L’avenir du Viêt Nam après le 10ème Congrès du PCV

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Du 18 au 25 avril 2006, le Parti Communiste Vietnamien (PCV) tenait son 10ème congrès, à Ba Dinh, afin de passer en revue les choix qu’il imposera à tout le pays durant les 5 prochaines années. Où mènera la voie choisie par le PCV ?

En premier lieu, le PCV analyse le bilan des cinq dernières années et celui des vingt ans de “doi moi” (renouveau). Pour la énième fois, des rapports bien stéréotypés sont présentés ; les auto-félicitations abondent et certaines erreurs sont reconnues. En revanche, motus sur les incohérences et contradictions de la politique menée. Motus sur la vraie source des maux du pays, à savoir un régime à parti unique. Après plusieurs mois de propagande où la population était invitée à s’exprimer sur le bilan du pays 2001-2006, le PCV écarte les critiques trop fortes à son encontre. Les médias, sous son contrôle, ne présentent qu’un bilan flatteur, sans oser exposer la vraie situation du Viêt Nam. Le PCV se flatte des 20 ans de “doi moi” mais n’ose pas présenter un bilan étalé sur 31 ans, depuis qu’il contrôle entièrement le Viêt Nam. Il se félicite de la croissance économique vietnamienne mais n’ose pas la comparaison avec les pays voisins. Car durant les 10 premières années de leur pouvoir sans partage, les communistes se sont acharnés à démolir les acquis économiques du Sud-Viêt Nam, plongeant le pays dans une récession sans précédent. Le retard pris alors sur les nations voisines n’est toujours pas rattrapé, 30 ans après.

La déclaration suivante fait ressortir les incertitudes et impasses du régime communiste : « Ces bons résultats prouvent que la politique choisie par notre Parti est juste et novatrice. La voie vers le socialisme est compatible avec la réalité du Viêt Nam ». Mais si « la politique actuelle du PCV est juste », cela veut dire que l’ancienne était fausse ou bien qu’elle n’est plus adaptée. Or, l’ancienne politique prétendait « avancer rapidement, fortement et sûrement vers le socialisme », selon les slogans martelés à tous les coins de rues depuis des décennies. Si l’ancienne politique n’est plus adaptée, comment la “poursuite du socialisme” pourrait-elle être compatible avec “la réalité du Viêt Nam” de nos jours ?

En partant de ces fondements obscurs, le 10ème Congrès expose son plan d’actions pour le Viêt Nam durant les 5 prochaines années (2006-2010) :

1) Économie

En matière d’économie, le PCV déclare que 3 axes seront prioritaires :

- consolider et développer l’économie de marché à orientation socialiste

- développer les industries, puis progresser par étapes pour arriver à une économie du savoir

- intégrer l’économie mondiale

La réalisation de ces 3 objectifs compte des contradictions, apparemment intentionnelles, pour éviter de pointer du doigt la racine du problème – un système politique à parti unique – et pour masquer les maux qui gangrènent l’économie du Viêt Nam.

La plus flagrante contradiction révélée par tous les économistes concerne l’économie de marché et le Socialisme, où le marché n’a plus sa place. En voici quelques exemples concrets :

- Nonobstant toutes les recommandations des organismes internationaux, le PCV continue à affirmer que « le secteur public doit garder son rôle dominant dans l’économie ». Le PCV maintient coûte que coûte ce secteur en pensant trouver un appui politique stable. Or les entreprises d’état, largement déficitaires, continuent à engloutir les recettes du pays. Lorsque l’on sait les salaires misérables des ouvriers du secteur public, il est aisé d’en déduire que l’argent déversé dans les entreprises d’état profite surtout aux cadres dirigeants et aux représentants du PCV qui s’enrichissent de manière spectaculaire.

- Autre conséquence de l’ “orientation socialiste”, l’absence d’organisme indépendant pour contrôler et auditer la politique économique. Les abus de biens sociaux, les détournement de fonds, les délits d’initiés se multiplient à tous les échelons de l’appareil administratif, du central au local. Cela va de la corruption du ministre de l’énergie Vu Ngoc Hai lors de la construction de la ligne à haute tension 500 KV, il y a déjà 20 ans, jusqu’au scandale PMU18 et à l’implication du ministre des transports Dao Dinh Binh. Lorsque l’on sait les villas, palaces et autres biens immobiliers détenus en dehors du Viêt Nam par ses plus hauts dirigeants, ou bien les paris sur les matchs de football où les cadres moyens du régime misent des millions de dollars, ou bien encore la façon de dépenser sans compter de leurs enfants, on peut imaginer l’ampleur de la spoliation des biens de l’État !

