Le Parti Communiste Vietnamien s’apprête à changer de nom

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Selon des sources vietnamiennes, le Comité Central du Parti Communiste Vietnamien (PCV) a demandé à toutes les sections de débattre sur le changement de nom du parti. Le débat s’appuie sur un document interne comportant trois grandes parties. La première partie rappelle le contexte de la naissance du communisme au début du 20ème siècle et du PCV dans les années 20. Dans cette partie, les dirigeants du PCV insistent lourdement sur le mérite du parti d’avoir « sauvé le pays » en gagnant les guerres contre la France et les Etats-Unis. La deuxième partie du document traite des défis du PCV dans le monde actuel, notamment depuis la chute du bloc communiste et de l’obsolescence même de l’idéal communiste. Dans la dernière partie, le document aborde le nouveau cap que doit prendre le parti pour rester proche du peuple vietnamien. Le document ne dit pas quel sera le futur nom du PCV, ni comment il va gagner le soutien populaire. Mais il apparaît assez clairement que le PCV ne veut plus « représenter la classe ouvrière, agricole, et intellectuelle. » Le mot communiste disparaîtra également dans le futur nom. Deux dénominations sont couramment avancées : Parti des Travailleurs Vietnamiens et Parti du Peuple Vietnamien.

Si l’on se base sur le document interne fourni aux membres du PCV, les dirigeants à Hà Nôi cherchent donc à changer la couleur de leurs habits pour passer du rouge (dictature du prolétariat) au jaune qui caractérise le peuple vietnamien. Autrement dit, le PCV voudrait réussir sa mue en se cachant derrière la carte du peuple et continuer à tromper l’opinion publique. Cela s’est déjà produit dans les années 40 lorsque le PCV a volé le pouvoir des mains du gouvernement autonome de Tran Trong Kim.

On parle du changement de nom du PCV depuis une dizaine d’années déjà. Mais les discussions étaient restées cantonnées au niveau des théoriciens. Cette fois-ci, une directive du Comité Central oblige les sections à débattre en interne de ce changement de nom. Pourquoi cette mue maintenant et quelle sera la future direction que prendront les dictateurs du Viêt Nam ?

Après avoir adhéré à l’OMC et surtout depuis son élection à un siège non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, le PCV veut prendre de l’avance par rapport au grand frère chinois en abandonnant son nom désuet et méprisé pour un nom qui faciliterait mieux les échanges commerciaux et l’intégration dans la communauté internationale. De plus, en choisissant un nom qui paraît plus proche du peuple, les communistes vietnamiens espèrent le soutien des personnes naïves et effacer en partie les crimes commis par le PCV depuis près de 70 ans au Viêt Nam comme les réformes agraires, les procès staliniens, les camps de concentrations, les déportations dans les nouvelles zones économiques, etc. C’est sans doute ce qui motive les dirigeants à Hà Nôi de vouloir changer le nom de leur parti. Mais ce faisant, ils devront résoudre trois problèmes basiques qui sont liés à la future direction que prendra leur parti.

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Premièrement, c’est un sujet sensible. Ce n’est pas un simple changement de nom car cela peut influencer sur la nature du régime dans l’avenir. Peut être que le changement de nom est devenu urgent pour des raisons mercantiles et présenter un visage plus moderne au reste du monde. Mais en l’accomplissant, les dirigeants du PCV entrent en contradiction avec leurs propres discours. En effet, pourquoi abandonner le communisme alors que depuis quelques années, le PCV n’a de cesse de vanter les réussites économiques et politiques du pays, sous la direction du parti, en particulier depuis la politique d’ouverture décidée en 1986. Cette contradiction pourrait affecter profondément le moral des membres du PCV.

Deuxièmement, le changement de nom ne résout pas tout car le nom du pays et les textes légaux font toujours référence au socialisme. Le nom officiel du pays est République Socialiste du Viêt Nam et la Constitution du Viêt Nam est basée sur les idées de Marx et de Lénine. L’article 4 de la Constitution stipule que seul le Parti Communiste Vietnamien peut diriger le pays et la société. Par conséquent, changer le nom du parti sans changer le reste, à savoir les idéaux, les principes, la politique du pays, constitue une mascarade.

Troisièmement, le sous-développement actuel du pays n’est pas dû au nom du PCV mais plutôt aux esprits bornés des dirigeants communistes vietnamiens. Parce que ces gens ont toujours peur d’être dépassés par la population, ils ont maintenu un contrôle ferme sur les médias, les communications, le système éducatif, pour obliger la société vietnamienne à suivre la voie dictée par le PCV. C’est pour cette raison que si on veut que le Viêt Nam se développe réellement, il faudrait remplacer les dirigeants actuels plutôt que changer le nom d’un parti qui continuera d’imposer sa dictature.

Outre ces trois problèmes, si les dirigeants vietnamiens veulent être proches du peuple, il faut qu’ils arrêtent de mettre les intérêts de leur parti au-dessus des intérêts de la nation. Il ne faut plus qu’ils se sentent au-dessus des lois. Un parti est une force politique créée pour servir les besoins de la population. C’est le peuple qui confie le pouvoir à un parti politique à travers des élections libres, équitables et transparentes. A travers les guerres, le PCV a détient le pouvoir au Viêt Nam depuis 1945 sans passer par une seule élection démocratique. Ce n’est pas en obligeant ses membres à débattre autour d’un changement de nom que le PCV pourra se rapprocher du peuple vietnamien. Ses dirigeants doivent prendre leurs responsabilités et reconnaître publiquement les crimes commis par ce parti depuis des décennies. Autrement, ce changement de nom n’est rien d’autre qu’une manœuvre pour échapper à leurs responsabilités comme le ferait un criminel qui fuit la justice en changeant son nom.

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