Le Vietnam n’autorise pas l’épouse d’un dissident à lui rendre visite

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Madame Ngo Mai Huong, une américaine d’origine vietnamienne et résidant en Californie, n’a pas été autorisée à se rendre au Vietnam pour rencontrer son mari, Nguyen Quoc Quan, en prison. Depuis trois mois et demi, ce docteur en mathématiques américain d’origine vietnamienne est emprisonné au Vietnam, sans qu’aucune charge officielle ne soit retenue contre lui, à ce jour.

Nguyen Quoc Quan a été arrêté le 17 novembre 2007 par la police vietnamienne, lorsque lui et quelques amis, des vietnamiens naturalisés américains, français et thaïlandais, sont rentrés au Vietnam pour distribuer des tracts promouvant la lutte non violente pour construire la démocratie. Parmi les six personnes arrêtées, deux ont été libérées et expulsées (Truong Van Ba et Nguyen Thi Thanh Van). Outre Nguyen Quoc Quan, restent en prison un citoyen thaïlandais d’origine vietnamienne, Somsak Khunmi, et deux citoyens vietnamiens, Nguyen The Vu et Nguyen Viet Trung.

Sitôt la nouvelle de leur arrestation connue, l’administration américaine a réaffirmé auprès de Hanoi la position de Washington, à savoir que nul ne peut être accusé de « terrorisme » pour des activités pacifiques dans le but de construire la démocratie. Stephen D. Mull, assistant du Secrétaire d’État pour les affaires politico-militaires, a même déclaré n’avoir aucune preuve que le parti Viet Tan serait une organisation « terroriste » comme le prétend le gouvernement vietnamien.

Après l’arrestation de Nguyen Quoc Quan, son épouse, madame Ngo Mai Huong, avait émis le souhait de pouvoir se rendre au Vietnam pour rencontrer son mari. L’ambassade américaine à Hanoi avait répondu à madame Ngo que les autorités vietnamiennes ne la laisseraient sans doute pas rendre visite à son mari en prison. Cependant, elle a maintenu sa demande de visa auprès du consulat vietnamien à San Francisco.

Grâce au soutien appuyé de la député californienne Doris O. Matsui, le consulat vietnamien à San Francisco a délivré un visa à Ngo Mai Huong. Mais quelques jours avant le départ, le vice-consul a averti madame Ngo que son visa a été annulé, sans en fournir les raisons.

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Dans une interview pour Radio Free Asia, madame Ngo déclare qu’elle avait espéré pouvoir se joindre aux fonctionnaires du consulat américain à Saigon pour rendre visite à son mari en prison. Depuis décembre 2007, les visites consulaires ont eu lieu tous les mois, sauf en février en raison du Têt, le Nouvel An traditionnel vietnamien. Chacune des visites s’est déroulée dans une ambiance tendue ; les policiers vietnamiens n’hésitent pas à couper la conversation si les échanges ne concernent pas l’état de santé du militant pour la démocratie emprisonné.

Dans une lettre ouverte, madame Ngo Mai Huong appelle les personnes de bonne volonté à l’aider à voyager au Vietnam et à rendre visite à son mari. Elle remercie publiquement les élus américains qui l’ont soutenue depuis trois mois, par exemple les députés Dan Lungren, Loretta Sanchez, Zoe Lofgren, Ed Royce, Doris Matsui et les sénateurs Barbara Boxer, Dianne Feinstein.

Cette semaine, pour la première fois depuis plusieurs années, le sénat américain organise une cession de travail sur la situation des droits de l’homme au Vietnam. Nul doute que sera évoqué le cas du citoyen américain Nguyen Quoc Quan, membre du parti Viet Tan et emprisonné au Vietnam pour avoir milité en faveur de la démocratie.


