Onze ans de prison pour un pasteur protestant vietnamien

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27 mars 2012

Le pasteur vietnamien Nguyen Cong Chinh, appartenant à une Église luthérienne évangélique non autorisée par Hanoï, a été condamné à 11 ans de prison pour « sabotage de l’unité nationale », a indiqué mardi 27 mars la presse officielle d’État.

« Il a déformé la situation intérieure, calomnié le gouvernement, l’État et l’armée par des interviews avec les médias étrangers », a affirmé le tribunal provincial, cité par le quotidien anglophone Vietnam News .

Selon l’acte d’accusation dressé par la Sécurité publique, et cité par l’agence Églises d’Asie, il lui a également été reproché de s’être occupé de blessés de guerre – des militaires appartenant à l’ancienne armée du Sud et, à cause de cela, dépouillés de tout droit. Le pasteur Chinh aurait aussi rédigé, depuis l’année 2004 jusqu’à son arrestation, de nombreux documents considérés par le gouvernement comme réactionnaires.

PERSÉCUTIONS POLICIÈRES

Le procès, qui a duré une journée, a eu lieu lundi 26 mars. Immédiatement après, Radio Free Asia a recueilli quelques informations par l’intermédiaire de l’épouse de l’inculpé, Trân Thi Hông. Bien que le procès ait été déclaré public, celle-ci a rencontré un certain nombre de difficultés pour y participer. Aucun avocat n’avait été autorisé à défendre son mari.

Voilà très longtemps que le pasteur et sa famille sont l’objet de persécutions policières. En 2004, sa chapelle avait été saccagée par trois fois et sa propriété confisquée. Au mois de juin 2009, une vingtaine de policiers étaient venus détruire entièrement son domicile qui était aussi un lieu de culte.

À cette époque, le pasteur Chinh avait affirmé que, depuis vingt ans, il était devenu comme un exilé à l’intérieur de sa propre patrie. Il avait déclaré alors que depuis 1988, il vivait dans la province de Gia Lai sans livret familial ni papier identité. Ses nombreuses demandes de papiers d’identité s’étaient heurtées au refus des autorités locales.

LA LIBERTÉ RELIGIEUSE BAFOUÉE

Le Vietnam est un pays à majorité bouddhiste dont le régime affirme qu’il respecte la liberté religieuse. Mais les Églises doivent prêter allégeance au Parti communiste, accusé par des organisations de défense des droits de l’Homme de harceler certains groupes religieux.

Ainsi, l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW) a précisé, dans un communiqué publié lundi après le verdict, que l’Église à laquelle appartenait Chinh aurait déjà souffert de mesures d’intimidation et de harcèlement.

« Le gouvernement du Vietnam affirme qu’il respecte les libertés religieuses, mais les faits montrent l’inverse, a dénoncé John Sifton, de HRW. Le cas de Chinh ne fait qu’ajouter une tache supplémentaire au bilan du Vietnam en matière de répression religieuse. »

E. M. (avec AFP et Églises d’Asie)

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