Libération de prisonniers d’opinion âgés

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Amnesty International accueille avec grande satisfaction les informations selon lesquelles plusieurs prisonniers d’opinion seront libérés dans les prochains jours. Parmi les personnes devant être libérées figurent Nguyen Dan Que, Nguyen Dinh Huy, Thich Thien Minh et Nguyen Van Ly. Ces libérations s’inscrivent dans le cadre de l’amnistie générale décrétée pour célébrer la nouvelle année lunaire (Têt), à la faveur de laquelle 8000 prisonniers seront libérés.

« Ces quatre défenseurs des droits humains totalisent quatre-vingt huit années d’incarcération depuis la fin des années 70, a déclaré Natalie Hill, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Asie. Compte tenu de la dureté des conditions de vie dans les prisons vietnamiennes, il est remarquable qu’ils soient encore vivants. »

Amnesty International milite en faveur de ces prisonniers d’opinion depuis de nombreuses années et leur libération est due en partie aux milliers de bénévoles de l’organisation qui se sont mobilisés dans le monde entier au fil des années. De la Thaïlande au Portugal, des membres d’Amnesty International ont organisé des manifestations silencieuses et écrit aux autorités vietnamiennes et à leur propre gouvernement pour que ces prisonniers ne soient pas oubliés.

« Les autorités vietnamiennes ont fini par se rendre compte que garder derrière les barreaux pendant des décennies des hommes âgés n’ayant rien fait d’autre que de critiquer de manière pacifique la politique du gouvernement constituait une tragédie pour les personnes concernées et nuisait à la réputation du pays », a déclaré Natalie Hill.

Nguyen Dinh Huy, âgé de soixante-treize ans, était professeur d’anglais et d’histoire. Il est le fondateur du Mouvement pour l’unification du peuple et l’édification de la démocratie et a été arrêté en novembre 1993 avec 11 autres membres de ce mouvement pour avoir prévu la tenue d’une conférence internationale sur la démocratie et les droits humains à Ho Chi Minh-Ville. Condamné à quinze ans de réclusion aux termes de la législation sur la sécurité nationale, il est en mauvaise santé depuis de nombreuses années. Il avait passé précédemment dix-sept ans en « rééducation » en prison, sans avoir été inculpé ni jugé.

Nguyen Van Ly, prêtre catholique âgé de cinquante-huit ans, a été arrêté en mai 2001 et condamné à quinze ans de réclusion en octobre 2001, en application de la législation sur la sécurité nationale. Il semble que les activités pacifiques qu’il menait en relation avec ses convictions religieuses depuis plusieurs années aient été à l’origine de son incarcération. Parmi ces activités figuraient plusieurs appels en faveur d’une plus grande liberté religieuse, et la critique de la politique du gouvernement en matière de droits humains. Il s’agissait de sa troisième période d’emprisonnement.

Nguyen Dan Que, âgé de soixante-deux ans, médecin de renom et ancien directeur de l’hôpital Cho-Ray à Ho Chi Minh-Ville, a passé vingt des vingt-six dernières années derrière les barreaux pour avoir critiqué le bilan du gouvernement en matière de droits humains. Arrêté en mars 2003, il était détenu au secret depuis lors. Il souffre de calculs rénaux et d’hypertension. Il avait été arrêté après avoir rédigé une déclaration, qui a été publiée à l’étranger, dans laquelle il affirmait qu’il n’y avait pas de liberté d’information au Viêt-Nam. Nguyen Dan Que avait été condamné à deux années et demi d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique le 29 juillet 2004.

Thich Thien Minh, est un moine bouddhiste de cinquante et un ans également connu sous son nom laïc Huynh Van Ba. Il avait été arrêté et emprisonné en 1979 après avoir reproché au gouvernement d’avoir pris possession de la pagode où il vivait. La pagode a ensuite été complètement rasée. Il avait été accusé de tentative de renversement du gouvernement et condamné à la réclusion à perpétuité. Il a passé de longues périodes à l’isolement et aurait porté des fers aux pieds et aux mains pendant trois années consécutives.

« Nous sommes très heureux de la libération anticipée de ces hommes, tout en n’oubliant pas que de nombreux prisonniers d’opinion se trouvent toujours dans les prisons vietnamiennes », a déclaré Natalie Hill.

Parmi ceux-ci se trouvent Pham Hong Son, Nguyen Vu Binh et Nguyen Khac Toan qui appartiennent à un groupe peu structuré d’intellectuels et d’anciens dignitaires du parti communiste. Ce groupe avait critiqué ouvertement la politique du gouvernement ; il faisait circuler des pétitions et communiquait par Internet avec des groupes d’opposition vietnamiens à l’étranger. Amnesty International demande au gouvernement vietnamien de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion qui se trouvent toujours dans les prisons du Viêt-Nam.

« Les Vietnamiens se doivent de faire respecter le droit à la liberté d’expression pour tous au Viêt-Nam, a conclu Natalie Hill. Nous avons bon espoir que les droits fondamentaux de ceux qui vont être libérés seront respectés et que ces personnes pourront vivre librement sans être harcelées ou intimidées. »

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