de la démocratie et des changements à l’intérieur du Vietnam.

Pour le reste du monde, nous pensons qu’il existe également une excellente opportunité parce que de nos jours, il apparaît de plus en plus évident que plus la démocratie sera répandue à travers le monde, plus forte sera la garantie de la sécurité pour chaque pays. Nous sommes fermement convaincus qu’un Vietnam libre et démocratique se révélera être un partenaire beaucoup plus fiable et compétent pour une coopération à long terme sur tous les fronts, notamment sur les plans économique, la sécurité régionale et l’endiguement de toute menace d’agression.

À tout moment, puisque les conditions économiques leur permettent, les dictatures en Asie pourraient s’unir et déstabiliser la sécurité de l’ensemble de la région, si ce n’est le reste du monde. Avec sa position stratégique et une population de plus de 80 millions d’habitants, un Vietnam libre et démocratique peut être une force de stabilisation primordiale en Asie du Sud-Est. Plus important encore, une victoire de la démocratie au Vietnam aura un impact considérable sur l’ouverture politique et le respect des droits de l’homme dans toute la région.

Le Viet Tan est déterminé à instaurer la démocratie et les droits de l’homme au Vietnam, contribuant ainsi à la sécurité durable de la région. Pour tous les membres du Viet Tan, cette tâche est une nécessité, une première étape obligatoire avant de poursuivre notre ultime objectif. Et cet objectif est de mettre un terme à la détérioration de notre tissu social et des valeurs morales, de mettre fin à la profonde injustice sociale qui touche le peuple vietnamien dans tous les aspects de la vie. Pour dire les choses simplement, notre objectif ultime est de corriger tout ce qui a été mal réalisé durant si longtemps dans un pays en proie à la souffrance et à la misère.

Notre rêve est que pas un seul des 30 000 enfants vietnamiens ne soit vendu à la prostitution dans des pays voisins comme le Cambodge, comme c’est le cas tous les ans actuellement. Notre rêve est qu’aucune jeune femme vietnamienne ne soit plus jamais vendue aux enchères sur E-Bay, comme une marchandise. Notre rêve est que les jeunes femmes vietnamiennes n’aient plus à se marier avec un étranger pour échapper à la pauvreté, découvrant après coup qu’elles sont devenues des esclaves sexuelles. Et bien sûr, notre rêve est que chacun puisse pratiquer sa foi sans craindre la persécution comme en sont victime depuis de nombreuses années les fidèles mennonites des hauts plateaux du centre du Vietnam.

Mais comment pouvons-nous y arriver ? Nous croyons que la première priorité est de construire une société civile au Vietnam ; une société où tout citoyen peut exprimer activement son opinion et exercer un contrôle direct sur des questions qui ont un impact sur sa vie ; une société où les citoyens peuvent former des groupes autonomes qui agissent pour promouvoir et défendre leurs intérêts. Nous travaillons avec notre peuple pour l’aider à s’organiser lui-même, préconisant des changements sociaux, et exigeant du gouvernement qu’il respecte la liberté politique.

Durant si longtemps, les vietnamiens n’ont pas vu d’alternative. Maintenant, ils voient qu’il existe un moyen de s’en sortir, et qu’ils peuvent faire partie de cette alternative. La balance du pouvoir repose sur le peuple, et seuls des moyens non violents permettront de mobiliser les Vietnamiens pour qu’ils reprennent le contrôle du pays. Le régime communiste le sait et il a peur.

Mais qui sommes-nous ? Qui sont les membres du Viet Tan ? Nous sommes de jeunes pharmaciens à Oslo, des médecins à Sydney, des mécaniciens automobiles au Texas, des enseignants à la retraite au Canada et de jeunes étudiants au Vietnam. Nous sommes les visages du Vietnam à travers les générations, à travers le monde et à travers la fracture sociale. Nous sommes des gens pacifiques qui croyons en la non-violence comme moyen d’atteindre nos objectifs. Nous nous considérons non pas tant un parti politique mais plutôt un mouvement avec une mission sociale. Et peu importent les difficultés rencontrées, nous allons de l’avant avec notre mission qui consiste à instaurer la démocratie et à reconstruire notre pays.

Bien que la réalisation de la démocratie doive s’appuyer d’abord sur l’effort du peuple vietnamien, nous savons aussi que nous ne sommes pas seuls dans notre lutte. Nous nous tournons vers la Norvège pour solliciter votre appui dans deux domaines clés : la promotion des droits de l’homme et le soutien au changement démocratique au Vietnam. En dénonçant les violations des droits de l’homme, en exigeant la démocratie et la libération des militants emprisonnés, vous pouvez fournir une aide inestimable à notre peuple. En vous engageant aux côtés des groupes démocratiques et des organisations indépendantes, vous pouvez aider à construire une société civile et, ainsi, faciliter le changement démocratique au Vietnam.

Nous espérons sincèrement que cette occasion établira les bases d’une longue et significative relation entre les défenseurs de la démocratie et les défenseurs des droits de l’homme de nos deux pays bien-aimés. Mieux que cela, j’espère que cela marquera le début d’une véritable amitié non seulement entre des partis politiques ou des fonctionnaires, mais aussi entre des personnes, entre le Norvégien et le Vietnamien.

Depuis la fin de la guerre du Vietnam en 1975, le peuple vietnamien s’est lancé dans un long voyage à travers la corruption, l’abus, l’injustice sociale, les violations des droits de l’homme, et les restrictions de la liberté. Le peuple vietnamien ne peut plus accepter un tel destin. Nous méritons une chance de vivre librement dans la dignité. Pour cela, nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la victoire. Et jusqu’à ce que ce jour arrive, nous espérons que le peuple norvégien sera toujours à nos côtés.

Encore une fois, je vous remercie de nous avoir donné l’occasion de vous rencontrer aujourd’hui.

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