Le gouvernement vietnamien est prié de laisser l’église interdite d’organiser les funérailles

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9 juillet 2008

Hanoi – Des militants des droits de l’homme ont exhorté le gouvernement du Vietnam de permettre aux membres d’une église interdite d’organiser et assister aux funérailles de leur chef, sans ingérence du gouvernement. Thich Huyen Quang, chef de l’interdite Église bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV), est décédé samedi dernier.

L’église, qui a déclaré qu’il planifiait l’organisation des funérailles, n’est actuellement pas reconnue par le gouvernement vietnamien pour avoir refusé d’accepter le contrôle de l’état.

Dans un communiqué publié sur son site Internet, Human Rights Watch a écrit que le gouvernement vietnamien a, toutefois, annoncé que l’église bouddhiste d’état organiserait les funérailles du défunt leader.

« Thich Huyen Quang a renoncé à sa liberté pendant 30 ans dans une quête pour davantage de droits de l’homme et la liberté religieuse au Vietnam », déclare dans un communiqué Brad Adams, directeur Asie à Human Rights Watch.

« Ses disciples devraient être autorisés à lui rendre un dernier hommage sans ingérence du gouvernement, lors d’une cérémonie de leur choix. »

Anticipant le décès de Quang, les agences médiatiques de l’état ont indiqué que « des présumés extrémistes essayeront de prendre en charge l’organisation de ses funérailles au cas où il ne se rétablirait pas. »

Le communiqué de Human Rights Watch demande que l’EBUV soit autorisée à organiser les funérailles et des processions comme elle l’avait annoncé précédemment.

Le gouvernement n’a pas encore réagit. Les autorités vietnamiennes ont dit lundi que les disciples de Quang seraient autorisés à assister aux funérailles de vendredi et de venir au monastère pendant toute la semaine.

L’EBUV a annoncé son intention d’organiser les funéraires de Quang le 11 juillet au Monastère Nguyen Thieu dans la province de Binh Dinh.

Selon la déclaration de Human Rights Watch, le gouvernement du Vietnam a été une fois de plus inexact en rapportant les faits.

« Le gouvernement vietnamien a déjà pris des mesures pour s’approprier le contrôle des funérailles et de l’héritage du patriarche en annonçant que la cérémonie sera organisée par Église bouddhiste du Vietnam, agréée par l’état », dit le communiqué.


Communiqué de presse de Human Rights Watch du 9 juillet 2008

Vietnam : Ne vous immiscez pas dans les funérailles du Patriarche bouddhiste

Pour diffusion immédiate

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(New York, Juillet 9, 2008) – Les membres de l’interdite Église bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV) devraient être autorisés à organiser et assister aux services funéraires pour leur patriarche sans ingérence du gouvernement, déclare Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement vietnamien a annoncé que l’église bouddhiste agréée par l’état organisera les funérailles du Patriarche suprême de l’EBUV, Thich Huyen Quang.

Thich Huyen Quang, un bouddhiste pacifiste qui s’est opposé au régime colonial français et les États-Unis dans la guerre du Vietnam, a été toute sa vie un défenseur des droits de l’homme et la liberté religieuse au Vietnam. Il est décédé dans un monastère dans la province Binh Dinh dans le centre du Vietnam le 5 juillet 2008, à l’âge de 88 ans. En tant que membre de l’EBUV depuis les années 1960, qui est interdite par le gouvernement vietnamien en raison de son refus d’adhérer à l’État Eglise bouddhique officielle du Vietnam, Thich Huyen Quang a passé une grande partie des trois dernières décennies au sein dans un exil intérieur imposé par le gouvernement, entre maison d’arrêt et emprisonnement.

« Thich Huyen Quang a renoncé à sa liberté pendant 30 ans dans une quête pour davantage de droits de l’homme et de liberté religieuse au Vietnam », déclare Brad Adams, directeur Asie à Human Rights Watch. « Ses disciples devraient être autorisés à lui rendre un dernier hommage sans ingérence du gouvernement, lors d’une cérémonie de leur choix. »

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Le Très vénérable Thich Huyen Quang, 4ème patriarche de l’Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam, décédé le 5 juillet 2008 à l’âge de 87 ans.

