Hanoi prépare sa stratégie de transition

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Le 29 novembre, le Comité de la Pensée et de la Culture du Parti communiste vietnamien (PCV) a organisé une conférence sur la culture du Parti, avec la participation des hauts cadres responsables des activités de propagande. Le sujet de discussion porte sur les caractéristiques de la culture du PCV et la nécessité d’édifier une culture pour le Parti. Contrairement à ce que tous les observateurs s’attendaient, au lieu de réaffirmer le rôle prédominant de la classe ouvrière dans l’édification d’une culture socialiste, la conférence a particulièrement insisté sur le fait que la culture du Parti est indissociable de la culture du peuple vietnamien, et que les principales caractéristiques de la culture du Parti sont justement l’engagement et le sacrifice pour le bien de la nation…

Pour les personnes qui connaissent un tant soit peu le communisme et les partis communistes, en affirmant que culture du Parti repose sur celle du peuple vietnamien, le PCV essaie de redorer son idéologie en lui donnant une base plus respectable. Ce glissement idéologique permet à la fois au PCV de mieux gommer son passé marxiste-léniniste et de continuer à mener sa politique libérale (économie de marché à orientation socialiste) tout en maintenant le monopole du pouvoir.

Déjà au milieu des années 80, le PCV avait dû recourir à des exercices d’équilibriste pour justifier le fait qu’il méritait toujours de détenir le monopole du pouvoir au Vietnam, même s’il s’écartait de l’ orthodoxie marxiste économique en libéralisant l’économie, seul moyen de sauver celle-ci de la faillite. Pour ce faire, le PCV avait mis en avant son rôle historique et déterminant dans la victoire contre les Français et les Américains pour justifier son monopole du pouvoir, et créé un système de pensée appelé “la pensée de Ho Chi Minh” pour galvaniser ses troupes alors que les systèmes communistes s’écroulaient partout dans le monde. Cette façon de procéder, Hanoi l’avait bien appris de Pékin lorsque les deux Partis communistes renouaient les relations en octobre 1991.

En 1999, M. Jiang Jemin retravaille l’idéologie du Parti communiste chinois (PCC). Apparemment, les justifications mises en avant au début des années 90 ne suffisent plus à calmer l’agitation sociale. La nouvelle idéologie mise en avant cette fois-ci est appelée l’idéologie des trois représentants : les représentants du peuple chinois, les représentants de ceux qui ont contribué au développement moderne et enfin les représentants de la culture progressiste chinoise. Cette idéologie a été inscrite dans la Constitution chinoise de 2003.

A travers celle-ci, le PCC cherche à exalter le sentiment national et, en acceptant maintenant d’intégrer au sein du PCC toutes les composantes vives de la nation, à se faire passer pour le plus grand défenseur des intérêts de la nation.

Cette nouvelle stratégie du PCC a été examinée sous tous les angles par le PCV, qui espère que celle-ci l’aide à résoudre trois grands problèmes :

1.Garder le monopole du pouvoir et résister aux pressions en faveur de la démocratie.

2.Gagner du temps pour préparer la transition du régime dictatorial de type marxiste actuel au régime de parti unique.

3.Gagner la participation des intellectuels.

Parmi les trois problèmes, le plus important pour le PCV est celui de la préparation de la transition. Actuellement, rares sont les membres du PCV qui croient encore à l’idéal socialiste. S’ils restent encore membres, c’est parce que le PCV leur sert de tremplin social ou de moyen de défendre leurs intérêts. Il est donc urgent pour le PCV d’imaginer un nouveau cadre idéologique pour éviter que l’appareil du Parti ne se disloque face aux pressions qui montent en faveur de la démocratie.

En affirmant que la culture du Parti repose sur celle du peuple vietnamien, le PCV cherche activement à préparer sa transition, comme il cherche aussi à préparer l’intégration du Vietnam à l’économie de la région et du monde. Aussi, dans le combat actuel pour mettre fin à la dictature, exercer les pressions en faveur des droits civils et politiques ne suffit pas. Il faudrait aussi que les forces progressistes et démocratiques expliquent aux Vietnamiens la stratégie actuelle du PCV d’utiliser la culture pour préparer la transition vers un régime de parti unique et les dangers qu’ elle représente.

Ly Thai Hung

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