Les vietnamiens de base ne peuvent s’empêcher de se poser cette question : sans cette corruption, qui dure depuis si longtemps, où en serait le développement économique du pays ?

- L’industrialisation et la modernisation de l’économie pour entrer dans l’ère du savoir nécessitent une main d’œuvre de qualité, capable de suivre les évolutions technologiques. Même dans des pays aussi avancés que la Thailande et les Philippines, où le système éducatif s’adapte en permanence aux évolutions technologiques, la formation d’une main d’œuvre qualifiée reste une tâche difficile et de longue haleine. Or le système éducatif vietnamien reste arriéré dans son contenu et ses méthodes. En outre il est plombé par les nombreuses restrictions d’accès aux informations mondiales via internet. Par conséquent, les appels à l’industrialisation et à la modernisation resteront sans effet, comme c’est déjà le cas depuis des années.

L’intégration à l’économie mondiale, en particulier via l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ne profiterait au Viêt Nam qu’à condition qu’il soit préparé à la compétition internationale, prêt à saisir les opportunités que cette intégration offrira. Avec le manque de préparation actuel du Viêt Nam, l’internationalisation de l’économie vietnamienne se traduira par la donation des marchés domestiques et ressources naturelles aux entreprises étrangères. Le Viêt Nam se cantonnera malgré lui dans les productions à faibles coûts et aux technologies dépassées.

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La dette vietnamienne ne cesse de s’alourdir

Le développement économique actuel du Viêt Nam, bien qu’il soit largement mis en avant par le régime, n’est toujours pas à la hauteur des aides accordées, des investissements directs étrangers reçus, ou bien des prêts consentis par les oganismes internationaux. Dans la même période, la dette du pays ne cesse d’augmenter, pesant sur les générations futures. Plus important encore, le rythme de développement actuel du Viêt Nam, à peine suffisant pour ne pas se faire distancer par les autres pays de la région, ne permet pas de les rattraper.


2) Société

Le 10ème congrès du PCV déclare que l’éducation, les égalités sociales et culturelles seront prioritaires. Mais sur ces trois sujets, le PCV ne mentionne jamais les causes réelles des maux actuels de la société vietnamienne.

La plus grande menace pesant sur l’éducation vietnamienne à ce jour est l’immoralité dans la société. Ce point n’est pas abordé dans les rapports du 10ème congrès, parce que c’est la conséquence directe, d’une part de la “Morale du Prolétaire Révolutionnaire” imposée par le PCV depuis des décennies et, d’autre part, de l’isolement imposé aux différentes religions. D’ailleurs, le PCV constitue, par lui-même, la cause première des maux actuels de la société.

Exemple concret : la multiplication des interruptions volontaires de grossesse effectuées sur des filles de plus en plus jeunes. Ces filles sont victimes des nantis du régime, qui sont prêts à dépenser beaucoup pour trouver des filles toujours plus jeunes, pour leur amusement. Plusieurs journaux le confirment, malgré leur assujettissement au PCV, qui relatent les flagrants délits et établissent des bilans affligeants. Un autre désastre concerne la fierté nationale : le Viêt Nam d’aujourd’hui est touché par les vices tout comme d’autres pays. Mais curieusement, le Viêt Nam s’en sert comme point de repère pour mesurer les avancées de la société…

En ce qui concerne l’égalité sociale, le 10ème Congrès se félicite de la campagne de réduction de la pauvreté, de la gratitude envers le PCV, etc. Mais les 80 millions de vietnamiens savent bien que ces campagnes ne sont que prétextes pour dépouiller les ouvriers, les agriculteurs, pourtant bien misérables, au profit des cadres du régime. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Le Congrès se garde bien de préciser que les riches appartiennent tous au PCV alors que la pauvreté touche toutes les autres catégories de la population. Plus la fonction occupée est haute, plus la richesse du fonctionnaire-membre du PCV est grande, bien au-delà de ce que pourrait rêver une population toujours classée parmi les plus PAUVRES de la planète.

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Les vietnamiens doutent également de la sincérité du PCV lorsque celui-ci veut lutter contre les inégalités sociales. Les milliers de plaintes déposées contre l’état par ceux qui ont perdu leurs terres, maisons, commerces en témoignent. Ils n’hésitent pas à camper des semaines entières dans la capitale, Hà Nôi, pour réclamer justice aux autorités centrales Pour toute justice, l’État leur envoie la police qui les disperse et les renvoie dans leur villes et villages respectifs. Ces plaintes augmentent proportionnellement à la hausse des marchés immobilier et foncier.

