L’activiste Tran Thi Nga battue et menacée de mort en prison

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5 septembre 2018

La défenseure des droits humains Tran Thi Nga, qui purge actuellement une peine de neuf ans de prison, déclare avoir été violemment battue et menacée de mort par une co-détenue.

Le 17 août 2018, Tran Thi Nga a révélé à son compagnon lors d’un appel téléphonique qu’elle avait été battue et menacée de mort par sa co-détenue à la prison de Gia Trung. Sous surveillance, elle n’a pu en dire davantage sur son état physique avant que l’appel ne soit écourté. Selon d’anciennes prisonnières de conscience passées par cette même prison de la province de Gia Lai, la détenue en question est connue pour sa violence et se retrouve toujours mystérieusement placée dans le même bloc que les prisonnières d’opinion.

Egalement connue sous le surnom « Thuy Nga », Tran Thi Nga a été condamnée le 25 juillet 2017 à neuf ans de prison pour violation de l’article 88 du Code pénal relatif à la propagande anti-Etat – une provision fréquemment utilisée pour bâillonner les voix indépendantes et réduire au silence les défenseurs des droits humains. Son appel a été rejeté en décembre 2017.

Issue d’une famille pauvre du Vietnam rural, et ancienne travailleuse migrante à Taïwan, Tran Thi Nga milite pour les droits humains en luttant contre la traite des personnes, dont elle a elle-même été victime, et les expropriations de terres.

Depuis son arrestation le 21 janvier 2017, Tran Thi Nga n’a pu recevoir qu’une seule visite de son conjoint, et aucune de ses enfants âgés de 6 et 8 ans. Elle n’a été autorisée à joindre sa famille par téléphone qu’en juin 2018, après 16 mois de silence. Selon ses proches, il s’agit d’une mesure disciplinaire due à son refus de reconnaître sa culpabilité.

Tran Thi Nga souffre par ailleurs des séquelles de deux attaques subies en 2014 en 2015, lors desquelles elle avait été rouée de coups par des hommes en civil et des policiers.

 

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Contexte

Priver les prisonniers de leur réseau de soutien

Les conditions de vie dans les prisons vietnamiennes sont très mauvaises et peuvent être constitutives de traitements inhumains et dégradants, voire de torture physique et mentale : cellule d’isolement, travail forcé, nourriture de mauvaise qualité, traitements médicaux refusés… Pour affaiblir le mental des détenus, les autorités ont également recours au transfert abusif de prisonniers dans des prisons extrêmement éloignées de leur famille. Le 21 mars 2018, Tran Thi Nga a ainsi été transférée de prison à plus de 1000 kilomètres de la province de Ha Nam, au nord du pays, où vivent son conjoint et ses enfants. Le 22 août 2018, les autorités pénitentiaires ont également refusé au petit frère de l’activiste le droit de lui rendre visite.

Violation de la Convention contre la torture

Il est courant que d’anciens prisonniers d’opinion témoignent d’actes de violence et d’intimidation commis par d’autres détenus, soutenus par les gardiens. Selon les défenseurs des droits humains vietnamiens, ces actes de harcèlement physique et moral sont commandités par le personnel pénitentiaire afin de renforcer les conditions de stress intense auxquelles sont soumis les dissidents, en violation claire des textes vietnamiens et internationaux censés assurer le respect des droits des personnes détenues. Rappelons que la Convention contre la torture, ratifiée par le Vietnam en 2015, interdit tous les « actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants […] commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant […] à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. »

Source : ACAT

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