Le combat pour le droit de choisir au Viêt Nam

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Tribune de Do Hoang Diem, président du parti Viêt Tân, publiée dans la revue Asia Times le 21 mai 2007.


Le combat pour le droit de choisir au Viêt Nam

Par Do Hoang Diem

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Depuis plusieurs mois, le Parti Communiste Vietnamien (PCV) au pouvoir claironnait que l’élection de l’Assemblée nationale qui devait se tenir ce dimanche serait le signe que ce pays du Sud-Est Asiatique est en train de s’ouvrir rapidement. Avec jusqu’à 10% des 500 sièges offerts aux candidats non communistes, la dictature à parti unique s’était efforcée de vendre cette élection comme le signe d’une réforme démocratique pas-à-pas.

En réalité, ce n’était pas la première élection législative dans laquelle le PCV offrait des sièges aux candidats indépendants. Cependant, la véritable duperie résidait dans le processus de sélection des candidats indépendants par le parti communiste. Bien qu’en théorie quiconque pût se présenter, les candidats étaient triés, sélectionnés, avant même qu’ils eussent la chance d’affronter le suffrage des électeurs. Ce processus de sélection était entièrement contrôlé par le parti communiste. Ainsi dès le départ, le parti avait décidé qui pouvait concourir et qui était éliminé.

Une fois que les candidats furent sélectionnés, qu’ils gagnent ou pas n’avait plus aucune importance, parce que tout était déjà arrangé en amont par le parti communiste. Les élections au Vietnam jamais n’ont été soumises à une observation indépendante. Dans les bureaux de vote, les fonctionnaires et collaborateurs sont très majoritairement des membres du parti communiste. Et parce qu’aucun parti d’opposition n’est autorisé, aucun contre-pouvoir n’assure les contrôles nécessaires et ne rééquilibre la balance. Ainsi, le PCV était totalement libre pour décider unilatéralement des résultats de cette élection.

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Do Hoang Diem

Les résultats « officiels » ne seront pas connus avant plusieurs jours. Avec une Assemblée nationale composée à 10% de membres « indépendants », et à 90% de membres du PCV, oser qualifier cette réforme de « démocratique » est une farce. Depuis plusieurs mois, le mouvement démocratique au Viêt Nam a réclamé le boycott de cette élection. En représailles, le PCV a lancé la plus sévère campagne de répression depuis ces 20 dernières années contre des dissidents pacifiques.

Les uns après les autres, des militants pour la démocratie ont été condamnés à de longues peines de prison simplement parce qu’ils avaient revendiqué le droit pour le peuple de choisir librement, sans que le résultat fût entaché de fraude. C’est une justice de foire quand une douzaine de militants sont envoyés en prison sur accusation de « diffusion de propagande contre le gouvernement ». D’autres attendent toujours d’être jugés, accusés d’avoir « comploté pour renverser le gouvernement », une charge susceptible de mener à la peine capitale.

Toute ceci arrive à un moment où le gouvernement communiste vietnamien a été applaudi par la communauté internationale comme le stimulateur de la croissance économique rapide et stable. Mais le monde ne doit pas oublier que c’est un régime extrêmement corrompu et qui ne représente pas véritablement les vietnamiens. Le régime se maintient au pouvoir d’une part en terrorisant ses propres citoyens et d’autre part avec des élections frauduleuses comme celle de ce dimanche où il a annoncé un taux de renouvellement de l’assemblée proche des 99%. Grotesque !

Depuis des années, le mouvement vietnamien pour la démocratie mène une campagne à l’écoute du peuple et pacifique qui appelle à en finir avec la dictature du parti communiste. Son but est simplement de donner aux vietnamiens une chance de choisir leur propre gouvernement librement et sans fraude.

Il est facile pour la communauté internationale de se faire embarquer dans le débat économie de marché contre économie centralisée, ou bien dans le conflit intérêts commerciaux contre droits de l’homme. Mais le fond du problème pour les 85 millions de citoyens du Vietnam est le droit de choisir leur propre destin, exempt de crainte ou d’intimidation.

Et pour cela, au lieu d’embrasser une dictature corrompue, la communauté internationale devrait faire le bon choix : se tenir à côté des vietnamiens et lutter pour leur libre choix.


Do Hoang Diem est le président du Viêt Tân (www.viettan.org), un parti politique qui ambitionne d’instaurer la démocratie au Viêt Nam via des moyens pacifiques.

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