Pourquoi le Vietnam doit se souvenir du 17 février 1979 ?

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Le danger réside dans l’oubli d’une guerre cruelle

The Epoch Times, 15 février, 2009

Le 17 février 2009 marque le 30e anniversaire du début de la guerre sino-vietnamienne. Elle fut courte, environ un mois, mais tellement sanglante et cruelle que des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Beaucoup de femmes vietnamiennes ont été violées, de nombreuses femmes et enfants ont été tués à coups de haches ou de machettes, et presque toutes les infrastructures civiles dans six provinces frontalières du Vietnam ont été complètement détruites.

Au moment où j’écris ces lignes, il ne reste que quelques jours avant le 30e anniversaire de cette guerre, mais aucun article n’évoque cet événement dans les médias officiels du Vietnam. Au cours des dernières années, les médias officiels vietnamiens se sont comporté timidement avec la Chine sur les questions liées à la frontière, comme les accords secrets de 1999, l’occupation des îles ou encore la délimitation de certains sites partagés en commun entre la Chine et le Vietnam.

Beaucoup de militants et blogueurs qui ont essayé de parler du diable chinois ont été emprisonnés ou intimidés. Il est clair que les dirigeants du Vietnam ne veulent pas commémorer un tel événement qu’est cette guerre, ils gardent le silence et essaient de réduire au silence tous les autres face à l’hégémonie de la Chine.

Les dangers du silence

Trois dangers résultent de ce silence.

Tout d’abord, un danger qui apparaît à l’intérieur du Vietnam. Un facteur essentiel qui a donné la légitimité au Parti communiste vietnamien le monopole du pouvoir depuis ces cinq dernières décennies réside dans ses efforts pour défendre la souveraineté nationale.

Quelles que soient les opinions qui existent sur les deux grandes guerres du XXe siècle au Vietnam, l’une avec les français et l’autre avec le régime soutenu par les américains, le Parti communiste du Vietnam (PCV), a pris le dessus et les a gagnées.

Dans la longue histoire du Vietnam, la fierté de la nation est de ne jamais abandonner devant de l’agresseur ou l’envahisseur, en particulier devant l’envahisseur traditionnel du Nord. Dans l’histoire, les quelques dirigeants vietnamiens qui sont allés chez le voisin du Nord pour demander de l’aide contre des soulèvements populaires ont été sévèrement condamnés.

En outre, la stratégie du PCV dans sa lutte pour s’emparer du pouvoir a toujours été de trouver chaque fois l’occasion d’accuser ses adversaires de coopération avec un ennemi étranger. Mais, paradoxalement, c’est maintenant le PCV qui a permis la perte de nombreuses terres, mers et îles vietnamiennes au profit de la Chine au cours des cinq dernières décennies.

Le PCV doit avoir observé qu’une indignation similaire existe parmi les personnes qui sont au courant de ces concessions. Un vétéran qui a participé à la guerre sino-vietnamienne en 1979, a récemment écrit sur le blog privé Osin : “Ce que nous appelons « victoire » a dû être payée avec le sang et des têtes humaines… Et 30 ans se sont écoulés depuis que nous avons avancé avec furie directement à la frontière du nord, mais les îles sont toujours perdues et le pays est encore réduit au silence.”

Maintenant, le PCV est en train d’essayer par tous les moyens de cacher les concessions faites à l’envahisseur du Nord. Le PCV pourrait réussir à faire taire les gens dans une certaine mesure, mais au fil du temps, grâce à un Internet sophistiqué, la vérité éclatera aux yeux de chacun. Et le silence actuel deviendra aussi dangereux qu’un couvercle hermétique sur une casserole d’eau bouillante.

Les ambitions du régime chinois

Le deuxième danger est d’encourager les ambitions impérialistes du régime chinois. La Chine est un vaste pays avec une grande culture et histoire. Dans le passé lointain, la Chine fut une superpuissance durant des siècles. Ainsi, l’ambition de restaurer l’image passée d’une superpuissance d’une Chine contemporaine est compréhensible et naturelle.

