Les drames après la Journée Nationale de la Résistance

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En ce mois de décembre, le Parti Communiste du Viêt Nam (PCV) mobilise beaucoup de moyens pour organiser les cérémonies du 60ème anniversaire de ce qu’ils nomment la « Journée Nationale de la Résistance » contre les français, le 19 décembre 1946. À cette époque, Ho Chi Minh, en tant que président de la République Démocratique du Viêt Nam, titre usurpé des mains du gouvernement Tran Trong Kim en août 1945 lorsque le Japon a capitulé devant les Alliés, a appelé le peuple vietnamien, et spécialement les habitants d’Hà Nôi, à se retirer des villes pour protester contre l’offensive de l’armée française. C’est également à cette époque que Ho Chi Minh et le PCV ont soutenu que la France avait violé les pré-accords franco-vietnamiens du 6 mars et du 14 septembre 1946, signés entre le Viêt Minh et la France, visant à régler la question de l’indépendance du Viêt Nam. Certains croient que la résistance menée à cette époque était justifiée, mais il n’en est rien.

La situation au Viêt Nam en ce mois d’août 1945 est un vide politique, après la capitulation japonaise . Le Viêt Minh a profité de cette occasion le 19 août 1945 pour usurper le pouvoir en exploitant les manifestations populaires contre le gouvernement de Tran Trong Kim. Deux semaines après, le 2 septembre, Ho Chi Minh et le Viêt Minh proclament l’indépendance du Viêt Nam sur la place Ba Dinh. L’ambiance du pays est alors effervescente, très joyeuse, car les vietnamiens aspirent profondément à l’indépendance et à l’unité. Les partis, organisations politiques et religieuses du côté nationaliste ont coopéré avec le Viêt Minh pour construire un gouvernement provisoire. Ce gouvernement pluraliste est composé des représentants des partis nationalistes et du Viêt Minh communiste. En outre, le peuple vietnamien a participé à la première élection législative du Viêt Nam “indépendant”, bien qu’elle fût limitée au nord du pays . Pour résumer, le sentiment général est à l’euphorie car la majorité de la population vietnamienne se réjouit de l’indépendance du pays, sans se préoccuper du clivage nationaliste communiste. L’adhésion populaire est motivée par la patriotisme.

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22 mars 1946, le général Leclerc en présence de Vo Nguyen Giap du Viêt Minh, passe en revue les troupes françaises et vietnamiennes.

Mais Ho Chi Minh et les dirigeants du Viêt Minh jouent un double jeu. Officiellement, ils appellent à l’unité et à la coopération avec tous les partis politiques afin de construire un gouvernement stable. En réalité, ils cherchent à éliminer physiquement les partis nationalistes afin de s’approprier le pouvoir, avec pour but final de créer un régime communiste dans toute la péninsule indochinoise, aux ordres de l’Union Soviétique. C’est ainsi qu’ils signent en douce les pré-accords du 6 mars 1946, ouvrant la voie au retour de la France au Viêt Nam. Ensuite, ils se servent des français pour faire arrêter les membres des partis nationalistes. Mais le Viêt Minh ne parvient pas à exploiter cette situation qui leur échappe car la France veut restaurer son pouvoir en Indochine, après l’avoir perdu pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour tenter de renverser la situation, Ho Chi Minh lance son appel à la « Journée Nationale de la Résistance » le 19 décembre 1946. Ce jour là, ce n’est pas le point de départ de la résistance vietnamienne contre le colonisateur pour la restauration de l’indépendance. Ce jour marque le point de départ d’une série de drames subis par le Viêt Nam à cause de l’avidité de Ho Chi Minh et des dirigeants du Viêt Minh, lorsqu’ils ont lancé cet appel.

En effet, si dès septembre 1945, après avoir pris le pouvoir, communistes et nationalistes avaient réellement coopéré pour reconstruire le pays et pour négocier l’indépendance avec la France, le Viêt Nam aurait peut être évité tous ces drames survenus depuis 60 ans. Les pays comparables en 1945 comme la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines… ont obtenu leur indépendance sans passer par une guerre longue et sanglante. Dans le même temps, Ho Chi Minh et le Viêt Minh ont précipité notre peuple dans une guerre dont les effets perdurent encore de nos jours. Notre pays reste pauvre, arriéré et gouverné par une dictature qui bafoue les droits de son peuple. Cette journée de la résistance est bien le point de départ d’une série de drames qui a frappé le pays et peuple vietnamien.

Premier drame, les 9 années de guerre contre la France, guerre inutile qui sépare et brise des millions de familles, affaiblissant davantage le potentiel national.

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La division du Viêt Nam en deux a provoqué un exode massif des vietnamiens du Nord vers le Sud, fuyant le communisme.

Second drame, la division du Viêt Nam en deux le 20 juillet 1954, lorsque le Viêt Minh, sur ordre de Pékin et de Moscou, accepte les accords de Genève. Les graves conséquences de cette division ne sont pas seulement économiques, elle créent de profondes cicatrices dans les esprits de la population. Aujourd’hui encore, le clivage nord-sud peine à être effacé dans la société vietnamienne.

Troisième drame, la guerre entre le nord et le sud-Viêt Nam de 1954 à 1975. Sous le slogan « Libérer le sud-Viêt Nam miséreux et occupé par les impérialistes », le PCV sacrifie sur les champs de bataille la vie des millions de vietnamiens du nord. Destruction des forces vives de la nation, qui mettra plus de 20 ans à se relever après la fin de la guerre.

Quatrième drame, l’isolement politique et économique du Viêt Nam après 1975, lorsque le PCV veut réaliser ses ambitions hégémoniques et créer une fédération communiste dans les pays de l’ex-Indochine. La conséquence de cet isolement est la quasi faillite de l’économie vietnamienne dans les années 86-87.

Si l’on considère l’ensemble de ces drames qui ont frappé le Viêt Nam, peu de plumes pourraient en couvrir la description complète. Malgré 20 ans de « doi moi » (changement), même un peuple travailleur comme les vietnamiens n’a pas réussi à sortir le Viêt Nam de la pauvreté. Bien que la situation s’améliore lentement, tant que le régime communiste restera en place, la population ne sera jamais libre ni aussi heureuse que les pays qui étaient au même niveau que le Viêt Nam voici 60 ans. Il faut bien voir le revers de la médaille à travers la propagande communiste sur la « Journée Nationale de la Résistance », pour bien se rendre compte que Ho Chi Minh et le Parti Communiste Vietnamien ont commis des fautes gravissimes envers la nation et le peuple. On ne peut pas tirer profit des victoires militaires sur les français et les américains pour masquer les erreurs commises il y a 60 ans. S’il n’y avait pas eu la « Journée Nationale de la Résistance » du 19 décembre 1946, peut être que notre peuple aurait connu un meilleur destin, plus paisible comme celui des pays voisins. Si les communistes vietnamiens n’avaient pas ouvert la porte au retour de la France au Viêt Nam à travers les pré-accords du 6 mars 1946, s’ils n’avaient pas éliminé physiquement les partis politiques nationalistes pour s’approprier le pouvoir, alors l’histoire de ces 60 dernières années du Viêt Nam aurait sans doute été bien plus belle que celle que le Parti Communiste Vietnamien est en train de broder pour leurrer la population.

La « Journée Nationale de la Résistance » est une tâche dans l’histoire de notre pays.

Lý Thái Hùng 19 décembre 2006

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