Surmontant des restrictions de la sécurité publique, les militants pro-démocratiques vietnamiens tiennent une conférence de presse avec les médias étrangers
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Une conférence de presse était prévue ce dimanche 19 novembre à 20 heures à l’hôtel Sheraton de Saigon entre les militants vietnamiens pour la démocratie et les journalistes étrangers. Bien que suivi de près de huit agents de sécurité, Do Nam Hai, représentant l’Alliance pour la Démocratie et des Droits de l’Homme au Vietnam, était déterminé à se rendre sur lieu de la conférence de presse. S rendant compte qu’ils ne pourraient pas le décourager par l’intimidation, les membres de sûreté publique ont décidé d’embarquer M. Hai au commissariat de police de l’arrondissement Phu Nhuan. En même temps, le professeur Nguyen Chinh Ket a négligé les 20 agents de sécurité entourant sa maison et a essayé de se rendre à la conférence de presse. Alors il sortait de sa maison, six agents l’ont immédiatement saisi et l’ont poussé à l’intérieur. Peu après, un agent de la sûreté publique a ordonné au professeur Ket de quitter sa maison, excepté pour assister « à des séances de travail » avec la sûreté publique.
En dépit de l’intention d’autorités communistes de réduire au silence les militants pour la démocratie, une conférence de presse a été rapidement organisée via les lignes téléphoniques. Grâce à des indications rapides, plusieurs journalistes ont pu se connecter dans la conférence téléphonique en surmontant de nombreuses difficultés techniques y compris les fréquents blocages et déconnections. Finalement, des journalistes de CNN Radio, du Los Angeles Times, de l’AFP, et du Reuters ont été mis en relation avec le professeur Nguyen Chinh Ket à Saigon et l’avocate Le Thi Cong Nhan à Hanoï. Do Nam Hai ne pouvait pas participer à la conférence car il était encore détenu au poste de la sûreté publique de Phu Nhuan. Plusieurs des questions se sont concentrées sur l’isolement des militants pour la démocratie par la sûreté publique ainsi que le blocus physique de leurs résidences. Des questions ont été posées concernant le tabassage du Dr. Pham Hong Son vendredi par la police et la détention de Do Nam Hai aujourd’hui.
Concernant la première priorité du mouvement vietnamien pour la démocratie, Mlle Le Thi Cong Nhan réponds : la priorité est la lutte pour la liberté d’expression et la libre circulation de l’information. C’est un droit fondamental qui mènera à d’autres droits fondamentaux et chaque citoyen vietnamien peut contribuer à éroder le monopole du régime sur l’information, dit-t-elle. Sur les activités de l’Alliance pour la Démocratie et les Droits de l’Homme, le professeur Nguyen Chinh Ket a répondu que le principal effort est de rassembler les individus et les groupes qui s’opposent à la dictature du parti unique et qui partagent le même but qui est l’avènement d’une démocratie pluraliste par des moyens pacifiques. Sur son message destiné au Président Bush, le professeur Nguyen Chinh Ket a déclaré que le mouvement vietnamien pour la démocratie invite le président américain à soutenir publiquement les vietnamiens dans leur juste combat pour le respect des droits de l’homme et la construction d’une société démocratique.
La conférence de presse s’est également concentrée sur la manifestation avortée pour le respect de la liberté religieuse qui était prévue ce jour à 10 heures du matin devant le siège n°2 du gouvernement, rue Le Duan à Saigon. Vers la fin de la conférence de presse, le téléphone du journaliste de Reuters a été soudainement coupé. En marge de cette conférence, nous avons pu obtenir des informations sur la rémunération des agents de la sûreté publique qui maintiennent le blocus devant les domiciles des militants. Les officiers reçoivent 1 million de dong par jour (50 euros) alors que les simples agents reçoivent 150 000 dong par jour (7,5 euros).
Tran Ngoc Ha
Rédacteur du magazine électronique Canh Tan
http://canhtan.blogspot.com/
Reportage à partir du Vietnam
