Le journaliste condamné devrait être libéré

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AMNESTY INTERNATIONAL
DECLARATION PUBLIQUE

16 octobre 2008
Index AI n ° : ASA 41/006/2008

Viet Nam : Le journaliste condamné devrait être libéré

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Hier, le journaliste vietnamien Nguyen Viet Chien a été condamné à deux ans d’emprisonnement pour ses rapports sur les allégations de corruption. Il devrait être libéré immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International aujourd’hui. L’organisation le considère comme un prisonnier d’opinion.

Lors d’une d’un procès inéquitable les 14 et 15 octobre 2008, Nguyen Viet Chien a été reconnu coupable d’« abus des libertés démocratiques portant atteinte aux intérêts de l’État, les droits et intérêts légitimes des organismes et/ou des citoyens » en vertu de l’article 258 du Code pénal pour son enquête écrit depuis 2005 sur un scandale de corruption impliquant le ministère des Transports.

La presse locale et internationale et les représentants de plusieurs missions diplomatiques ont suivi le procès à partir d’une salle adjacente où une télévision en circuit fermé a relayé le déroulement, qui, selon les sources, sont en deçà des normes internationales.

Nguyen Viet Chien a été condamné en dépit de l’incapacité du Procureur à présenter des preuves contre lui, notamment en démontrant comment ses rapports auraient nui à l’état et au Parti communiste du Viet Nam. Au cours du procès, Nguyen Viet Chien et son avocat ont demandé pourquoi les enregistrements des ses communications avec des fonctionnaires de police enquêtant sur l’affaire corruption ne sont pas recevables devant les tribunaux. Selon Nguyen Viet Chien, les enregistrements ont démontré la manière dont les agents de la fonction publique lui ont fourni des renseignements qu’il a utilisés dans ses articles. Il peut faire appel de la décision de justice.

L’affaire contre Nguyen Viet Chien et des trois co-accusés fait partie d’une méthode gouvernementale qui utilise les dispositions du Code pénal pour étouffer la liberté d’expression sur les questions considérées par les autorités comme politiquement sensibles. Cela montre clairement comment les autorités abusent de vagues mots du droit pénal pour museler la liberté d’expression, et souligne la nécessité pour le gouvernement de modifier les dispositions fourre-tout dans le Code pénal, en particulier le chapitre de la législation sur la sécurité nationale.

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Un confrère journaliste qui a couvert l’histoire, Nguyen Van Hai a plaidé coupable à deux jours du procès au tribunal populaire de Hanoi et a reçu une peine non privative de liberté de deux ans de rééducation, selon les médias. Il a été libéré de prison, où il était détenu depuis que les deux ont été arrêtés en mai 2008.

Deux anciens enquêteurs de la police ont également été condamnés. Pham Xuan Quac et Dinh Van Huynh ont été accusés d’avoir « délibérément révélé des secrets professionnels », en vertu de l’article 286 du Code pénal. Selon le journal Thanh Nien (jeunes), on les accuse d’avoir fourni aux médias des informations erronées et des informations non vérifiées relatives à cette affaire. Dinh Van Huynh a été condamné à un an de prison et Pham Xuan Quac a reçu un avertissement officiel.

Nguyen Viet Chien était reporter pour le magazine Thanh Nien (Jeunes) et Nguyen Van Hai pour le magazine Tuoi Tre (Jeunesse), tous deux enquêtaient sur le scandale PMU 18, nom d’une unité au sein du Ministère des transports, dans laquelle des hauts fonctionnaires du ministère ont été accusés de corruption et arrêtés. Le vice-ministre a également été arrêté, mais a été acquitté plus tôt cette année.

La liberté de la presse au Viet Nam est sévèrement limitée, mais le scandale de corruption impliquant le Ministère du Transport a d’abord été traité avec une ouverture sans précédent. Le scandale a conduit à une inédite séance de questions des ministres devant l’Assemblée nationale, qui a également enquêté sur l’affaire. La presse a beaucoup écrit sur le scandale, et l’affaire a dominé le débat public pendant un certain temps.

Les verdicts de culpabilité de Nguyen Viet Chien et Nguyen Van Hai sont des indicateurs qui montrent combien les autorités vietnamiennes ont fait marche arrière depuis cette ouverture initiale, recadrant les médias vietnamiens vers la version officielle du gouvernement.

Dans les mois qui ont suivi l’arrestation de Nguyen Viet Chien et Nguyen Van Hai, les rédacteurs en chef adjoints des deux médias ont également été limogés et les autorités ont retiré la carte de presse d’au moins sept autres journalistes.

Amnesty International appelle le gouvernement vietnamien à lever les restrictions illégales au droit à la liberté d’expression et à réformer rapidement les dispositions dans le Code pénal de 1999 relatives à la sécurité nationale, en veillant à ce que les vagues termes soient supprimés ou bien mis en conformité avec les normes du droit international.


Pour plus d’informations, merci de contacter le Bureau de Presse d’Amnesty International à Londres, Royaume-Uni, au : +44 20 7413 5566 ou bien par email : press@amnesty.org

International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK

www.amnesty.org

Working to protect human rights worldwide

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