Alors que les femmes et des jeunes filles vietnamiennes, parfois âgées de moins de 10 ans, continuent d’alimenter les bordels cambodgiens sous l’œil impassible, voire bienveillant des autorités communistes, le slogan du 10ème Congrès « Construire la stratégie du pays, relever le niveau de la santé et améliorer la qualité de vie des générations futures » sonne creux. Pis encore, il agresse mentalement les familles qui ont actuellement une fille, une femme, victime des réseaux de prostitution qui oeuvrent quasiment dans l’impunité au Viêt Nam.

Du point de vue culturel, le 10ème Congrès annonce « le développement de la culture pour construire les fondements de la société » alors que les journaux privés sont interdits ou bien sous étroite surveillance. Il ne reste qu’une culture autorisée, celle du PCV, qui servira de « fondement de la société ». Après 30 ans de cette culture, on peut voir ses effets néfastes sur la société vietnamienne.

3) Défense nationale et affaires étrangères

C’est dans ces domaines que le 10ème Congrès se montre le plus agressif verbalement, mais cela se révèle totalement contre-productif. Naguère, les plus hautes autorités du PCV n’avaient pas hésité à donner des terres vietnamiennes à la Chine alors qu’aujourd’hui, elles clament haut et fort leur volonté de défendre l’intégrité territoriale du Viêt Nam. Qui les croira ? En effet, le 10ème Congrès ne le mentionne pas, mais les vietnamiens se souviennent encore de cette épisode douloureux. Le peuple vietnamien ne peut accepter une quelconque cession de son territoire, à qui que ce soit. Ces terres sont encore imprégnées du sang de nos ancêtres qui les ont défendues depuis des siècles. Cependant, depuis près de 50 ans, le PCV a caché au peuple vietnamien la transaction honteuse, entre le gouvernement de Ho Chi Minh et celui de la Chine Populaire, qui reconnaît la souveraineté chinoise sur les archipels des Paracels et des Spratleys. Aujourd’hui encore, le PCV n’ose pas revéler au grand public la teneur des accords frontaliers sino-vietnamiens signés en 2000, où le Viêt Nam a cédé des terres et des zones maritimes à son voisin du nord.

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Un bateau de pêche vietnamien attaqué par les gardes-côtes chinois en janvier 2005

L’hypocrisie des appels lancés par le 10ème Congrès est encore plus flagrante au regard de l’attitude adoptée par le PCV dans l’affaire du massacre des pêcheurs vietnamiens par les gardes-côtes chinois début 2005. Le régime a tout d’abord cherché à étouffer l’affaire mais lorsque celle-ci fut connue puis relayée en masse par les vietnamiens d’outre-mer, il se contenta de confirmer l’information. Près d’un an et demi après les faits, les familles des victimes n’ont reçu aucune excuse ni indemnisation de la part de la Chine Populaire. Les vietnamiens ne comprennent pas pourquoi le régime communiste les pousse à aller manifester contre l’intervention américaine en Irak alors qu’ils n’ont pas le droit de manifester contre les gardes-côtes chinois qui tuent des vietnamiens impunément, dans les zones maritimes vietnamiennes.

En conclusion, dans le domaine de la Défense nationale et des Affaires Étrangères, la population vietnamienne sait amplement quelles sont les vraies priorités des dirigeants du PCV : se maintenir au pouvoir, sans beaucoup se préoccuper de l’intégrité territoriale, sans se préoccuper nullement de ses ressortissants.


4) Unité nationale à travers le Front de la Patrie

La démagogie du 10ème Congrès se révèle au grand jour avec l’appel à l’unité nationale à travers le Front de la Patrie (FP).

En effet, pendant des années, au nom des classes ouvrières et paysannes et sous la bannière de la lutte des classes, le PCV a pratiqué la chasse aux capitalistes, intellectuels, religieux, dissidents, etc. Aujourd’hui, ce même PCV serre la ceinture des ouvriers et des agriculteurs tout en appelant les vietnamiens d’outre-mer à « effacer tous les complexes, préjugés, rancoeurs du passé » et à investir au pays.

Le PCV se trahi peut être en affirmant, lors du 10ème Congrès : « gagner la bataille de l’adhésion populaire afin de développer l’unité nationale, où l’Armée et la Sûreté Publique formeront l’ossature ». Il est clair que ce n’est pas l’unité nationale mais plutôt “l’unité carcérale”, encadrée par l’armée et la sûreté publique.

