Nos amis cocos

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25 janvier 2010

Avant que les forces de police ne frappent à leurs portes l’année dernière, Le Cong Dinh, Le Thang Long et Tran Huynh Duy Thuc représentaient la nouvelle génération émergente du monde vietnamien. Dinh, 41 ans, un avocat formé aux Etats-Unis, avait rejoint l’élite de la société du monde juridique et des affaires dès la trentaine et était un membre actif de la Chambre de commerce américaine à Ho Chi Minh Ville. Au sein de la communauté américaine du monde des affaires, pour ceux qui admiraient Dinh, il personnifiait le progrès du Vietnam dans le respect des lois. Les amis de Dinh, Long et Thuc étaient des jeunes dirigeants de société internet qui ont joué des rôles importants ces dix dernières années dans le développement du secteur émergent de la technologie et de l’information au Vietnam. Ils se sont concentrés à développer les technologies permettant aux vietnamiens de communiquer plus librement au moyen de leur téléphone ou de leur ordinateur, et ce où qu’ils soient dans le monde. Long et Thuc entretenaient également de bons rapports avec la communauté américaine du monde de la haute technologie, essentiellement grâce à leur association avec la centrale électrique américaine de gestion de réseau des États-Unis à Silicon Valley, Cisco Systems (également un membre de poids de la chambre américaine au Vietnam). La carrière professionnelle de ces trois jeunes amis vietnamiens démontre combien ils étaient confiants que leur pays du tiers-monde pourrait un jour parvenir à devenir une société de plus en plus prospère.

Concernant la modernisation de leur pays, Dinh, Long et Thuc ne cachaient pas le fait qu’ils pensaient qu’il était de l’intérêt du Vietnam de développer une démocratie libre et pluripartite. Ils espéraient avec impatience que les citoyens vietnamiens, tout comme leurs homologues des autres sociétés modernes où la loi fait autorité, puissent un jour jouir de la liberté d’expression et de réunion que le Parti communiste actuel leur refuse. Evidemment, le Politburo – dominé par les conservateurs qui jouent leur place dans la course du congrès du parti de l’année prochaine dont la date se rapproche – ne fonde aucun de ces espoirs. Le 20 janvier, après une classique parodie de procès communiste à Ho Chi Minh Ville (toujours mieux connu comme Saigon), les trois militants pacifiques pour la démocratie ont été condamnés à de sévères peines de prison. Thuc, 43 ans aujourd’hui, a été condamné à 16 ans de prison. Il a apparemment était puni pour avoir violemment proclamé son innocence. Selon le service de traduction vietnamien assermenté par la BBC, Thuc s’est plaint que sa “confession” lui avait été extorquée sous la contrainte et qu’il avait subi de mauvais traitements durant sa détention. Sa plainte n’a pas été relevée par la Cour. Long, 42 ans, a été condamné à cinq ans en tant que complice. Dinh — qui, comme ses amis, aurait pu être condamné à la peine de mort — a également été condamné à une peine plus légère de cinq ans. Les juges ont semblé hésiter du fait que Dinh ait reconnu humblement qu’il avait été influencé par les notions occidentales de liberté alors qu’il étudiait à l’étranger et que, en tant qu’avocat, il ne pensait pas que militer en faveur d’une démocratie pluripartite pourrait le mettre en violation des lois vietnamiennes.

Parce qu’une telle notion est en elle-même injurieuse, les réactions aux verdicts ont été aussi rapides que critiques. L’ambassadeur américain Michael Michalak a protesté le 21 janvier en affirmant que “ces condamnations allaient à l’encontre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et qu’elles soulevaient de sérieuses interrogations quant à l’engagement du Vietnam en matière de droit et de réforme.” Les chefs de mission de l’Union Européenne à Hanoï ont publié une déclaration conjointe indiquant que le procès ainsi que les sentences prononcées témoignaient “d’un regrettable retour en arrière pour le Vietnam.” Les ambassadeurs de l’Union européenne ont noté que les condamnations “n’étaient pas en accord avec le droit fondamental à la personne d’avoir des opinions et de pouvoir librement et paisiblement les exprimer, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et à l’Article 19 de l’Accord International sur les Droits Civils et Politiques, dont le Vietnam est signataire.” Les organisations de défense des droits de l’homme telles que Human Rights Watch et Amnistie Internationale ont également exprimé leurs profondes inquiétudes quant à cette injustice.

