Louanges et condamnations après la décision de normaliser les liens commerciaux avec le Viêt Nam

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Par Patrick Goodenough
CNSNews.com
12 décembre 2006

La décision de normaliser les relations commerciales avec le Vietnam – un des actes finals du Congrès américain sortant – a été applaudie par le gouvernement communiste de Hà Nôi et par les grands patrons américains, mais a consterné des militants démocrates vietnamiens.

Trois décennies après la fin de la guerre du Viêt Nam, le sénat a voté samedi pour abroger une loi remontant à l’époque de la Guerre Froide, loi qui liait les Permanent Normal Trade Relations (PNTR) (relations commerciales normales et permanentes) à la façon dont le Viêt Nam traitait les droits de l’homme et les questions d’immigration.

Cette abrogation faisait partie d’un lot législatif qui augmentait les droits de forage pour le pétrole et le gaz dans le Golfe du Mexique. Elle a été votée à 79 voix contre 9, par des membres des deux grands partis, un jour après un vote similaire par la Chambre.

Aussi appelé most favored nation status (statut de la nation la plus favorisée), PNTR offrira aux pays du sud-est asiatique les mêmes conditions et droits de douane que ceux déjà offerts par les États-Unis aux autres pays PNTR, en conformité avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce. Hà Nôi adhèrera à l’OMC le mois prochain.

Le Président Bush, qui s’est rendu au Vietnam le mois dernier pour un sommet Asie-Pacifique, a félicité les législateurs pour leur vote, déclarant : Le « Vietnam démontre son engagement fort à poursuivre les réformes économiques, ce qui renforcera la réforme politique et le respect des droits de l’homme. »

La représentante U.S. pour le commerce Susan Schwab a déclaré que l’attribution du statut PNTR « démontre à nos partenaires commerciaux l’engagement des États-Unis en Asie de l’Est pour renforcer et approfondir nos rapports dans cette région. »

Néanmoins, la répression politique et les violations des droits de l’homme par le gouvernement vietnamien, en particulier les brutalités ou le manque de liberté religieuse, demeurent des sujets préoccupants aux yeux de certains groupes d’opinions.

Pendant la discussion à la Chambre, vendredi, plusieurs de ses membres ont été cités comme ayant soulevé la question des droits de l’homme. Les défenseurs ont objecté, cependant, que la levée des restrictions commerciales aiderait à pousser Hà Nôi vers des réformes économiques et politiques plus profondes, et augmenterait la pression sur le régime pour qu’il réponde aux normes internationales.

Le Viêt Tân, Parti pour la Réforme au Viêt Nam, basé en Californie, faisait parti des mécontents après le vote législatif.

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« le non respect des droits de l’homme empire au Viêt Nam, au lieu de s’améliorer. » Mme Chi DANG, porte-parole du Viêt Tân

La porte-parole du parti, Chi Dang, disait lundi à Cybercast News Service qu’elle regrettait ce changement au moment où « empire le non respect des droits de l’homme au Viêt Nam, au lieu de s’améliorer. » « Le parti a partagé les soucis de beaucoup de militants pour les droits de l’homme au Viêt Nam, d’associations internationales de défense des droits, et de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF). »

Viêt Tân a été également consterné au sujet de la décision récente de l’administration – la veille de la visite de Bush à Hà Nôi – de retirer le Viêt Nam de la liste des countries of particular concern (CPCs) (pays particulièrement préoccupant pour de considérables entraves à la liberté religieuse.)

Le département d’état a parlé de « l’amélioration significative en faveur de la liberté religieuse, » bien que juste une semaine plus tôt l’USCIRF, un indicateur défini en vertu d’une loi de 1998 et destiné à conseiller les organes exécutifs et législatifs, ait invité la secrétaire d’état Condoleezza Rice à garder le Viêt Nam sur la liste de CPC.

Dang a contesté l’argument selon lequel la levée des restrictions commerciales avec le Viêt Nam accélèrerait les réformes internes.

Elle a ajouté « Le commerce par lui-même n’améliore pas nécessairement la vie des gens sous des régimes escrocs. Ce n’est qu’à condition d’utiliser volontairement le commerce pour promouvoir les droits de l’homme que des changements positifs peuvent avoir lieu. »

« Aujourd’hui, l’économie du Viêt Nam est fortement contrôlée par le gouvernement. S’il y a des bénéfices économiques, ces gains seront récoltés en grande partie par ceux qui seront proche du pouvoir. »

Viêt Tân, qui affirme avoir des adhérents à l’intérieur du Viêt Nam et à l’étranger, déclare que son but est « d’établir la démocratie et de réformer le pays par des moyens pacifiques. »

Dans un éditorial, le quotidien vietnamien Nhan Dan (Le Peuple) – l’organe central du parti communiste – a qualifié le vote par le Congrès de « signe éloquent des réussites de la politique étrangère d’ouverture du Viêt Nam, de la multilatéralisation et de la diversification et une confirmation éclatante du succès du processus de renouvellement, lancé par le parti communiste du Viêt Nam, au cours des 20 dernières années. »

Après la décision de la normalisation commerciale, le journal juge que « les relations entre les deux pays seront encore renforcées dans la sens d’un partenariat constructif, de l’amitié et de la coopération multiforme sur la base de l’égalité, du respect et des intérêts mutuels. »

Parmi les milieux d’affaires favorables à la normalisation commerciale avec le Viêt Nam, on comptait la U.S.-Vietnam WTO Coalition et le U.S.-ASEAN Business Council. S’y ajoutait la chambre de commerce des États-Unis, très impliquée, qui a précisé jeudi dernier que le Viêt Nam adhérerait à l’OMC avec ou sans PNTR, mais que sans approbation « les États-Unis n’apprécieront pas la baisse drastique des droits de douane et d’autres avantages que le Viêt Nam accordera à d’autres membres de l’OMC. »

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