Malgré la protection assurée par l’armée et la sûreté publique, le PCV avait besoin d’une autre structure pour contrôler toutes les activités de la société : le Front de la Patrie. Cette structure, souvent décrite comme une administration bis, n’a toujours pas disparu, ce qui prouve l’inquiétude du PCV. Autre signe de son inquiétude, le PCV continue d’exiger que les activités sociales, sportives, religieuses, etc. sollicitent son agrément ou, plus précisément, celui du du FP.

Par conséquent, ceux qui croient naïvement le nouveau slogan : « effacer tous les complexes, préjugés, rancoeurs du passé » et attendent un assouplissement du régime, doivent se réveiller.

5) Démocratie et état de droit, version Socialiste

En bons élèves de “L’École de Pékin”, les dirigeants du PCV ont repris deux idées issues du Livre Blanc pour la Construction de la Démocratie Politique des chinois, paru en octobre 2005 : la Démocratie Socialiste et l’État de Droit Socialiste.

Puisant leurs idées chez leurs conseillers du Nord, les dirigeants communistes vietnamiens montrent leur propension à tromper et à mépriser l’intelligence de leurs compatriotes. Ils reprennent à la volée les termes, les concepts à la mode, puis les mixent avec d’autres ingrédients en dénaturant leur sens initial, pour les utiliser ensuite en faisant croire au monde entier la modernité du régime. Mais, à bien la regarder, la Démocratie selon le Socialisme n’a rien de démocratique, car c’est plutôt le “Parti Unique” qui transparaît. De même, après avoir pris connaissance de tous les détails de l’État de Droit Socialiste, on se rend compte que l’État se place au-dessus des lois et qu’il est un moyen de maintenir le monopole du Parti Communiste Vietnamien. La législation vietnamienne actuelle donne à l’État le pouvoir de vie ou de mort, sans aucun contre-pouvoir.

En résumé, après plusieurs mois de discussion, le 10ème Congrès décide de maintenir tel quel le système politique et l’État. Seul change le vocabulaire : “Démocratie Centrale” devient “Démocratie Socialiste”, “État” devient “État de Droit Socialiste”. C’est tout !


6) Le changement et la restructuration du Parti

Le Parti Communiste Vietnamien sait bien qu’il doit ramener le calme dans ses rangs. C’est pourquoi la restructuration du PCV est abordée.

Mais presque tout ce congrès sent le réchauffé, au goût des précédents congrès. Ses déclarations avaient déjà été classées dans la catégorie des promesses non tenues, comme celle-ci : « Le Parti ne se mêlera pas de tout et ne se substituera pas à l’Etat ». Déclaration mensongère, lorsque l’on remarque que les membres du PCV occupent des postes à tous les échelons de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. La population est tenue à l’écart de la fonction publique, reléguée à un rôle d’observatrice passive. Il suffit de voir comment le dossier des frontières sino-vietnamien a été traité. Le Premier Secrétaire du PCV, Le Kha Phieu, s’est rendu à Pékin pour négocier avec le Parti Communiste Chinois. Ensuite, Phieu a chargé le Premier Ministre Phan Van Khai d’officialiser l’accord avec le gouvernement chinois. Qui ose encoreprétendre que le PCV ne se substitue pas à l’État vietnamien ?

Concernant la restructuration du PCV, tous les vietnamiens savent bien que tous les membres du Parti ont créé leurs réseaux de corruption, à tous les échelons de l’appareil étatique. Car aucun fonctionnaire de base ne peut vivre de son traitement officiel. Ces réseaux doivent s’appuyer les uns sur les autres pour continuer d’exister. Le pouvoir central s’appuie sur le local pour récolter les fonds et contrôler la population. Réciproquement, les autorités locales s’appuient sur le pouvoir central pour piller et réprimer la population. Plus la situation économique et sociale est trouble, meilleurs sont leurs profits. Pour mieux défendre leurs intérêts, ils freinent la marche de la société vers la stabilité, l’État de droit.

C’est pour cette raison que le Congrès ne veut pas s’attaquer à la racine des problèmes. Il n’aborde pas les sujets embarassants comme l’Office Central n°2, T4, les scandales de la corruption qui touchent les plus hautes autorités de l’État. Pis encore, les personnes touchées par ces scandales sont promues à des postes supérieurs. En revanche, ce 10ème Congrès accorde à ses membres la possibilité de « faire des affaires à titre privé », afin qu’ils puissent plus facilement justifier, au besoin, les énormes fortunes de ses cadres moyens et supérieurs.

