La vie et les grandes dates de Thich Huyen Quang

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THE WALL STREET JOURNAL ASIA

14 Juillet 2008

Thich Huyen Quang, 87 ans, patriarche de l’Église Bouddhiste Unifiée du Vietnam, est mort au Vietnam le 5 juillet, au monastère Nguyen Thieu à Binh Dinh. Chef spirituel des plus aimés et estimés au Vietnam, Quang fut également un défenseur de la liberté religieuse et des droits de l’homme dans un pays qui ne les respecte pas suffisamment. Sa vie et sa mort illustrent la faillite morale du régime communiste vietnamien.

Tandis que différents régimes politiques se succédaient, Quang prêchait constamment l’opposition à la tyrannie sous toutes ses formes, ce qui lui valut de passer plus de la moitié de sa vie en prison, en exil intérieur ou en résidence surveillée. Avec le chef adjoint de l’ÉBUV, Thich Quang Do, il fut envoyé en exil intérieur en 1982 et détenu dans des provinces reculées pendant ses 26 dernières années pour avoir refusé de soumettre le bouddhisme vietnamien au contrôle du Parti communiste.

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Après avoir soumis Quang à la détention et à l’isolement tout au long de sa vie, les dirigeants de Hanoi cherchèrent à tirer un capital politique de sa mort, en insistant pour que ses funérailles fussent organisées par une Église Bouddhique du Vietnam, inféodée à l’État. Pendant ce temps, les médias contrôlés par l’État organisèrent une campagne au vitriol visant à discréditer le successeur naturel de Quang, M. Do. Ils l’accusèrent, lui et « d’autres éléments extrémistes déguisés en moines bouddhistes », de « tramer de noirs desseins » et « des actions immorales » en essayant de transformer les funérailles en une « manifestation anti-gouvernementale ». M. Do dénonça fermement toute ingérence du gouvernement, et conduisit finalement la cérémonie des funérailles le vendredi 11 juillet, sous les auspices de l’ÉBUV interdite.

En tant que membre de l’Organisation Mondiale du Commerce et, ce mois-ci, titulaire de la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, le Vietnam s’efforce de jouer un rôle croissant sur la scène mondiale. La rhétorique rigide des médias officiels contraste fortement avec la position pragmatique des dirigeants du Vietnam, qui exaltent les mérites du capitalisme et l’évolution vers la liberté du marché. Trente ans après la fin de la guerre du Vietnam, il n’existe toujours pas de partis d’opposition, pas de presse libre, pas de syndicat libre ni de société civile. Toutes les religions indépendantes sont interdites, et la promotion des droits de l’homme ou de la démocratie reste un sujet tabou.

Dans ce vide politique, les mouvements religieux au Vietnam – en particulier le bouddhisme, avec sa tradition d’activisme social et dont les deux tiers des 84 millions de Vietnamiens sont des fidèles – ont assumé un rôle clé en exprimant les griefs individuels et en défendant les libertés et les droits. Ils sont les véritables voix de la société civile au Vietnam aujourd’hui. Là réside véritablement le coeur du conflit entre le gouvernement et l’ÉBUV, qui a conduit le premier à interdire la seconde. Quang exigeait, et M. Do exige, non seulement la liberté religieuse, mais aussi le respect des droits fondamentaux de l’homme et des libertés démocratiques pour tous les Vietnamiens.

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Au moins 10 000 moines, religieux et fidèles laïcs de l’ÉBUV ont bravé l’intimidation du gouvernement et le risque d’arrestation pour assister aux funérailles de Thich Huyen Quang à Binh Dinh et pour rendre hommage à leur chef bien-aimé. Rendant son dernier hommage devant le cercueil de Quang lors des funérailles au Monastère Nguyen Thieu, vendredi, M. Do fit la promesse solennelle suivante :

« Vous nous avez quittés pour toujours, mais notre lutte pour que l’ÉBUV soit reconnue et pour les droits de l’homme se poursuit. Nous nous engageons à continuer votre lutte pacifique, à suivre le chemin tracé. Nous savons que d’innombrables obstacles nous attendent, mais nous sommes prêts à les affronter. Nous ne cesserons pas avant d’avoir accompli votre rêve de voir l’ÉBUV retrouver son statut juridique et regagner la liberté que nous a volée le régime communiste en 1975. »

M. Ai est le porte-parole international de l’Église Bouddhiste Unifiée du Vietnam  : www.queme.net

http://online.wsj.com/article/SB121607999468252733.html?mod=googlenews_wsj

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