La “démocratie” selon les autorités vietnamiennes

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The Wall Street Journal

Tribune publiée dans The Wall Street Journal le 31 mai 2007.


Les élections de l’Assemblée nationale vietnamienne du 20 mai ont suscité une certaine publicité parce que 875 candidats se disputaient à peine 500 sièges. Et 180 de ces candidats étaient « indépendants », non alignés sur le Parti Communiste Vietnamien (PCV) souverain. Mais sur ces 180 « indépendants », 150 avaient déjà pris soin de recevoir l’approbation implicite du PCV avant de déposer leur candidature. Seuls 30 candidats « réellement indépendants » étaient autorisés à concourir.

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Do Hoang Diem, président du Viêt Tân

Pendant des mois, le PCV au pouvoir avait vendu cette élection comme étant le signe que le pays s’ouvrait politiquement. Le Premier Secrétaire du PCV, Nong Duc Manh, avait déclaré que la prochaine Assemblée nationale perfectionnerait « l’état de droit socialiste du peuple, par le peuple et pour le peuple. » Personne ne croit réellement à cette rhétorique, d’autant que même les candidats « indépendants » doivent recevoir l’approbation du Front de la Patrie (une émanation du PCV) avant de pouvoir se présenter. Une chose, cependant, a changé :

Les fonctionnaires du gouvernement et du PCV ont eu le plus grand mal du monde à exhiber cette élection comme étant la plus démocratique depuis ces 20 dernières années. Pourquoi ?

La réponse est que le parti communiste au Viêt Nam s’est embarqué dans une campagne pour changer son image à l’étranger. Le but final est de montrer que l’élite dirigeante a gagné dans ce qui semble être une élection démocratique, bien que ce régime reste une dictature impitoyable. Aussi, il est tout à fait envisageable que soit organisée dans les années à venir une élection supposée multipartiste. Cette dernière élection du 20 mai peut être considérée comme un petit entraînement pour le régime.

Mais ce ne sera pas la vraie démocratie. Le signe le plus clair, s’il y avait encore un doute, est que la dernière élection coïncide avec la pire vague de répression sur la dissidence politique depuis que Hà Nôi a lancé sa politique du « Doi Moi », ou « rénovation, » voici 20 ans. L’un après l’autre, les militants pro démocratie ont été condamnés à de longues années de prison simplement parce qu’ils préconisent le droit de choisir librement et justement le système politique du Viêt Nam. D’autres attendent toujours leur procès, accusés de « complot pour renverser le gouvernement. » Cette accusation peut conduire à la peine de mort.

Avec la répression actuelle, le mouvement démocratique vietnamien fait face à un défi important et à une formidable opportunité. Le défi est, en premier lieu, de survivre. Le parti communiste essaye de supprimer toutes les organisations indépendantes, notamment les partis politiques. Cependant, si le mouvement peut survivre à cette répression durant les six mois à venir, ou une année et au-delà, alors ce sera un tournant pour de véritables changements démocratiques à l’intérieur du Viêt Nam.

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L’un après l’autre, les militants pro démocratie ont été condamnés à de longues années de prison simplement parce qu’ils préconisent le droit de choisir librement et justement le système politique du Viêt Nam.

Après 32 ans de persécution continue, le mouvement démocratique au Viêt Nam refuse de s’effacer. Pour la première fois, ce mouvement ne se compose plus d’individus mais de groupes organisés. Jamais auparavant les autorités communistes n’avaient vu un tel mouvement populaire représenté par autant d’organisations et de partis politiques indépendants défier ouvertement leur pouvoir, sur fond de mécontentement social grandissant, en particulier celui des paysans et des ouvriers. Le désir à l’intérieur du pays pour de vrais changements est vraiment plus fort que jamais.

Mais le mouvement pro démocratie nécessite également l’aide du monde extérieur. Les nations libres peuvent faire pression sur Hà Nôi pour la libération de tous les dissidents qui ont été emprisonnés et pour le respect des droits de l’homme, notamment la liberté d’expression. Alors qu’un nombre croissant de vietnamiens affirment bravement leur liberté d’association, les organisations non gouvernementales étrangères peuvent fournir l’expérience et les moyens pour construire les fondations d’une société civile naissante.

Dans cette période critique pour les vietnamiens, il est important que le monde libre n’embrasse pas une dictature corrompue et regarde au-delà de l’attrait des intérêts à court terme. Le vent du changement souffle au Viêt Nam et la communauté internationale peut jouer un rôle très important en influant sur sa direction.

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S’habiller en blanc les 1er et 15 de chaque mois pour soutenir la démocratie au Viêt Nam.

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