Le parti pro-réforme chouchouté aux États-Unis, étiqueté comme terroristes au Viet Nam

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16.12.2007

WASHINGTON (AFP) – Ils côtoient le président américain George W. Bush et les parlementaires à Washington, mais sont stigmatisés comme « terroristes » par les dirigeants communistes du Vietnam — les membres du parti Viet Tan, basé aux USA, renforcent leur campagne en faveur des réformes démocratiques dans leur patrie.

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Le Viet Tan (diminutif pour Parti pour la Réforme du Viet Nam) a construit un vaste effectif mondial de membres vietnamiens formés à l’occidentale et alimente un réseau clandestin de dissidents à l’intérieur du Vietnam.

Aujourd’hui, le groupe teste hardiment les limites des autorités de Hanoi en envoyant secrètement ses membres dans cet état si strictement gouverné de l’Asie du Sud-Est, poussant la campagne en faveur de la démocratie jusqu’à l’intérieur de leur pays.

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Trois de ses membres — deux Américains et une Française — ont été arrêtés le mois dernier par les autorités vietnamiennes avec trois autres associés du Viet Tan – un thaïlandais et deux locaux — à Ho Chi Minh Ville où ils se préparaient à distribuer des brochures pro-démocratie.

Un des américains arrêtés, un mathématicien avec à son actif le développement d’un logiciel de traduction anglais-vietnamien, a été accusé d’entrer au Vietnam avec un faux passeport cambodgien.

Tous ont été présentés comme des « terroristes » dans les médias contrôlés par l’Etat et leur arrestation a déclenché des protestations en France et aux États-Unis, où les parlementaires ont critiqué le Vietnam pour ce qu’ils appellent de la répression politique et religieuse.

Hanoi a libéré l’un des deux Américains et la citoyenne française Nguyen Thi Thanh Van, journaliste à Radio Nouvel Horizon, qui diffuse toutes les nuits vers le Viet Nam les messages du Viet Tan pour contrebalancer les médias contrôlés par l’État.

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Pour souligner son influence croissante au Viet Nam, le président du Viet Tan, Do Hoang Diem, affirme que des agriculteurs ayant pris part aux protestations des sans terre que la journaliste Van présentaient dans ses émissions, sont venus à la prison où elle était détenue pour lui offrir des fleurs.

« Viet Tan estime que c’est le peuple vietnamien qui doit résoudre les problèmes du Vietnam », at-il déclaré à l’AFP.

« Le changement doit venir à travers la mobilisation du peuple lui-même, à la base de la société et par des moyens pacifiques », a déclaré Diem, 44 ans, qui a rencontré Bush et le vice-président Dick Cheney à la Maison Blanche plus tôt cette année pour préconiser des mesures à l’encontre de Hanoi pour sa répression de tout foyer de dissidence.

La plupart des dirigeants du Viet Tan n’étaient que des adolescents voir même plus jeunes lorsque la guerre du Vietnam a pris fin. Les membres du Viet Tan au Viet Nam sont notamment des intellectuels, des étudiants et des ouvriers.

Diem avait 12 ans quand il a fui vers les Etats-Unis à la fin des années 70, comme des centaines de milliers d’autres « boat people », pour échapper au régime communiste.

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Diplômé d’une maîtrise en gestion de l’Université de Houston, Diem a mis un terme à sa carrière de cadre supérieur de la santé pour travailler à plein temps pour le Viet Tan, dont le nom est une contraction de “Viet Nam” et “Canh Tan”, ce qui signifie de vastes réformes et modernisation du pays.

« Pour promouvoir la société civile au Viet Nam, le Viet Tan met l’accent sur le renforcement du pouvoir de la population vietnamienne à travers des associations indépendantes et une liberté de presse de facto », déclare Duy Hoang, 36 ans, qui a également quitté son métier de banquier d’affaires pour se concentrer sur le Viet Tan en tant que membre du Comité central.

Quand ses membres ont été arrêtés le mois dernier par les autorités vietnamiennes alors qu’ils préparaient des tracts en faveur de la démocratie, le Viet Tan a rassemblé 300 Vietnamiens Américains pour manifester devant l’ambassade vietnamienne à Washington, et organisé des conférences de presse avec des parlementaires pour faire connaître leur sort.

Les parlementaires ont écrit aux dirigeants vietnamiens des lettres de protestation et demandé l’intervention de l’administration Bush, qui a rapidement protesté auprès de Hanoi.

Le député républicain Ed Royce dit avoir soulevé la question auprès de l’ambassadeur vietnamien à Washington, Le Cong Phung, ce à quoi on lui a répondu que Hanoi considérait le Viet Tan comme une « organisation terroriste ayant préconisé depuis longtemps des activités armées contre le gouvernement. »

Viet Tan affirme que si certains de ses membres ont porté des armes pour leur légitime défense aux premiers jours de sa création au début des années 1980, il n’a jamais poursuivi de lutte armée.

“Nos activités depuis de nombreuses années consistent à promouvoir la démocratie par des moyens purement pacifiques, non violents,” dit Duy Hoang.

Les membres du Viet Tan arrêtés à Ho Chi Minh Ville « ne sont pas venus armés de fusils et de munitions, mais avec des dépliants et des brochures appelant à la démocratie », a déclaré Royce.

Irritée par ce qu’elle considère comme une violation de la promesse faite par Hanoi de mener des réformes lors de son adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce il y a un an, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une législation contraignante qui liera l’aide des Etats-Unis au Vietnam à ses performances en matière des droits de l’homme.

Viet Tan est en train de frapper à la porte du Sénat pour qu’il fasse de même.

http://afp.google.com/article/ALeqM5iOtP7l62eNx7eGczXXzs8x0Eua7g

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