La solution démocratique pour la Mer de Chine Méridionale

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print
Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

En adoptant une ouverture politique, il serait plus facile pour le Vietnam de s’allier aux États-Unis contre l’agression chinoise.

La Chine mélange de nouveau rhétorique agressive et exercices militaires, faisant frissonner les capitales du Sud-est asiatique. Au cœur de ces mots et actions se trouve la mer de Chine – où transite près de 50 % du négoce international et qui est revendiquée comme étant territoire exclusif de la Chine. Le mois dernier, la Secrétaire d’État Hillary Clinton a à juste titre contesté ces allégations lors d’une conférence de l’Association des Nations du Sud Est Asiatique à Hanoï. En rappelant que la liberté de navigation était de l’“intérêt national des Etats-Unis”, Mme Clinton a appelé à des efforts multilatéraux afin de résoudre ces conflits maritimes territoriaux, lesquels sont également revendiqués par Taïwan, le Vietnam, la Malaisie, le Brunei et les Philippines.

Si les mots de Mme Clinton peuvent toucher, ceux-ci sont les bienvenus. Ils reflètent d’ailleurs une vraie concordance d’intérêts entre Washington et Hanoï. Ceci est particulièrement vrai alors que la Chine vient de mener en Mer de Chine Méridionale des exercices militaires de grande ampleur, probablement la plus importante de l’histoire de la Marine de l’Armée Populaire de Libération. La Chine est connue pour harceler, parfois fatalement, les pêcheurs vietnamiens en Mer, particulièrement autour des archipels Paracels et Spratley qui sont revendiqués par les deux pays.

Pourtant, même au milieu de ces intérêts, un point critique de réalisme est manifestement absent de la politique américaine : reconnaître que seul un Vietnam libre et démocratique peut être un partenaire fiable pour la paix dans cette région.

De toute évidence, les Etats-Unis compte sur son amitié croissante avec le Vietnam pour compenser les mouvements inquiétants de la Chine dans la région. Lors d’une conférence de presse de l’ASEAN, Mme Clinton a été pleine d’éloges envers le gouvernement vietnamien : “le progrès économique extraordinaire, le renforcement des institutions que nous avons vues, sont encourageants”, a-t-elle dit. “Tant la Corée du Sud que le Vietnam sont des modèles très importants pour les autres pays à travers le monde.”

Mais de telles déclarations font oublier un point important : le Vietnam est bien plus similaire à Pékin qu’à Washington. Tous les deux sont des régimes communistes qui répriment le peuple. Alors que le Vietnam a fait des progrès, la liberté d’information – en particulier la liberté de communiquer via internet – et la liberté d’expression sous toutes ses formes, est durement contrôlée et supprimée.

Comme avec la Chine, tant que les institutions politiques d’un pays ne sont pas libres, même une croissance économique fulgurante ne peut écarter une attitude agressive ou d’autres erreurs de politique étrangère à l’étranger. Quand des gouvernements n’offrent pas de liberté et manquent de légitimité démocratique chez eux, ils doivent trouver d’autres façons de justifier leur autorité sur le peuple. C’est particulièrement le cas avec le Vietnam et la Chine maintenant qu’ils ne collent plus strictement à l’idéologie économique communiste qui justifiait alors leurs dictatures.

Dans le cas de la Chine, ce phénomène lié à sa puissance économique croissante génère un mélange nuisible. Dans des termes similaires à ceux évoqués lors de la Seconde Guerre mondiale par les japonais – “les plus grands Asiatiques de l’Univers de la Co-Prospérité”, Pékin affirme que sa domination est dans l’intérêt de “tous les asiatiques”.” Et la Chine n’est pas d’humeur à s’en remettre aux Etats-Unis, qu’elle accuse “de comploter contre la Chine”. Pour nous qui sommes de la région, ces mots sont dérangeants. Ainsi que le Ministre des Affaires Etrangères chinois, Yang Jiechi, a pu dire à un Ministre des Affaires Etrangères de l’ASEAN, “la Chine est un grand pays et les autres pays sont de petits pays, ceci est un fait”. Quand un membre du gouvernement chinois parle ainsi, nous en prenons note.

Le manque de démocratie au Vietnam n’a mené jusqu’ici à aucun conflit similaire – Hanoï étant trop inquiet à l’idée de condamner le comportement de la Chine – mais soulève d’autres questions pour les nouveaux partenaires de Hanoï en Amérique. Tout au long de notre histoire, le nationalisme vietnamien nous a permis de battre les forces chinoises à plusieurs reprises. Le premier héros national à s’être levé contre la Chine était Ngo Quyen. En 938, il déclara l’indépendance du Vietnam après des millénaires de colonisation. De même qu’au 18ème siècle, un paysan nommé Nguyen Hue infligea une grande défaite à la Chine après qu’elle ait envahi nos terres.

En fait, dans chacun de ces cas, il avait été possible de mobiliser les Vietnamiens à se battre pour leur patrie, en partie parce que les dirigeants éclairés avaient fait l’effort d’inclure le peuple dans ses décisions de politique nationale. En effet, l’acte démocratique le plus célèbre de l’histoire du Vietnam est le Référendum de Dien Hong instauré par le Roi Tran Nhan Ton en 1284 en réponse aux invasions mongoles. Il réunit au palais de Dien Hong les représentants de toutes les parties de la nation et leur soumit cette question : se rendre ou résister ? Avec le peuple à ses côtés, le Vietnam résista.

Aujourd’hui le Vietnam est confronté à une nouvelle menace d’une Chine remilitarisée. Notre histoire tend à faire croire que les Etats-Unis ont de bonne raison de penser que le nationalisme vietnamien peut être utile dans le maintien de la stabilité dans une partie stratégiquement critique du monde. Le nationalisme vietnamien, cependant, a toujours été plus fort et plus fiable quand le gouvernement vietnamien était aux côtés de son peuple. Si Mme Clinton et les Etats-Unis veulent un réel partenaire, qui tienne la route sur le long terme dans la quête de la paix et de la stabilité dans cette région, ils feraient bien de le chercher au sein d’un Vietnam libre et démocratique.

Dr. Quê, qui vit à Cholon, Vietnam, a reçu le prix pour les Droits de l’Homme Robert F. Kennedy. M. Santoli est président de Asia America Initiative et auteur de “Tout ce que nous avions : Histoire orale de la Guerre du Vietnam” (Random House, 1982).

http://online.wsj.com/article/NA_WSJ_PUB:SB10001424052748704901104575424543619268202.html

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Derniers articles

Action collective pour les îles Paracel et Spratly

Aujourd’hui, la communauté internationale s’accorde à dire que la République populaire de Chine mène des actions de plus en plus agressives dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale. Ces hostilités ont commencé il y a 49 ans avec l’invasion chinoise des îles Paracels (Hoàng Sa) le 19 janvier 1974,