La politique de lutte anti-terrorisme du gouvernement vietnamien

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La revue Jane’s Intelligence Digest, rattaché au ministère de la Défense britanique, vient de publier un article sur les activités de lutte anti-terrorisme du Vietnam. BBCvietnamese.com vous invite à prendre connaissance :

Le Vietnam a réitéré son soutien aux efforts de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.

L’ambassadeur du Vietnam à l’ONU, M. Le Luong Minh, s’est exprimé le 5 septembre devant l’assemblée générale ainsi : « Le Vietnam considère que les actions anti-terroristes doivent toujours être globales, justes, respectueuses du droit international, en particulier les principes concernant la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale, et sans ingérence dans les affaires internes de chaque pays. »

Pousser l’ONU à prendre les rênes de la campagne internationale contre le terrorisme est l’un des trois objectifs de la politique anti-terroriste du Vietnam.

Le deuxième objectif consiste à accroître la coopération internationale dans la lutte anti-terroriste afin de servir des intérêts domestiques. Car la coopération militaire bilatérale avec certains pays comme les Etats-Unis est un sujet trop sensible.

Troisièmement, le Vietnam cherche actuellement à classer les activités d’un certain nombre d’organisations anti-gouvernementales comme du terrorisme afin d’officialiser la répression contre elles et de bloquer les soutiens qu’elles disposent à l’étranger.

Au Vietnam, les ministères de la Sûreté Publique et de la Défense sont en charge de la lutte contre le terrorisme, mais la police est en première ligne dans ce domaine. Le ministère de la Sûreté Publique possède six offices centraux et un certain nombre d’unités directement dépendants du ministre Le Hong Anh.

L’office central de la Sécurité est l’organe dirigeant la lutte contre le terrorisme international. L’office central de la Police partage une partie de cette responsabilité.

L’office central du Renseignement a la charge de collecter les informations et d’évaluer le niveau de risque sur la sécurité nationale, dont le risque de terrorisme. En janvier 2008, le Premier ministre Nguyen Tan Dung a renouvelé les dirigeants de ces trois offices centraux : les généraux Pham Dung, Pham Quy Nho et Bui Van Nam.

Coopération sur la sécurité

Le Vietnam a joué les bons élèves de la communauté internationale en appliquant toutes les directives du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme. Cependant, Hanoi n’a pas encore mis en place un organe de renseignement financier comme il lui est recommandé car le Vietnam possède déjà un Centre d’information contre le blanchiment de l’argent.

En 2008, le Vietnam est devenu membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et a accepté le poste de vice-président du comité contre le terrorisme. L’ambassadeur Minh a participé assez activement dans l’élaboration de propositions de mesures dans les Comités 1267 (Al-Qaeda et les Talibans), 1540 (armes de destructions massives) et le Comité contre le terrorisme.

Le Parlement vietnamien est en train de préparer les lois anti-terroristes.

La guerre contre le terrorisme menée par les Etats-Unis a créé les conditions pour que le Vietnam élargisse ses relations avec Washington sur le plan sécuritaire alors que la coopération directe entre les deux armées reste un sujet sensible.

Le gouvernement du Vietnam a profité intelligemment de la lutte anti-terroriste pour élargir la coopération sécuritaire avec les Etats-Unis et se lancer dans des domaines peu habituels tels que la lutte contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent sale.

Dans son rapport 2005 envoyé au Comité de lutte contre le terrorisme de l’ONU, le Vietnam a déclaré avoir partagé activement ses informations avec les Etats-Unis, y compris des documents sur les organisations terroristes et les terroristes présumés. L’année suivante, se basant sur des informations fournies par les Etats-Unis, le Vietnam a gelé les avoirs de 10 comptes bancaires nord-coréens soupçonnés de blanchiment.

Ainsi, pour le Vietnam comme pour les Etats-Unis, la coopération en matière de lutte anti-terroriste se traduit par le fait d’accepter de faire ce que propose son partenaire pour booster cette coopération.

Le ministère de la Sûreté Publique a également signé des accords de coopération de lutte contre le terrorisme avec au moins 14 pays et a établi des téléphones rouges avec les ambassades en Australie, Japon, Grande-Bretagne et Etats-Unis.

Répression contre la dissidence

Après les événements du 11 septembre, le Vietnam a affirmé à plusieurs reprises que les activités anti-communistes et pro démocratie doivent être considérées comme du terrorisme.

En 2007 et 2008, la police vietnamienne a arrêté un certain nombre de membres du parti Viet Tan alors qu’ils cherchaient à distribuer des documents appelant à la démocratisation et les médias nationaux ont qualifié le Viet Tan d’organisation terroriste. Bien entendu, le Viet Tan a toujours affirmé qu’il poursuivait l’objectif du changement politique au Vietnam par des moyens pacifiques et les dirigeants du Viet Tan ont déjà été reçus par le président américain George W Bush et le vice-président Dick Cheney. Le Département d’Etat américain a également déclaré que le Viet Tan ne figure pas sur la liste de ce ministère des organisations terroristes.

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De manière générale, le Vietnam n’est pas sous la menace terroriste, tant à l’intérieur de son pays que provenant de l’étranger. La petite communauté musulmane au Vietnam ne participe pas au jihad mondial.

Les autorités vietnamiennes ont également admis qu’elles n’ont pas reçu beaucoup d’informations sur la menace terroriste dans le pays. En conséquence, la campagne de lutte contre le terrorisme au Vietnam est principalement motivée par des raisons politiques.

Traduit du vietnamien à partir de :

www.bbc.co.uk/vietnamese/vietnam/story/2008/10/081004_viet_counter_terrorism.shtml

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