Le Viêt Nam envisage la libération d’un journaliste après avoir été interpellé par Rice

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Par Glenn Kessler

Le Viêt Nam va réfléchir à l’éventuelle libération d’un célèbre journaliste qui est emprisonné depuis 2002, après que la Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice a soulevé ce cas en privé cette semaine, dit le vice Premier ministre Pham Gia Khiem hier.

« Il a été condamné par la cour à 7 ans d’emprisonnement ; nous allons envisager son amnistie » dit Pham Gia Khiem aux journalistes du Washington Post, avec l’aide d’un interprète. Pham Gia Khiem qui fait une tournée aux États-Unis pour promouvoir les liens commerciaux et préparer le terrain pour la visite du président vietnamien, a rencontré Rice au Département d’État ce jeudi.

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Nguyen Vu Binh est emprisonné depuis 2002

D’après Kristin Jones, du Comité de Protection des Journalistes, qui cite des propos de la famille de Nguyen Vu Binh datant du mois dernier, l’état de santé du prisonnier de 39 ans s’est détériorée au point qu’il n’est plus capable de soulever sa fille de 5 ans. Elle dit qu’il souffre d’hypertension et de maladie digestives.

Un officiel du Département d’État dit que le cas Nguyen Vu Binh fait partie de ceux que Rice a mentionné explicitement durant ses discussions sur les droits de l’homme avec le pays à parti unique. L’ « attitude » de Pham Gia Khiem concernant Nguyen Vu Binh « était positive », déclare cet officiel sous le couvert de l’anonymat car l’entretien diplomatique était privé.

« Ce serait significatif s’il était libéré », dit Jones qui fait remarquer que Nguyen Vu Binh est l’un des journalistes coffrés en 2002 et qu’il est la seule victime de cette répression qui soit encore en prison.

Journaliste d’une revue officielle du Parti Communiste, Nguyen Vu Binh a été arrêté en septembre 2002 après avoir diffusé des articles sur Internet. Accusé d’ « espionnage » car il a envoyé des informations à des organisations vietnamiennes à l’étranger par Internet, il a été condamné à 7 ans de prison et 3 ans d’assignation à résidence. Pham Gia Khiem n’a pas précisé clairement si l’éventuelle amnistie couvrirait également l’assignation à résidence.

Human Rights Watch a rapporté au début de ce mois que le Viêt Nam – pays qui se développe rapidement et qui a atteint l’année dernière un objectif de longue haleine en adhérant à l’Organisation Mondiale du Commerce – a récemment lancé l’une de ces pires attaques contre les dissidents depuis 20 ans, arrêtant des personnalités comme deux avocats défenseurs des droits de l’homme et un prêtre catholique.

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Tom Malinowski, directeur d’Human Rights Watch

« Indubitablement la libération de Vu Binh serait une bonne nouvelle » dit Tom Malinowski, directeur de l’organisation basée à Washington Human Rights Watch. « Mais c’est la tactique de la porte battante qui consiste à relâcher puis à emprisonner ; le Département d’État ne devrait pas en être dupe. »

Le porte-parole du Département d’Etat Sean McCormack dit que durant la rencontre, Rice a « répété l’idée que nous voulons travailler avec le gouvernement vietnamien dans un esprit de respect et de dialogue constructif qui se concrétise par des avancées sur les problèmes des droits de l’homme au Viêt Nam. » Dans son interview, Pham Gia Khiem n’a pas exprimé de regret sur les actions du gouvernement vietnamien. Il a dit que le Viêt Nam a mis un siècle pour mettre à bas le colonialisme et obtenir son indépendance. Maintenant, dit-il, le gouvernement a pris la responsabilité de fournir « l’habit, le couvert et l’éducation à son peuple, réussissant une croissance économique annuelle de 8%. Nous encourageons les gens à s’enrichir par eux-mêmes, » dit-il.

« L’état de droit traduit la volonté de la grande majorité du public, » dit Pham Gia Khiem. « Quelques personnes, pas plus de 1% du peuple, ne sont pas d’accord avec la loi et l’ordre, mais nous avons besoin de servir les intérêts de la majorité. » Il précise que « même les parents de Nguyen Vu Binh le désapprouvent. »

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Le Père Nguyen Van Ly, dans sa chambre-cellule à Ben Cui

Human Rights Watch a rapporté que le mois dernier, la police a investi le domicile de Nguyen Van Ly, un prêtre catholique et l’un des fondateurs du « Bloc 8406, » un mouvement démocratique – puis l’a déplacé dans un autre lieu où il reste assigné à résidence. Pham Gia Khiem dément que le prêtre ait été arrêté, parlant d’une sorte « de mesure administrative, ou quelque chose comme ça… Mais s’il continue ses violations, il sera arrêté. »

Pham Gia Khiem se réfère à Nguyen Van Ly en utilisant les mots « Ong Ly », qui est une expression de politesse. Mais lorsque l’interprète l’a traduit par « Père Ly », un des officiels vietnamiens l’a interrompu, disant, « Pas Père. » Le Viêt Nam n’a pas de relations diplomatiques avec le Vatican.

Avec la contribution de Ylan Q. Mui, journaliste du Washington Post.

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