Jugement « imminent » pour 11 militants emprisonnés

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12 avril 2012

Réunir le groupe à Hanoï suggère que le Vietnam est sur le point de juger les prisonniers détenus de longue date.

Onze militants vietnamiens qui étaient détenus sans procès depuis août dernier seront bientôt amenés devant la Cour pour répondre des charges de subversion qui pèsent contre eux.

D’après certains mouvements d’opposition, la perspective d’un procès imminent du groupe s’est accrue après que deux des militants – un écrivain et un militant évangéliste – ont été transférés de leur maison d’arrêt de Saigon à Hanoï.

Tran Minh Nhat et Ho Van Oanh, tous les deux 26 ans, ont été transférés de la Maison d’arrêt de Nguyen Van Cu à Saigon à la Maison d’arrêt B14 à Hanoï où ils étaient détenus depuis, respectivement, les 16 et 27 août dernier, a déclaré le Père An Thanh de la Congrégation des Rédemptoristes au correspondant vietnamien de RFA.

« Des personnes comme Tran Minh Nhat et Ho Van Oanh, qui étaient détenus à Saigon, ont récemment été transférées à la Prison B14 à Hanoï », a indiqué le prêtre, dont l’église a servi de base aux activités de plusieurs des jeunes militants emprisonnés.

Les deux hommes ont rejoint Dang Xuan Dieu, 32 ans, Ho Duc Hoa, 37 ans, Nguyen Van Oai, 31 ans, Paulus Le Van Son, 26 ans, Nong Hung Anh, 23 ans, Nguyen Van Duyet, 31 ans, Nguyen Xuan Anh, 29 ans, Thai Van Dung, 23 ans et Nguyen Dinh Cuong, 31 ans, à la maison d’arrêt de Hanoï.

Les 11 hommes ont été arrêtés à différentes dates depuis août 2011 en vertu de l’Article 79 du Code pénal vietnamien pour « avoir mené des activités visant à renverser l’administration du peuple » ou pour avoir créé ou rejoint des organisations qui en avaient « l’intention ».

Les personnes détenues en vertu de l’Article 79 peuvent être détenues jusqu’à 16 mois sans être traduites en justice.

La décision de transférer Tran et Ho à Hanoï tend à faire penser que le gouvernement a l’intention de juger l’ensemble du groupe, a déclaré Duy Hoang, le porte-parole de Viet Tan, un mouvement d’opposition basé aux Etats-Unis et connu sous le nom de Parti pour la Réforme du Vietnam.

« Le gouvernement regroupe tous les principaux détenus en un seul endroit. Cela signifie qu’un procès va bientôt avoir lieu. » dit Hoang. « Le gouvernement va apparemment juger au moins 11 d’entre eux en vertu de l’Article 79 » dit-il.

Une condamnation en vertu de l’Article 79 est passible d’une peine minimum de 12 à 20 ans d’emprisonnement, de l’emprisonnement à vie, ou de la peine de mort. « Les complices » sont soumis à des peines de cinq à 15 ans d’emprisonnement.

Vastes mesures de répression

Les 11 hommes font partie des 17 personnes détenues depuis juillet dernier dans le cadre d’une opération de répression d’envergure contre les militants ayant eu des liens avec les organismes religieux, les manifestations contre la Chine, un mouvement contre l’exploitation de la bauxite dans les Hauts Plateaux du Vietnam et le journalisme citoyen.

Les 17 jeunes militants – principalement des catholiques engagés dans les mêmes genres d’activités – ont tous été arrêtés sans mandat, n’ont pas pu être véritablement représentés par un avocat et jusqu’à maintenant la plupart n’ont pas pu rencontrer leur famille. Il n’y a eu aucune annonce officielle au sujet de leur détention.

Viet Tan a déclaré que six autres militants qui ne sont pas à Hanoï, dont une blogueuse, sont détenus dans la province du Nghe An et à Saigon. Cinq d’entre eux sont détenus en vertu de l’Article 88, pour « propagande contre la République Socialiste du Vietnam »

Hoang dit que les 17 militants ont le soutien de leurs communautés locales car ils travaillaient pour le compte de groupes peu ou pas reconnus officiellement au Vietnam.

« Ces jeunes militants ont reçu de nombreux soutiens du fait qu’ils sont reconnus en tant que journalistes citoyens qui défendent la religion et la souveraineté territoriale du Vietnam ».

Peu d’information

Les autorités ont déclaré que les familles de deux personnes détenues à Hanoï avaient fourni des renseignements concernant la situation ou le statut juridique de ces personnes.

Un membre de la famille de Ho Duc Hoa a indiqué qu’aucune information ne leur avait été communiquée depuis son arrestation survenue en août dernier. Sa famille a pu lui rendre visite en janvier à l’occasion du Têt, soit le Nouvel An Lunaire vietnamien.

« Avant Têt, nous avons reçu un appel téléphonique nous disant d’aller le voir [à B14]. Une fois sur place, il ne nous a rien dit – il a seulement souligné qu’il était « provisoirement éloigné de la famille pour quelque temps, et qu’il parlerait plus quand il sera de retour parmi nous ».

« Il a simplement demandé des nouvelles de la famille et qu’on lui envoie des livres et des magazines. Avant de le voir, on nous avait dit qu’il nous serait interdit de parler de quoi que ce soit hormis la santé des membres de la famille. »

Un membre de la famille de Dang Xuan Dieu, qui a été arrêté le 30 juillet dernier, a indiqué que son avocat n’avait pas pu le rencontrer car Dieu subissait un « interrogatoire ».

« Ils ont dit que Dieu était ‘interrogé’. Je ne sais pas sur quoi on l’interrogeait. Je ne comprends rien. Ils ont dit à l’avocat qu’il était interrogé dans le cadre ’d’une enquête’ ».

Ce membre de la famille indique qu’ils n’ont pas été autorisés à le voir depuis son arrestation et qu’on leur avait simplement dit qu’il était « détenu » au centre de détention de Hanoï.

Prolongement de détention

Le Prêtre An Thanh a déclaré que plusieurs familles de détenus n’avaient pas reçu de document officiel concernant ces arrestations, même si certains militants ont été informés des charges qui pesaient contre une fois en prison.

« Ils [les autorités] ne se conforment en rien aux lois vietnamiennes » dit An Thanh.

« Ils disent par exemple qu’une enquête dure trois jours. Si trois jours ne leur suffisent pas, ils disent alors qu’ils ont besoin de trois jours supplémentaires. Puis encore trois jours. Puis neuf jours. Puis un mois. Puis quatre mois. »

Le prêtre dit que les autorités doivent avoir un objectif d’enquête qui, si atteint, justifierait le prolongement de détention.

« Mais ils ne peuvent pas simplement dire que l’enquête est en cours et qu’ils ont besoin de ‘plus de temps’’ » dit An Thanh.

« Ca prouve qu’il n’y a aucun fondement à leurs accusations et qu’ils ont arrêté ces personnes à tort. Ils persistent pourtant à les maintenir en détention » dit-il.

Propos recueillis par Gia Minh pour la section Vietnam de RFA. Rédigés en anglais, et commentés par Joshua Lipes.

Source : Radio Free Asia

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