Mais le Parti communiste chinois (PCC), qui règne sans partage sur la Chine depuis 1949, a pris plusieurs chemins erronés et désastreux pour réaliser cette ambition. Durant l’ère Mao de 1949 à 1976, la Chine a mené une série de politiques paranoïaques telles que la “campagne anti-droite” (1957), le “Grand Bond en avant” (1958-1960), et la “Révolution culturelle” (1966-1969). Ces campagnes n’ont rapporté que la mort de dizaines de millions de personnes et une énorme destruction de l’ancienne culture de la Chine et du milieu naturel.

Deng Xiaoping, en succédant à Mao en 1978 a ouvert de l’économie de la Chine et a cherché à acquérir les technologies modernes. Toutefois, la Chine contient en elle-même les germes d’une catastrophe insidieuses, comme le Japon dans l’ère Meiji ou l’Allemagne dans l’après-Première Guerre mondiale. L’Allemagne et le Japon, qui ont développé de puissantes économies en appliquant les connaissances scientifiques et un haut savoir-faire, ont été menés à la catastrophe, la Seconde Guerre mondiale, par leurs régimes autoritaires trop désireux d’hégémonie.

Ainsi, le silence ou la complicité du PCV devant la poussée hégémonique chinoise vers le sud, a pour effet d’inciter le PCC à s’aventurer encore plus loin sur le mauvais et désastreux chemin.

Déstabilisation

Le troisième risque est de déstabiliser la paix régionale et mondiale. Dans la longue histoire des premiers temps, la guerre n’est pas un événement rare entre les deux pays : le Vietnam et son voisin du Nord. Presque toutes les dynasties chinoises ont réalisé au moins une invasion de son voisin du Sud, le Vietnam.

Mais les anciens dirigeants du Vietnam, de concert avec leur peuple, ont toujours été déterminés à défendre la souveraineté et l’honneur de la nation, même si, après chaque victoire, ils devaient mener une habile diplomatie envers de leur géant voisin. Donc, durant plusieurs siècles, l’esprit résistant du peuple vietnamien constituait un bouclier invincible pour l’Asie du Sud-est contre les invasions du Nord. Mais maintenant, les dirigeants du Vietnam contemporain, le PCV, n’ont pas la même sagesse que nos ancêtres, et le bouclier vietnamien qui fournissait historiquement la paix dans la région est en train d’être brisé.

La sortie

En ces temps de crise économique, les gens pourraient être négligents et ne pas se préoccuper d’autre chose que de faire de gagner leur vie. Ainsi, une brève guerre comme la guerre sino-vietnamienne qui a éclaté il y a 30 ans pourrait ne plus attirer beaucoup d’attention. Cependant, le désir d’hégémonie de l’agresseur reste féroce et semble plus fort.

Plus important encore, l’agresseur se comporte agressivement, non seulement avec l’extérieur mais aussi à l’intérieur de son pays, notamment contre les militants chinois pour la démocratie qui sont réprimés. Tout comme beaucoup de Chinois appellent aujourd’hui à la démocratie, de nombreux Vietnamiens font de même. La démocratie s’est avérée être la meilleure solution pour régler tout différend ou difficulté sans recourir à la violence et c’est le meilleur mécanisme pour construire l’harmonie sociale et la prospérité nationale dans une paix durable.

Un petit pas vers la démocratie au Vietnam et en Chine est de parler de la signification du 17 février 1979.


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Début 2002, le Dr Pham Hong Son traduit en vietnamien et distribue l’article « Qu’est-ce que la démocratie ? » trouvé sur le site web de l’ambassade américaine au Vietnam. Arrêté et condamné à 13 ans de prison, il a passé 4,5 ans en prison et placé en résidence surveillée à Hanoi depuis sa libération en août 2006. Auteur de nombreux essais mettant l’accent sur des sujets politiques et sociaux d’intérêt national, il a été l’un des lauréats en 2003 et 2008 du prix Hellmann / Hammet de Human Rights Watch, accordé aux écrivains qui souffrent de la persécution politique.

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