La suppression des droits de l’homme au Vietnam ne devrait pas être récompensée

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5 octobre 2013

Article du comité de rédaction du Washington Post

Alors que la puissance de la Chine s’affirme, le Vietnam essaie de nouer des relations plus étroites avec les États-Unis. Le président vietnamien, en visite à la Maison Blanche en juillet, a encouragé l’implication américaine dans les différends territoriaux entre la Chine et plusieurs pays asiatiques, dont le Vietnam, et s’est proposé de rejoindre le Partenariat Trans-pacifique (TPP), un accord de libre-échange avec les États-Unis et 11 autres pays.

L’administration Obama a encouragé ce changement dans le cadre de son « pivot » vers l’Asie, qui vise à équilibrer l’influence de la Chine. Mais, contrairement à la plupart de ses voisins, le Vietnam fait peu pour se distinguer du régime communiste de Pékin. Comme la Chine, il a ouvert son économie aux investissements étrangers et aux marchés libres. Mais, tout comme les nouveaux dirigeants chinois ont pris des mesures contre les dissidents l’année dernière, le Vietnam en a fait de même. Selon le Wall Street Journal, au moins 46 militants ont été emprisonnés cette année pour avoir critiqué le Parti communiste au pouvoir ou pour avoir fait la promotion des droits de l’homme.

La dernière victime du régime est l’un des défenseurs des libertés les plus populaires et les plus courageux du pays : Le Quoc Quan, un avocat catholique et blogueur éloquent de 42 ans. Mercredi, M. Quan a été condamné à 30 mois de prison pour fraude fiscale. Il a été arrêté en décembre dernier, quelques jours après avoir publié un article qui posait la question de savoir si le monopole du Parti communiste au pouvoir ne devrait pas être séparé de la constitution du pays.

Ce n’est pas la première fois que M. Quan souffre de la répression. En 2007, il est arrêté peu de temps après être rentré d’une conférence avec le National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie) à Washington, il est libéré trois mois plus tard après des protestations de Washington. En 2011, il est de nouveau arrêté pour avoir assisté au procès d’un autre dissident. En 2012, il est attaqué et roué de coups par des hommes qu’il dit être des agents de la sécurité de l’État. Face à tout cela, M. Quan a continué à publier sur son blog, à régulièrement rendre compte des violations des droits de l’homme et à proposer une libéralisation du système politique.

Un poème qu’il a écrit en prison dans l’attente de son procès et mis en ligne par Human Rights Watch contient cette strophe :

Souffrir tous les maux est notre lot

Notre seule indépendance, mais sans liberté

Notre nation est malade, la corruption la gangrène

Plus de droit à la liberté ou à la démocratie

Et ceux qui se battent pour elles, croupissent dans des cellules sombres

Bien que M. Quan a longtemps été un ami des Etats-Unis, la réaction de l’administration Obama à sa condamnation s’est faite particulièrement discrète. Un communiqué publié par l’ambassade américaine à Hanoi a déclaré : “l’utilisation des lois fiscales par les autorités vietnamiennes pour emprisonner les détracteurs du gouvernement pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions politiques est inquiétante”, notant que cela mettait le Vietnam en porte-à-faux vis-à-vis du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ne devrait-il pas également dire que le Vietnam se trouve en dehors des contraintes de libre-échange qui dépendent du respect de l’état de droit ? Certains dirigeants américains vont rencontrer leurs homologues vietnamiens la semaine prochaine à une réunion au sommet sur l’Asie. Cette question devrait être posée.

Source : Washington Post

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