Pourquoi la dernière vague de répression contre les militants pour la démocratie au Vietnam ?

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22 janvier 2010

Si vous exprimez vos opinions au Vietnam, il peut vous en coûter. Cette semaine, un tribunal de la Ville d’Hô Chi Minh, la ville principale du sud du pays, a condamné quatre militants prodémocratie à des peines allant de 5 à 16 ans de prison. Deux d’entre eux, Le Cong Dinh et Nguyen Tien Trung, avaient auparavant étudié et vécu à l’étranger et Dinh est l’un des avocats de la défense pénale les plus connus au Vietnam.

Leurs « crimes » n’étaient guère plus que l’audace d’exprimer des opinions franches sur l’état de la liberté politique dans le pays et, dans le cas de Dinh, d’avoir défendu les militants des droits de l’homme qui avaient été arrêtés après une brève ouverture politique en 2006. Trung a eu le tort de répondre à un appel public en 2006 par le ministre de l’éducation du Vietnam, qui avait demandé des idées pour améliorer le déplorable système d’écoles publiques. Trung, qui vivait à l’étranger à l’époque, lui écrivit une lettre ; n’ayant obtenu aucune réponse, naïvement, il la publia sur son blog. Bientôt, la police se rendit dans sa famille et chez ses amis au Vietnam, leur demandant quelles étaient ses opinions politiques. Furieux, Trung et d’autres étudiants vietnamiens à l’étranger lancèrent un site Web, « La jeunesse vietnamienne pour la démocratie ».

Le site devint populaire au Vietnam et attira l’attention de la diaspora vietnamienne anti-communiste. Trung rencontra ensuite le premier ministre canadien, Stephen Harper, divers membres du Congrès américain, et même, brièvement, en 2006, le président américain, George Bush. Quand il revint au Vietnam, il fit la connaissance d’un groupe de militants qui étaient soutenus par des exilés vietnamiens en Californie. Le groupe s’efforça de relancer un ancien parti politique. Trung dirigeait sa branche jeunesse.

Dinh a développé des contacts avec un autre groupe d’exilés basé aux États-Unis, Viet Tan, qui anime un mouvement non-violent vers la démocratie multipartite. Le gouvernement vietnamien le qualifie de groupe terroriste. En mars 2009, Dinh a participé à un atelier sur la protestation non-violente que Viet Tan avait organisé en Thaïlande. L’année dernière, les autorités arrêtèrent Dinh et Trung en compagnie de deux entrepreneurs d’Internet qui avaient publié des articles politiques et osé organiser un groupe de discussion politique. En août, tous quatre firent des aveux à la télévision nationale, puis furent accusés d’avoir comploté pour renverser le gouvernement. Deux d’entre eux se rétractèrent pendant le procès, affirmant qu’ils avaient été contraints de les faire. L’un d’eux, Trân Duy Huynh Thuc, a été condamné à une peine de 16 ans de prison.

Dinh s’en tire mieux car il a admis lors de son procès avoir été « influencé par les idées occidentales ». Il a reconnu qu’il avait violé la loi vietnamienne, parce que la Constitution réserve au Parti communiste le rôle principal dans l’État et la société, rendant illégal le soutien d’un autre parti politique.

La raison pour laquelle le gouvernement vietnamien a entrepris la dernière répression des blogueurs, militants, groupes religieux et autres n’est pas évidente. Il se pourrait que les autorités s’inquiètent du prochain Congrès du Parti, le 11e, et qu’une lutte entre les factions prochinoises et prooccidentales au Politburo aient provoqué une vague de répression. L’ouverture politique va et vient, mais les jeunes vietnamiens les plus intelligents, en particulier ceux qui sont aventurés à l’étranger, sont de plus en plus frustrés par un système étouffant.

http://www.economist.com/world/asia/displayStory.cfm?story_id=15375799

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