La Chine et les citoyens modèles, préoccupations et occupations de Hanoï

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28 mai 2014

1/ La Chine

Dans une interview publiée par le journal Tuổi Trẻ sur la situation en Mer orientale (Mer de Chine du Sud), le Premier ministre Nguyễn Tấn Dũng déclare : « Le Vietnam tient à la paix et à l’amitié, mais toujours en s’assurant de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Le Vietnam n’accepte absolument pas d’échanger ces valeurs sacrées contre une paix et une amitié illusoires et dépendantes ». M. Nguyen Tan Dung précise également que le Vietnam a subi trop de guerres et ne prendra jamais l’initiative d’un conflit armé. Il ne pourra s’engager dans une guerre que pour assurer son auto-défense. Le Vietnam examine actuellement toutes les solutions pour se défendre, y compris le recours au droit international.

2/ Le peuple

Le message adressé au peuple est moins diplomatique. Dimanche dernier (25 mai) Mme Trần thi Nga, militante pour la Liberté et contre la Chine, a été agressée avec brutalité, alors qu’elle était accompagnée de ses deux enfants, par cinq policiers en civil et à trois reprises successives, dans l’intention – déclarée – de la blesser grièvement.

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Mme Tran Thi Nga allongée sur un lit d’hopital après son agression par les policiers en civil à Hanoi.

L’attitude de Hanoï face à l’impérialisme chinois est acclamée par les pays voisins, les Philippines et le Japon, et plus discrètement par les Etats-Unis. Face au barrage Japon, Philippines, Vietnam, la Chine pourra difficilement imposer sa loi sur la Mer orientale (Mer de Chine méridionale), elle devra donc se résigner à voir s’éloigner son rêve de dominer le monde.

Son coup de force, installer une plate forme de forage dans les eaux revendiquées par le Vietnam, serait une erreur monumentale. Il nous semble qu’un Deng Xiao Ping aurait misé plus sur la ruse que sur l’arrogance. N’est pas Deng qui veut.

L’acharnement des autorités vietnamiennes contre leur peuple nous montre cependant leur incapacité à renoncer aux procédés de haine et de violence contre les faibles citoyens qui osent exprimer pacifiquement leur opinion. Agresser, pour casser, une mère de famille en compagnie de ses deux enfants en bas âge ne fait que soulever la colère du peuple. Jusqu’où les dirigeants de Hanoï peuvent-ils contrôler les citoyens par la force brute ? Dans l’interview qu’elle a donnée sur son lit d’hôpital, Mme Nga ne montre aucun signe de vouloir abaisser sa détermination à s’opposer au régime. Au contraire.

Il semble, quand on considère le problème sous un angle politique, l’agression chinoise est l’occasion rêvée pour construire l’unité de la nation vietnamienne. Mais la société a été tellement dévastée par la destruction des valeurs morales, par la corruption généralisée, par le manque de modèle cohérent, qu’il faudrait beaucoup de courage et d’intelligence pour arrêter la fuite en avant, des qualités qu’aucun des dirigeants ne semblerait posséder. La refondation de la nation devrait être la première préoccupation d’un dirigeant compétent, dans le vrai sens du terme.


Mme Trân Thi Nga (blogueuse Thuy Nga) est un membre très actif de l’Association des femmes pour les droits de l’homme (Hội Phụ Nữ Nhân Quyền). Elle a reçu régulièrement des menaces – image ci-dessous avant « l’exécution » du 25 mai 2014)

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Menaces de mort contre Mme Tran Thi Nga.

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