L’EBUV a prévu d’organiser les services funéraires de Thich Huyen Quang le 11 juillet au Monastère Nguyen Thieu dans la province de Binh Dinh. Thich Quang Do – le patriarche adjoint, proche collaborateur et successeur probable – présidera la cérémonie. Toutefois, le gouvernement vietnamien a déjà pris des mesures pour s’approprier le contrôle de l’enterrement et l’héritage du patriarche en annonçant que la procédure sera organisé par l’église bouddhique du Vietnam, agréée par l’état. Les médias contrôlés par le gouvernement ont organisé des dénonciations au vitriol de Thich Quang Do, l’accusant d’être « un élément extrémiste déguisé en moine bouddhiste » complotant « sournoisement » pour exploiter le décès du patriarche à des fins politiques. Le 6 juillet, la télévision d’état VTV1, a diffusé une déclaration disant : « Face aux immorales actions du groupe de Quang Do, les étudiants et de disciples [de Thich Huyen Quang], ainsi que les véritables moines de Monastère Nguyen Thieu, ont réagi avec véhémence et ils sont déterminés à ne pas laisser le groupe Quang Do organiser les cérémonies funéraires. »

« Le gouvernement vietnamien se risque inutilement à une confrontation avec les fidèles du patriarche en essayant de contrôler la mort comme dans la vie », déclare Adams.

Thich Huyen Quang, qui a été nominé pour le prix Nobel de la paix par deux anciens lauréats, est devenu patriarche suprême de l’EBUV en 1992. Il est entré dans la vie monastique l’âge de 12 ans et a une longue histoire comme militant bouddhiste. Dans les années 1940, il a participé à la résistance au régime colonial français comme vice-président d’une section régionale du mouvement bouddhiste pour le salut national. Dans les années 1960, il était un éminent avocat bouddhiste pour la paix pendant la guerre du Vietnam et très critique envers les politiques anti-bouddhiste menés par le gouvernement sud-vietnamien du Président Ngo Dinh Diem.

Après la réunification du Vietnam en 1975, Thich Huyen Quang est devenu un fervent défenseur de la démocratie et les droits de l’homme. Bien que l’EBUV se soit opposée à la guerre, le gouvernement de Hanoi a confisqué ses biens et emprisonné plusieurs de ses dirigeants, et a tenté de le forcer à fusionner dans l’église bouddhique du Vietnam, une église d’état créée par le régime. Thich Huyen Quang a été arrêté en 1977 et de nouveau en 1982 pour avoir appelé publiquement le gouvernement à reconnaître l’EBUV et pour protester contre les violations de la liberté religieuse et les droits de l’homme. En 1982, il a été forcé de quitter sa pagode de Saigon et envoyé en exil intérieur dans une pagode isolée dans la province de Quang Ngai.

En Novembre 1993, depuis sa pagode-prison, Thich Huyen Quang a publié une « Proposition bouddhiste pour la démocratie et les droits de l’homme » en 12 points, appelant le gouvernement à mettre en œuvre des réformes démocratiques, la libération des prisonniers politiques, la fin des restrictions sur la liberté religieuse et le respect des droits de l’homme.

Human Rights Watch a exprimé des préoccupations au sujet des rapports de sources bouddhistes au Vietnam, selon lesquels la police s’est rendue dans les pagodes dans certaines régions, notamment à Vung Tau-Ba Ria et à Binh Dinh, pour ordonner aux moines de ne pas assister aux funérailles de Thich Huyen Quang.

L’ingérence du gouvernement vietnamien au cours du dernier transmission de pouvoir après la mort du Patriarche Thich Don Hau le 3 mai 1992, a suscité des protestations répandues parmi les Vietnamiens bouddhistes. Thich Don Hau, le plus ancien moine de l’EBUV toujours en liberté au moment de sa mort, a demandé que ses funérailles devaient respecter scrupuleusement la tradition bouddhiste, sans intervention officielle. Cependant à sa mort, le gouvernement l’a rapidement épinglé de la médaille de Ho Chi Minh et s’est approprié de l’ensemble de l’organisation de ses funérailles, en dépit des grèves de la faim et les menaces d’auto-immolation de la part de nombreux moines. Thich Huyen Quang, qui était en résidence surveillée à l’époque, a été autorisé à assister aux funérailles après une journée de grève de la faim. Il a prononcé un discours condamnant la tentative du gouvernement de dissoudre l’EBUV avec la création d’une église bouddhique du Vietnam contrôlée par l’état.

« Le gouvernement devrait laisser toute personne qui le veut à voyager librement pour venir assister aux funérailles de Thich Huyen Quang, » déclare Adams. « Au lieu de cela, le gouvernement essaie de décourager les vietnamiens d’honorer la vie de Thich Huyen Quang dans les cérémonies locales. »

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Pour plus d’informations de Human Rights Watch sur le Vietnam, visitez : http://www.hrw.org/doc?t=asia&c=vietna

Pour d’autres informations, merci de contacter :

- A Londres, Brad Adams (Anglais) : +44-20-7713-2767 ; ou +44-79-0872-8333 (mobile)

- A Hong Kong, Sophie Richardson (Anglais, Mandarin) : +1-917-721-7473 (mobile) ; ou richars@hrw.org

- A Bruxelles, Reed Brody (Anglais, Français, Espagnol, Portuguais) : +32-498-625786 (mobile)

Veillées autour du vénérable Thich Huyen Quang à la pagode Nguyen Thieu à Binh Dinh :

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