Les graves conséquences de la politique de l’éducation du gouvernement vietnamien

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Après une vingtaine d’années sous le régime communiste, le Vietnam a enregistré beaucoup de retard dans la plupart des domaines par rapport aux autres pays de la région. Si aucune réforme n’était entreprise, le Vietnam risquerait de ne jamais pouvoir le rattraper. Parmi les erreurs à l’origine de ce retard, ce sont peut-être celles commises dans la politique de l’éducation qui ont laissé le plus de conséquences.

Sous le régime communiste, la population est classée en quatre catégories :
- les anciens combattants de l’Armée Populaire et leur famille,
- les membres du Parti communiste vietnamien (PCV) et leur famille,
- les personnes ayant un état civil vierge (c’est à dire les personnes n’ayant jamais collaboré avec l’ancien régime Sud-vietnamien, ou n’ayant pas de proches ayant collaboré avec celui-ci),
- et finalement les personnes ayant collaboré avec l’ancien régime.

Dans les premières années qui ont suivi 1975, les enfants des familles appartenant à la dernière catégorie, non seulement ont beaucoup souffert de voir leur père déporté dans les camps de rééducation, mais ont aussi fait l’objet de discrimination quant à l’accès aux études. Le régime a établi 14 niveaux d’état civil. Une famille dont le père a collaboré avec l’ancien régime Sud-vietnamien et qui portait le grade de lieutenant, ou était conseiller communale, faisait partie du niveau 10. Les enfants des familles de niveaux 10 jusqu’à 14 n’avaient pas le droit de poursuivre leurs études au delà de la troisième. En plus du niveau d’état civil, un deuxième barrage attendait certains élèves, qui établissait 4 échelles de notes. Les élèves de familles de catégorie 4 devaient avoir 24 points, 18, 12 et 9 points seulement pour ceux respectivement de catégorie 3, 2 et 1 pour accéder aux études supérieures. Cette discrimination a été critiquée publiquement pour la première fois par M. Nguyen Van Linh, alors Premier Secrétaire du PCV à Saigon, à l’occasion du 10e anniversaire de la libération du Sud-Vietnam. M. Linh s’est inquiété que 10 ans après la réunification du Vietnam, les enfants des familles ayant collaboré avec l’ancien régime faisaient toujours l’objet de discrimination.

Parvenu au poste suprême de Premier Secrétaire en 1986, M. Linh n’a pourtant rien tenté pour changer une situation qu’il avait tant critiquée, et qui venait de lui être rappelée par le quotidien Jeunesse Dimanche. Celui-ci citait le cas de discrimination frappant 100 élèves de la province de Nghia Binh, particulièrement celui de Nguyen Minh Huy. Pendant 6 années de suite, Huy a réussi les examens à l’entrée des facultés avec la note maximale de 24 points. Pourtant, il n’a pas été admis aux études supérieures, simplement parce que son père était lieutenant dans l’ancienne armée sud-vietnamienne. Profitant de la campagne “toute la vérité, rien que la vérité” lancée sous le règne de M. Linh, certains quotidiens n’ont pas manqué de souligner déjà que la politique de discrimination a disqualifié le système d’enseignement supérieur au Vietnam, en permettant aux élèves, qui n’avaient absolument pas les niveaux requis, d’accéder aux études. Ceux-ci pour la plupart étaient des enfants des membres du PCV, certains ont même réussi l’exploit d’être diplômés même sans avoir fait d’études.

Si la politique de discrimination a privé le Vietnam de compétences en interdisant à certaines catégories de la jeunesse d’accéder aux connaissances, le contenu de l’enseignement, plus soucieux de légitimer le monopôle de pouvoir du PCV que de former des hommes, a d’autre part aggravé la situation en trasmettant à ceux qui avaient la chance de pouvoir suivre les études un enseignement empreint de contre-vérités. En 1992, alors que le monde avait les yeux tournés vers la Corée du Sud pour suivre les Jeux Olympiques, un livre de géographie de première ne manquait pas d’audace en qualifiant la Corée du Sud de “pays complètement inféodé aux Etats-Unis, avec une production agricole stagnée à cause d’une politique de paupérisation forcée de la campagne… l’auto-suffisance alimentaire est à peine assurée… l’industrie est peu développée à l’image d’une économie peu performante d’un pays sous-développé…”.

Face à une telle politique de l’éducation, de plus en plus d’intellectuels même dans le rang du PCV ont pris conscience du danger. Espérons qu’ils auront du courage pour le dénoncer publiquement en faveur d’un changement radical du système éducatif.

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