Lettre de madame Ngo Mai Huong :

5 mars 2008

A l’attention de :

- les agences gouvernementales américaines

- les organisations vietnamiennes aux États-Unis et dans le monde

- les médias vietnamiens et internationaux

A ce jour, le 5 mars 2008, mon époux, Dr Nguyen Quoc Quan, est détenu depuis exactement 109 jours sans procès dans les prisons vietnamiennes. La dernière fois que le consulat américain à Saigon a pu rencontrer mon époux en prison, les autorités vietnamiennes ont écourté la visite de 30 à 15 minutes. Elles lui ont également interdit de recevoir du courrier ou bien d’écrire à sa famille. Les fonctionnaires américains ont été coupés lorsqu’ils ont demandé à mon mari s’il était autorisé à lire des journaux en prison. Les seules questions autorisées concernent l’état de santé de mon époux. Je crois fermement que le gouvernement vietnamien cherche à terroriser mon mari et à l’affaiblir psychologiquement.

A cause de ces pressions, j’avais écrit à l’ambassadeur des États-Unis en lui demandant d’intervenir auprès du gouvernement vietnamien pour qu’il me laisse accompagner le consulat des États-Unis au cours de sa visite auprès de mon mari prévue en mars. L’ambassade des États-Unis à Hanoi a répondu que ma demande avait été acceptée par les autorités vietnamiennes. J’ai préparé mon départ pour le Vietnam en achetant les billets d’avion. Mais le 29 février, Mme Tran Phuong, vice-consul du Vietnam à San Francisco, m’a téléphoné pour indiquer que mon visa avait été annulé. Elle m’a demandé de rapporter au consulat le visa délivré, sans fournir d’autres explications.

Mes enfants et moi-même, nous sommes très déçus et préoccupés de la tournure des événements. Nous sommes inquiets pour mon mari qui doit subir cette pression psychologique en prison. Nous sommes extrêmement choqués de l’attitude du gouvernement vietnamien.

J’écris cette lettre pour vous demander de bien vouloir nous aider, mes enfants et moi. Écrivez aux représentants américains listés ci-dessous pour les remercier de leur soutien à ma famille et pour leur demander de favoriser l’obtention de mon droit de visite auprès de mon mari en prison au Vietnam.

En élevant votre voix maintenant, vous témoignerez votre soutien à ceux, comme mo mari, qui militent en faveur de la démocratie au Vietnam. Vous contribuerez à faire pression sur les autorités vietnamiennes pour qu’elles libèrent mon mari ainsi que les autres militants. De plus, votre voix sera un immense réconfort pour mes enfants et pour moi durant cette difficile période de solitude.

Je vous remercie beaucoup.

Ngô Mai Hương

Ci-dessous la liste des députés et sénateurs américains qui ont soutenu ma famille durant ces dernières semaines. Je vous serais reconnaissante de leur téléphoner, faxer ou envoyer un email pour les remercier de leur soutien, et demander qu’ils poursuivent leurs efforts afin que je puisse le rendre au Vietnam pour visiter mon mari en prison.

Député Dan Lungren
Téléphone : (916) 859-9906
Fax : (916) 859-9976, (202) 226-1298
Email : https://forms.house.gov/lungren/forms/email.shtml

Sénatrice Barbara Boxer
Téléphone : (202) 224-3553
Fax : (202) 224-0454
Email : https://boxer.senate.gov/contact/email/policy.cfm

Sénatrice Dianne Feinstein
Téléphone : (415) 393-0707
Fax : (415) 393-0710
Email : http://feinstein.senate.gov/public/index.cfm?FuseAction=ContactUs.EmailMe

Députée Loretta Sanchez
Téléphone : (714) 621-0102
Fax : (714) 621-0401, (202) 225-5859
Email : http://www.lorettasanchez.house.gov

Députée Zoe Lofgren
Téléphone : (408) 271-8700
Fax : (408) 271-8713, (202) 225-3336

Député Ed Royce
Téléphone : (714) 992-8081
Fax : (714) 992-1668, Fax – (202) 226-0335

Députée Doris Matsui
Téléphone : (202) 225-7163
Fax : (202) 225-0566
Email : http://matsui.house.gov/email.asp

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