Les dissidents subissent la répression pendant le sommet d’APEC

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par Frank Zeller

Alors que le Vietnam accueille son plus grand rassemblement diplomatique, les dissidents rapportent que les forces de sécurité du pays communiste bloquent le mouvement pro-démocratique avec des intimidations et la violence.

Le régime à parti unique qui est donné pour être le prochain tigre économique de l’Asie a accueilli le Président George W. Bush ainsi que les dirigeants de la Chine, Russie, Japon à l’occasion du sommet de la Coopération Economique en Asie-Pacifique (APEC).

Mais tandis que le monde félicite les récents progrès économiques du Vietnam, les militants des droits de l’homme et les groupes vietnamiens à l’étranger ont condamné les dirigeants de Hanoï pour avoir maintenus les libertés civiles dans une époque sombre.

« J’ai été battu plusieurs fois par la police ce vendredi, » dit le célèbre dissident Pham Hong Son, un médecin libéré en août dernier après avoir passé plus de quatre ans en prison, accusé d’espionnage alors qu’il avait diffusé des textes démocratiques sur internet.

Il a déclaré à l’AFP que les forces de sécurité, qui avaient intensifié la surveillance autour de sa maison à Hanoï à l’approche du sommet, l’ont embarqué de force dans un fourgon de la police, amené au commissariat où il a été violenté avant d’être libéré tard dans la soirée.

« Mentalement je suis très bien mais physiquement je ne le suis pas. Mon bras, mon cou et mes épaules me font très mal, » dit-il, joint par téléphone.

« Je continuerai à le faire ce que je veux faire et ce que j’ai fait jusqu’ici, » confie-t-il. « Je suis prêt à continuer la lutte pour la démocratie au Vietnam. »

Son est l’un des nombreux dissidents qui ont été harcelés par un régime désireux de les maintenir au silence tandis qu’environ 10 000 délégués et journalistes de l’APEC sont en ville, déclare les organisations vietnamiennes en exil aux Etats-Unis, en France et en Australie.

Les forces de sécurité du Vietnam, en uniforme et en civil, ont encerclé les maisons des dissidents et plantés des panneaux indiquant « Aucun étranger » et « Aucune image » déclare une organisation pour la démocratie au Vietnam basée à Paris.

« Nous vivons dans une atmosphère insupportable » dit ce vendredi Vu Thuy Ha, l’épouse du Dr Son. « Je suis suivie. Les gens ne peuvent plus nous rendre visite, y compris les membres de famille. » Les militants ont également rapporté ce mois des arrestations à Saigon des membres du Syndicat des Ouvriers et Agriculteurs (interdit), et à l’incarcération de l’avocate Bui Thi Kim Thanh, défenseur des droits des paysans, dans un asile psychiatrique.

Peu avant la visite de Bush, le régime a fait quelques concessions afin d’apaiser les préoccupations internationales concernant des droits de l’homme à un moment où Washington doit statuer la normalisation définitive des liens commerciaux avec le Vietnam, qui adhère à l’Organisation Mondiale du Commerce cette année.

Le Vietnam a libéré la semaine dernière le dissident Nguyen Thuong « Cuc » Foshee, citoyen américain, qui avait été emprisonnés avec six autres militants depuis plus d’une année, accusé de terrorisme pour avoir tenté de diffuser par radio des messages contre le régime.

Washington avait annoncé lundi qu’il retirait le Vietnam la liste noire des pays ne respectant pas la liberté religieuse.

Mais les organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International basée à Londres déclare que des centaines prisonniers de conscience demeurent dans les prisons du Vietnam — une accusation que le régime nie, disant que tous les détenus sont des criminels.

L’organisation de défense des journalistes Reporters Sans Frontières (RSF), basée à Paris, rapporte ce vendredi que plusieurs dissidents vietnamiens avaient été harcelés pour avoir exprimé leurs opinions politiques sur Internet ou bien dans les journaux clandestins.

« Si les chefs d’état présents au sommet de l’APEC, en particulier George Bush, ne disent pas clairement les manquements sérieux du Vietnam à l’égard de la liberté d’expression, ce serait une erreur historique, » a dit RSF.

« Le développement économique du Vietnam ne peut pas se faire au prix de la liberté de presse. »

Human Rights Watch a également invité des chefs d’état de l’APEC à faire pression sur le Vietnam pour libéraliser la vie politique et sociale, et pas simplement son économie.

« Les progrès économiques du Vietnam mérite les éloges légitimes des donateurs, » déclare dans un rapport publié cette semaine l’organisation de défense des droits de l’homme basée à New York.

« Mais les délégués de l’APEC ne devraient pas supposer que ces progrès s’accompagnent d’un plus grand respect pour les droits de l’homme… Le passif du Vietnam sur les violations des droits de l’homme demeure abyssal. »

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