Les ‘faiseurs d’opinion’ du gouvernement vietnamien s’en prennent aux pages Facebook des activistes

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18 juillet 2014

Au cours des dernières semaines, de célèbres militants vietnamiens ont soudainement été incapables de se connecter à leurs comptes Facebook. Leurs pages personnelles ont été résiliées pour “abus” sans qu’il n’y ait eu aucune violation apparente des règlements Facebook.

Selon Angelina Trang Huynh, qui n’a temporairement pas eu accès à son compte Facebook au début du mois, le coupable est l’armée numérique du gouvernement vietnamien, connu comme “faiseurs d’opinion” (dư luận viên). Ces faiseurs d’opinion utilisent le système Facebook permettant de “signaler un abus” pour orchestrer une vague d’attaque de rapports d’abus amenant ainsi Facebook à suspendre les comptes ciblés.

Avec 25 millions d’utilisateurs vietnamiens, Facebook est le réseau social dans le pays. Depuis que Facebook a vu ses chiffres décoller au Vietnam en 2009, les autorités n’ont pas arrêté d’essayer de limiter sa croissance explosive et son rôle en tant que moyen de liberté d’expression.

Les premières tentatives des autorités pour bloquer Facebook n’ont pas réussi et n’ont fait qu’encourager les internautes à apprendre à contourner les firewalls et à devenir des adeptes de désobéissance civile.

En 2013, Dinh Nhat Uy, âgé de 30 ans, a été le premier militant vietnamien à avoir été arrêté pour ses activités sur Facebook. Il a été condamné pour “abus des libertés démocratiques” par ce qu’il mettait à jour son statut Facebook en demandant la libération de son petit frère qui lui aussi avait utilisé les médias sociaux pour exprimer son désaccord envers le gouvernement. L’arrestation de Uy a suscité une attention considérable de la part du public, mais n’a pas tempéré l’enthousiasme pour utiliser le réseau social en tant que vecteur d’organisation et de discussions politiques.

Il semble que les autorités vietnamiennes aient renoncé à totalement bloquer Facebook. Pour maintenir l’économie et l’image du pays, les autorités doivent garder un semblant d’Internet ouvert.

Cependant, avec ces “faiseurs d’opinion”, les autorités espèrent apparemment pouvoir étouffer la liberté d’expression. On a reproché à cette armée numérique d’avoir créé une situation d’intimidation et de harcèlement, comme en témoigne leur raz de marée de commentaires et de grossièretés nuisibles.

En reportant un compte en masse, pas comme une attaque DDoS, ces hommes à la solde du gouvernement peuvent rapidement déclencher la suspension d’un profil ou d’une page Facebook critique envers le gouvernement de Hanoi.

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Instructions pour faire une fausse dénonciation à Facebook de la page de Viet Tan publiées sur la page « J’aime les forces de sécurité du Vietnam ». Viet Tan est un parti pro-démocratie avec des membres actifs au Viêt Nam et à travers le monde.

Le Facebooker Trinh Huu long a posté une liste de comptes récemment suspendus. Cette liste est un genre d’annuaire de la communauté d’activistes numériques vietnamiens :

La police communiste vietnamien a récemment mis au point une nouvelle tactique contre pages Facebook des dissidents, qui est de « signaler un abus » dans le règlement de Facebook. La police et les « faiseurs d’opinion » pro-gouvernementaux créent simultanément des milliers de fausses dénonciations sur ces pages Facebook, les étiquetant comme diffusant des « discours de haine » ou publiant des « contenus inappropriés ».

Nous nous attendons à ce que les internautes vietnamiens ripostent, dit Angelina Trang Huynh :

« Hors ligne, les autorités utilisent la police de sécurité pour maltraiter physiquement les militants pacifiques. En ligne, ils utilisent les « faiseurs d’opinion » pour réduire les blogueurs au silence. Est-ce que le gouvernement vietnamien pense vraiment qu’ils peuvent s’en tirer avec ces abus ? »

Source : Global Voices

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