Mais les anciens amis de Dinh, de Long et de Thuc dans les milieux d’affaires américains ont été remarquables par leur silence. Les hauts dirigeants de la Chambre de Commerce américaine à Hanoï et à Ho Chi Minh Ville ont catégoriquement refusé tout commentaire — même à titre confidentiel – quant au sort de leurs estimés anciens collègues. Ce n’est pas juste le hasard, mais une position soigneusement considérée. Les dirigeants de l’AmCham ont rejeté ces six derniers mois les demandes de commentaires sur les mesures de répression vietnamiennes actuelles à l’encontre des dissidents (pour plus de détails, voir Un Homme qui Dérange, Le Rapport Rushford, 21 septembre 2009). Dans un courrier électronique adressé la semaine dernière, je demandais au directeur de la Chambre de Commerce américaine à Ho Chi Minh Ville s’il se rendait compte que lui et ses collègues donnaient la terrible impression que la première priorité pour les milieux d’affaires américains était la stabilité politique, le style Politburo. Herb Cochran m’a dit qu’il vérifierait de nouveau leur position avec son conseil d’administration ainsi qu’avec celui de leur bureau à Hanoï. Il s’est avéré qu’aucun des deux conseils d’administration ne s’est soucié de réfuter ces allégations, même à titre confidentiel. On ne peut que conclure que le milieu des affaires américain au Vietnam a souhaité adresser un message délibéré au gouvernement de Hanoï. Les mesures de répression envers les dissidents bénéficient du soutien tacite des sociétés américaines.

A première vue, l’explication semble assez simple. Les sociétés comme ExxonMobil, Citi, Emerson Electric et Chevron qui siègent aux conseils d’administration de l’Amcham de Hanoï et d’Ho Chi Minh Ville ne figurent pas sur la liste des cœurs brisés. Mais pour quiconque se demande vers quoi se dirige l’économie vietnamienne et comment la communauté d’affaires des Etats-Unis y a sa place, c’est une longue histoire. Le milieu des affaires américain a développé des liens étroits avec les autorités communistes dirigeantes, les entreprises gouvernementales et les agences gouvernementales (corrompues) qu’elles contrôlent. Ces liens semblent assez étroits pour que les Américains considèrent aujourd’hui leurs intérêts économiques mutuels avec les dirigeants du Vietnam comme essentiellement parallèles. Quant à la façon dont l’économie vietnamienne se développe, on n’a pas besoin de partager la même vision que le réalisateur engagé Michael Moore pour percevoir une convergence économique et politique inquiétante. Vous pourriez l’appeler, le “Communisme Amical”.

Voilà comment ça marche.

Durant la guerre des Etats-Unis avec le Vietnam – qui a marqué la période allant des années 1950 jusqu’à la victoire des forces de Ho Chi Minh en 1975, les Américains sont arrivés en proclamant qu’eux seuls étaient capables de combattre le communisme. Comme tout le monde le sait désormais, les Etats-Unis se sont empêtrés de plus en plus dans cette guerre, dans un pays qu’ils n’avaient pas vraiment compris, jusqu’à ce qu’ils soient pris au piège dans ce qui s’est avéré être une perte tragique de vies humaines des deux côtés. Ces dernières années, quand les dirigeants vietnamiens ont commencé à ouvrir leur économie, les milieux des affaires américains se sont présentés comme des réformateurs économiques, désireux de venir en aide à une économie marxiste-léniniste vouée à l’échec. Leur désir d’aider était vraiment réel à ce moment là. Mais, petit à petit au cours de ces dix dernières années, les sociétés se sont mises à nouer des relations de plus en plus étroites avec les anciens communistes qui détiennent toujours le pouvoir économique du pays. De nos jours, l’AmCham s’occupe d’abord de défendre les réformes économiques touchant les entreprises membres. Pour ce qui est des militants pacifiques pour la démocratie, la Chambre de Commerce américaine semble partager l’avis du Politburo : ce sont des fauteurs de trouble qui sont sur leur chemin.

