La police arrête deux avocats dissidents à Ha Noi

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HANOÏ (AFP) – La police du Viêt Nam communiste a arrêté ce mardi 6 mars deux avocats militants pro-démocratie. Ils sont accusés d’avoir diffusé de la propagande contre l’État. Cette arrestation fait partie de ce que les militants ont appelé une escalade dans les violations des droits de l’homme.

Les avocats Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan résident à Hà Nôi. Selon les médias officiels, leurs familles et aussi les membres basés à l’étranger du Parti Populaire Démocratique, parti banni, les avocats ont été emprisonnés dans la capitale ce matin.

La chaine d’État VTV a indiqué que « la police judiciaire a aujourd’hui fouillé la maison et le bureau de Nguyen Van Dai ainsi que la maison de Le Thi Cong Nhan. Tous deux ont été arrêtés.

La « police a confisqué de nombreux documents qui contiennent de la propagande contre l’État du Viêt Nam et beaucoup de documents religieux qui étaient sur le point d’être fournis aux sources étrangères. »

Tous les deux ont été accusés d’avoir enfreint l’article 88 du code pénal, qui interdit « la propagande et la diffamation contre » le gouvernement. La peine encourue va de 3 à 12 ans de prison, avec la possibilité d’aller jusqu’à 20 ans de prison en cas de « crime particulièrement grave. »

Dai, qui défend les cyber-dissidents emprisonnés et publie régulièrement des essais pro-démocratie sur Internet, a été détenu et interrogé par la police début février, avec d’autres militants.

Plusieurs nouveaux groupes pro-démocratie — et une plus large coalition connue sous le nom de « Bloc 8406 » — ont émergé la dernière année au Viêt Nam, lequel ne tolère aucun groupe politique rival et contrôle les médias et Internet.

Les dissidents disent que le Viêt Nam — qui a organisé le dernier sommet la Coopération Économique en Asie-Pacifique (CEAP ou APEC en anglais) à la fin de l’année dernière et après avoir réussi d’autres avancées diplomatiques — accroît maintenant sa répression contre ceux qui défient le régime.

« Nous avions prévu ce resserrement sur la dissidence après le sommet de l’APEC une fois que le Viêt Nam aurait obtenu tout qu’il voulait de la communauté internationale. » Cela comprend l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce, disait à Paris Vo Van Ai du Comité Vietnamien sur les Droits de l’Homme.

« Nous n’avons pas eu à attendre longtemps. Aujourd’hui, le Viêt Nam a recouru à ses vieilles habitudes répressives, écrasant toutes les voix pacifiques de la dissidence. »

A la fin du mois dernier, la police de la ville centrale de Huê a pillé la maison du prêtre catholique dissident Nguyen Van Ly, 59 ans, l’accusant d’avoir enfreint l’article 88. Il a été déplacé dans un nouvel endroit et assigné à résidence.

Reporters Sans Frontières a protesté contre ces arrestations.

« Nous sommes très inquiets pour Nguyen Van Dai et sa collègue Le Thi Cong Nhan mais également aussi pour le père Ly, qui sont tous accusés sous le même motif, » a dit Julien Pain, responsable d’Internet et des questions de liberté au sein de l’ONG parisienne.

Vu Minh Khanh, 37 ans, l’épouse de l’avocat Dai de Hanoï, raconte mardi comment des policiers en uniforme et en civil avaient commencé à suivre leur couple dès 8h ce matin, avant que son mari soit arrêté.

« Autour de 11h00 du matin, un autre groupe de cinq à six policiers, dont la moitié ne portaient pas d’uniforme, a forcé mon mari à entrer dans une voiture qui l’a emmené dans notre maison, » a-t-elle dit à l’AFP.

« A 11h30, ils ont lu l’ordre d’arrestation de mon mari, ordre qui indiquait une durée de détention provisoire de quatre mois. La raison qu’ils ont donnée est que mon mari propageait des informations contre le gouvernement, selon l’article 88 du code pénal. »

« A 11h50, ils ont emmené mon mari à la prison N°1 de la police de Hà Nôi, située dans la ville de Cau Dien, arrondissement de Tu Liem. Depuis lors, je n’ai pu contacter mon mari. »

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