Dites une prière pour le Vietnam

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Tribune publiée sur Asia Times Online


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WASHINGTON – Quelques jours après avoir pris la présidence du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, et dans le cadre d’une longue quête pour asseoir sa position à l’échelle internationale, le gouvernement du Vietnam a émis de sombres avertissements envers les dirigeants bouddhistes d’une église interdite de ne pas transformer l’enterrement de leur patriarche de 87 ans en un « rassemblement anti-gouvernemental ».

Au lieu de proférer des menaces et continuer ses violations des normes internationales sur la liberté religieuse, le gouvernement devrait mettre fin aux restrictions injustifiées sur la plus grande organisation bouddhiste du Vietnam, l’Eglise Bouddhiste Unifiée du Vietnam (EBUV). En prenant ses fonctions à l’ONU ce mois-ci, le Vietnam devrait protéger, et ne pas violer les libertés fondamentales.

La dernière menace du gouvernement sur l’EBUV fait suite au décès du Très Vénérable Thich Huyen Quang, patriarche suprême de l’EBUV et défenseur très respecté de la liberté et des droits de l’homme. Pour son combat pacifique, il a passé la moitié de sa vie en détention ou en prison, d’abord sous les autorités coloniales françaises, puis sous le gouvernement sud-vietnamien, et enfin sous le gouvernement communiste. Il est mort le 5 juillet dans la pagode où il était détenu depuis 2003.

Le probable nouveau chef, Thich Quang Do, et la plupart des autres hauts dirigeants de l’EBUV, subissent également une forme de détention. Même leurs récents efforts pour organiser au niveau provincial des œuvres de bienfaisance et des organisations de la jeunesse ont rencontré les harcèlements, les intimidations et les arrestations de la part du gouvernement. Hanoi voit le combat pacifique pour la liberté et les droits de l’homme des moines comme une menace à la « stabilité » du gouvernement. Des millions de Vietnamiens, en revanche, voient l’EBUV comme un grand besoin spirituel et une organisation humanitaire.

La mort de Thich Huyen Quang offre au gouvernement vietnamien une rare occasion de passer pour un défenseur infatigable des droits de l’homme en autorisant l’EBUV à jouir de la liberté de religion en vertu des normes internationales en laissant l’EBUV choisir librement ses propres dirigeants et mener à bien ses activités sans ingérence. Malheureusement, il est peu probable que cela se produire.

Le gouvernement américain continue de faire publiquement l’éloge du Vietnam pour les progrès réalisés dans la protection de ses diverses communautés religieuses. Lors d’une visite aux États-Unis le mois dernier du Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung, le président américain George W. Bush a loué le gouvernement vietnamien pour ses efforts pour promouvoir la liberté religieuse.

Une telle déclaration, cependant, ne tient pas compte de faits sur le terrain. La Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF), un organisme fédéral indépendant, s’est rendue au Vietnam à la fin de l’année dernière et s’est entretenue avec des hauts chefs religieux, y compris ceux de l’EBUV, ainsi que des membres de la société civile du Vietnam. Au moins 30 militants pour les droits de l’homme, la démocratie, la liberté religieuse et du travail ont été emprisonnés depuis plus d’un an après leur arrestation en 2007, et d’autres sont soumis à une surveillance constante.

Les communautés religieuses au Vietnam continuent de subir l’ingérence du gouvernement, l’intimidation et une lourde surveillance intrusive, en particulier ceux qui prônent pacifiquement pour une plus grande liberté religieuse ou qui cherchent à fonctionner indépendamment de la surveillance du gouvernement. Des dizaines de personnes sont en prison ou de détention pour des raisons liées à leur activité religieuse, ou leur combat pour la liberté de religion, en dépit du fait que le Département d’Etat américain a insisté pour dire qu’il n’y ait plus de soi-disant « prisonniers à forte préoccupation » au Vietnam.

Le harcèlement et la détention des moines de l’EBUV et les répressions encore subies par les diverses communautés religieuses au Vietnam entrent directement en contradiction avec l’affirmation selon laquelle la liberté religieuse dans ce pays s’est améliorée de façon substantielle pour justifier la suppression du Vietnam de la liste des pays violant la liberté religieuse dans le monde. Le bouddhisme est la première religion parmi les 86 millions de personnes du Vietnam et la suppression de l’EBUV reste un fléau évident dans le dossier des droits de l’homme de ce pays, et qui ne doit pas être ignoré.

Entre 2004 et 2006, les États-Unis ont désigné le Vietnam comme un pays d’une préoccupation particulière (CPC) dans le cadre de la loi de 1998 sur la Liberté Religieuse Internationale (International Religious Freedom Act). Cette désignation exige que les États-Unis prennent une action diplomatique renforcée pouvant aller jusqu’à des sanctions et des mesures d’incitation pour les pays qui s’engagent avec les États-Unis à protéger cette liberté fondamentale.

Vietnam a pris plusieurs mesures positives pour étendre la liberté religieuse jusqu’en 2006, date à laquelle la désignation CPC a été levée. Par la suite, les progrès sur la liberté religieuse sont au point mort : les prisonniers restent en prison, de nouvelles arrestations ont été faites, et beaucoup de diverses communautés religieuses du Vietnam font face une fois de plus à des restrictions. La Commission internationale sur la liberté religieuse a constaté que l’administration Bush a agi trop tôt et a recommandé qu’il redésigne le Vietnam comme un CPC.

Comme les relations USA-Vietnam se développent, les États-Unis devraient réfléchir plus clairement sur la façon de façonner ses politiques pour faire pression sur le gouvernement vietnamien afin qu’il mette un terme à ses graves violations de la liberté religieuse, y compris la détention arbitraire des dissidents, et mettre les protections juridiques en conformité avec les normes internationales des droits de l’homme.

Les courageux dirigeants de l’EBUV, les moines et leurs disciples méritent le droit de pratiquer leur religion librement, sans crainte de harcèlement et d’arrestation, comme les statuts internationaux le prévoient. Les politiques et programmes américains devraient montrer – en paroles et en actes – que les États-Unis sont fermement du côté de la liberté et des droits de l’homme au Vietnam.

Preeta D. Bansal, un associé au cabinet d’avocats international de Skadden, Arps, Slate, Meagher & Flom LLP, et le Dr Richard D Land, président de la Commission Baptiste du Sud sur l’éthique et la liberté religieuse, sont membres de la Commission Américaine sur les Libertés Religieuses dans le Monde.

(Copyright : US Commission on International Religious Freedom).

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