***

Lors de sa déclaration du 17 juin 1999 devant la Commission des Finances du Parlement américain, Greig Craft, membre de l’AmCham (Hanoi), s’était prononcé dans des termes très idéalistes. Le milieu des affaires américain faisait pression alors sur le Congrès américain pour que celui-ci accepte d’élargir leurs relations commerciales bilatérales avec le Vietnam, ce qui mènerait à terme à ce que ce pays du Sud Est asiatique puisse accéder en 2007 à l’Organisation Mondiale du Commerce. Craft s’est adressé ainsi aux parlementaires : “A part le fait de faire des affaires, nous voulons tous promouvoir les droits de l’homme et les libertés démocratiques dans le monde.” “Le processus de développement économique peut également permettre à terme la libéralisation politique du Vietnam.”

Craft est toujours en activité au Vietnam et est toujours inscrit en tant que membre de l’AmCham. Il proclame toujours son idéalisme et cherche ces derniers jours à faire de la publicité pour une fondation humanitaire qu’il a créée pour encourager les conducteurs de deux-roues vietnamiens à porter un casque de sécurité. Mais Craft l’idéaliste n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes lui demandant au début du mois s’il pourrait être tout aussi catégorique qu’il y a onze ans devant le Congrès en assurant que le Vietnam s’ouvrirait et donnerait plus de libertés à ses citoyens. Les dirigeants actuels de l’AmCham n’ont pas non plus souhaité s’étendre sur le sujet.

Le président de l’AmCham d’Ho Chi Minh Ville, Tom Siebert, écrivait dans un courrier électronique du 3 novembre 2009 que l’organisation était une organisation “apolitique”. “Nous limiterons nos commentaires et recommandations aux questions qui affectent directement le commerce et l’investissement entre les États-Unis et le Vietnam.” Quand j’ai demandé à Siebert ce qu’il dirait aux sceptiques de Capitol Hill quand on lui demanderait ce qu’il est advenu de la libéralisation politique censée être en bonne voie, il a refusé de répondre.

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D’autres dirigeants influents à l’AmCham n’ont pas non plus souhaité parler des questions d’état de droit, ou de leur ancien ami Dinh. Fred Burke, Managing Partner du bureau Baker & McKenzie à Ho Chi Minh Ville, préside le comité juridique de l’AmCham, dont Dinh était membre jusqu’à son arrestation en juin dernier. Dinh était-il votre ami ? Ai-je demandé à Burke. Il n’a pas répondu.

La clientèle de Burke peut expliquer les réticences de l’avocat. Le bureau de Baker & McKenzie au Vietnam a représenté les plus grandes institutions financières, dont la Citibank et la Banque du Japon pour la Coopération Internationale, lesquelles ont besoin des autorisations gouvernementales pour exercer au Vietnam. Les plaquettes de présentation du cabinet Baker & McKenzie indiquent que leur domaine d’activité au Vietnam a été de représenter “les clients étrangers dans leurs investissements, comme l’acquisition par la Banque d’Investissement RHB de 49 % des actions vietnamiennes.” Burke a également représenté la société Asian Coast Development lors de sa demande “de permis de construire d’un complexe touristique, dont un casino à Ho Tram, estimé à 4 milliard USD.” Burke a encore “représenté BNP Paribas dans le projet de financement de la première raffinerie de pétrole du Vietnam au moyen d’un montage financier de 300 million USD.” (dont la valeur totale atteignait les 2.5 milliards USD). Burke a également participé à la transaction financière entre “un fabricant de bières étranger et la Société de Boisson d’alcool et de Bière du Vietnam (Saigon Beer) pour un montant de 24 million USD”.