Voilà pour les promesses de restructuration du Parti. Avouons-le, il est difficile de faire mieux, dès lors que le 10ème Congrès a décidé de rester scotché au marxisme-léninisme, avec les pensées de Hô Chi Minh, du moins en façade. Aujourd’hui, le monde entier connaît bien cette doctrine, sa nature trompeuse, ses erreurs historiques, son irréalisme. Tous les membres du PCV savent bien que leurs dirigeants ne croient plus à aucune doctrine. Ils mentent ouvertement et se servent du marxisme-léninisme comme justification pour se maintenir au pouvoir. Alors, dans ces conditions, comment la restructuration du PCV pourrait-elle réussir ?

Conclusion

Sous n’importe quel angle, les vietnamiens ne voient qu’une chose : le 10ème Congrès du Parti Communiste Vietnamien n’ose pas faire face à la réalité et ne s’attaque pas aux racines des maux qui affectent le pays. Les vietnamiens voient que le PCV se fiche totalement de la décadence du pays, qui s’amplifie et s’ancre dans la société.

Le peuple vietnamien peut-il encore attendre que le PCV veuille bien réformer le pays ?

Combien de temps encore accepterons-nous que les plaies actuelles continuent de s’étendre ? Combien de générations futures sommes-nous prêts à sacrifier pour effacer les ravages d’aujourd’hui ?

À partir des leçons transmises par l’humanité, on sait que seul un système réellement démocratique peut rapidement stopper les méfaits actuels et sélectionner les meilleurs dirigeants, les plus aptes à faire avancer le pays.

Que devons-nous faire pour que ce jour approche plus vite ?

La réponse à cette question a commencé à émerger dans plusieurs catégories de la population vietnamienne, de l’intérieur comme à l’étranger. Cette réponse s’est manifestée au grand jour dans les dernières semaines, comme si elle voulait déciller les yeux des dirigeants communistes alors en plein Congrès. Les voix pour la démocratie, esseulées ces dernières années, se sont réunies pour se faire entendre ensemble. Des centaines de voix déclarent haut et fort leur rejet du système politique à parti unique. Courageux de leur part et encourageant pour les autres. Ces voix appellent la majorité silencieuse, de l’intérieur comme à l’étranger, à oser s’exprimer.

Les solutions proposées pour mettre fin au système dictatorial à parti unique comportent des différences, voire des antagonismes. Faut-il s’en inquiéter ? Non bien sûr, car c’est le signe même de la démocratie ; du reste, on a observé la même diversité de pensées dans toutes les luttes pour la démocratie de ces deux dernières décennies. Avec le temps et la volonté de délibérer dans un esprit démocratique et tolérant, les différentes solutions aboutiront à la même conclusion : On ne peut réformer une dictature, On ne peut que la remplacer par une démocratie construite et protégée par le peuple.

L’histoire du monde, les spécificités du peuple vietnamien, la juste cause de la lutte et les mouvements sociaux actuels conduisent dans la même direction – la victoire sur la tyrannie, par et pour le peuple vietnamien, la lumière.

Rappelons enfin la Manifeste 2006 pour la Démocratie au Viêt Nam, signée initialement par 118 militants pour la démocratie à l’intérieur du pays) :

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Quelques uns des signataires du Manifeste 2006 pour la Démocratie et les Droits de l’Homme au Viêt Nam

« Le sens de la lutte actuelle est de faire triompher la juste cause, la modernité contre le recul, les forces populaires contre les forces rétrogrades, pour rejoindre le monde du progrès. Que le Parti Communiste Vietnamien poursuive ou pas son chemin avec le Peuple dépend de l’objectivité de ce parti, de son équité, de sa clairvoyance et de son humilité à accepter les règles d’une concurrence saine. Seul le système politique à parti unique doit disparaître dans les oubliettes du passé. À partir de là, le Peuple cherchera sa meilleure voie, ses meilleurs représentants pour diriger la Nation, à chaque échéance électorale. Le principe selon lequel “le droit triomphe toujours” s’installera, la vie des individus s’améliorera, la société deviendra plus humaine et nos Compatriotes vivront ensemble dans une plus grande amitié. »

Plus que jamais, chaque Vietnamien, de quelque continent et de quelque province, devrait se lever pour rejoindre tous les défenseurs de la démocratie.

Parti pour la Réforme du Viêt Nam.
27 avril 2006

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