La valeur d’une vie humaine au Vietnam

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Au cours d’un repas bien arrosé du Nouvel An 1980, au fin fond d’une municipalité du Vietnam, un invité, capitaine de la police de sûreté laissa échapper cette remarque :

“Ah, mes amis, je vous le dis, notre monnaie perd de la valeur, l’homme aussi”

Il est vrai qu’à cette époque, l’inflation valsait à des taux allant jusqu’à frôler les 1000 %. Cela expliquait son interjection, en tout cas la première partie. Mais qu’en est-il de la 2ème partie ? Que voulait-il insinuer en ajoutant : “l’Homme aussi” ? Voulait-il sous-entendre par valeur morale ? Ou tout simplement par la longévité d’une vie humaine ?

Plus d’un quart de siècle s’est écoulé. Aujourd’hui, à chaque lecture des nouvelles du pays, on ne manque pas de se rappeler la réflexion de cet officier. Pourtant l’inflation s’est bel et bien régressée.

L’être humain, son respect et ses droits n’ont pas de place dans un régime à doctrine communiste. Il n’a de valeur que sur les papiers et dans les discours officiels. Il suffit d’observer sur le terrain l’attitude des représentants de l’Etat, du plus haut au plus subalterne policier du quartier envers le peuple citoyen pour s’en rendre compte : diktat autoritaire, comportements menaçants, vulgaires, voire mépris total. Sans bien sûr parler de la corruption généralisée.

Malgré les belles paroles et les promesses maintes fois non tenues des autorités, on sait que la vie d’un homme ne vaut pas plus que celle de la plus banale des banales plantes aquatiques qu’est la lentille des marais. Ici au Vietnam, la vie ne tient qu’à un fil.

Les accidents de la route sont fréquents et tuent par dizaine de milliers chaque année, les décès dus à l’empoisonnement alimentaire, les tueries, les règlements de compte et les assassinats débordent la une des journaux. L’hôpital ne fait plus de charité. Pour se faire soigner, il faut d’abord délier sa bourse. Que le peuple pauvre en soit avisé, une maladie au départ bénigne pourrait se terminer par un rendez-vous avec l’allégorie de la mort.

La situation est d’autant plus désastreuse que même la presse d’état se donnait le droit à faire des piques à cette autorité immorale, irresponsable.

Et que dire de toutes ces morts mystérieuses pendant la détention provisoire ou dans les prisons ! Certains y entrent en bonne santé, beaucoup y ressortent pieds devant. Principale cause officielle de décès : suicide ou maladie non curable.

La majorité des états dans le monde ont aboli la peine de mort ou s’apprêtent à le faire. Le Vietnam la maintient vigoureusement et la renforce par des nouveaux décrets. Le dernier en date est celui du mois de janvier de cette année qui interdit strictement la diffusion sous quelque forme que ce soit toute information ayant trait avec la peine de mort.

D’après les sources locales, rien qu’en 2004, on comptait déjà 97 condamnations à mort dont 63 ont vu la sentence exécutée. Triste bilan. Le Vietnam est constamment sur la sellette des organisations internationales, des bureaux des droits de l’homme et d’Amnesty International.

Le rythme d’exécution est tel que bon nombre de soldats faisant partie du peloton en sont moralement affectés. Certains refusent d’obéir aux ordres de la hiérarchie car en leur âme et conscience ils savaient mieux que quiconque que la grande partie des condamnés étaient innocents ou ont été jugés par un tribunal plus que méprisable.

Pour endiguer cette démoralisation au sein des pelotons, le premier ministre en personne a du intervenir. Deux propositions lui étaient soumises. Toutes deux autant cyniques l’une que l’autre :
- La première propose l’exécution par injection sous-cutanée d’un liquide mortel ;
- La deuxième propose l’exécution par arme à répétition automatique, autrement dit à la mitraillette.

La dernière semblerait avoir reçu l’aval des responsables car plus simple et ne nécessite aucun maniement compliqué. Il suffit d’appuyer qu’une seule fois sur la gâchette.

Et dire que le peuple, à un moment d’égarement, avait pensé à une troisième option : celle de reconsidérer la liste des condamnés.

Avec le temps, on arrive à démontrer que ces successives masses d’exécutions n’ont aucun effet dissuasif. La société continue dans sa course à la dérive entraînant l’homme avec elle et rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Pourtant, une solution existe, plus juste, plus efficace, sans recours à aucune violence : celle à faire en sorte à mettre hors-jeu le régime autoritaire actuel, incapable de réformes, en plus immoral et corrompu jusqu’aux os.

Le peuple dans son intégralité recouvrera l’espoir d’une vie meilleure dans une société harmonieuse et respectueuse des valeurs humaines.

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