Sachant que le domaine d’activité de Burke dépendait apparemment du fait qu’il n’ébranle pas les diverses instances de la machine du gouvernement vietnamien, je lui ai demandé par email s’il était bon de penser que tout ceci expliquait ses réticences même à mentionner le nom de Dinh. Il s’est refusé à tout commentaire.

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Selon les articles de presse que j’ai pu trouver après avoir abondamment parcouru les pages internet, Burke a également joué un rôle dans les nouvelles industries de haute technologie du Vietnam. En décembre 2004, Burke a participé, aux côtés des représentants de Cisco Systems et d’autres personnalités de l’AmCham, à une conférence parrainée par l’Association Informatique Hochiminh qui a mis en évidence les aspects du monde des affaires et du monde juridique quant au développement de la technologie et de l’information au Vietnam. Le désormais condamné Duy Thuc faisait également partie du panel de personnes ayant abordé les questions de réseau de données, ainsi que Amy Vo, un directeur commercial de Cisco Systems. Tous les participants à cette conférence représentaient la nouvelle élite de la haute technologie du Vietnam.

Les porte-paroles du PDG de Cisco, John Chambers, se refusent à tout commentaire sur les relations d’affaires que pouvaient entretenir Cisco avec Thuc et Thang Long. Mais alors que les archives publiques disponibles sont incomplètes, il ne fait aucun doute que les deux entrepreneurs vietnamiens entretenaient des liens étroits avec Cisco et les milieux d’affaires américains.

CNN.com a annoncé le 20 mars 2001 depuis Hanoi que la société vietnamienne Electronics and Information systems Inc (communément appelé EIS) avait des projets sur la nouvelle Bourse de Ho Chi Minh Ville, qui ne comprenait alors que cinq sociétés. Le directeur général adjoint d’EIS de l’époque était Thang Long. Il avait dit aux journalistes que sa société avait été fondée en 1993 et était devenue une société par actions en 2000. Selon le rapport de CNN, “Long dit qu’EIS a établi une relation à long terme avec le géant du réseau internet Cisco Systems et a mené des transactions en Thaïlande et à Singapour. EIS projette également d’étendre son activité aux Etats-Unis.”

Le 31 août 2001, Cisco Systems publiait un communiqué de presse vantant les mérites des relations qu’ils avaient pu établir avec Thuc et Long d’EIS. Selon le communiqué, EIS et Cisco travaillaient dans l’optique de placer le “Parc Logiciel de Saigon avec Cisco Equipment sur un plan “de classe internationale”.” Le communiqué reconnaissait à EIS le statut de l’“un des premiers associés de Cisco”, et disait que la société vietnamienne “est l’intégrateur majeur du réseau SSP”. “Tran Huynh Duy Thuc, qui était alors le Président-Directeur Général d’EIS, était cité dans le communiqué, disant que “EIS est très fier d’être l’intégrateur principal de ce projet. Avec les compétences professionnelles du personnel d’EIS et les technologies de pointe de l’industrie de Cisco, l’infrastructure du SSP a été déployée en un temps record”.

La relation de Cisco avec EIS s’est développée au moins jusqu’en 2006, selon les archives publiques disponibles. Un porte-parole de la Bourse de Saigon raconte qu’EIS n’a jamais été cotée en bourse, pour des raisons qui ne sont pas expliquées dans les archives publiques disponibles.

***

Le tout dernier projet sur lesquels Thuc et Long ont été impliqués concerne un projet qu’ils ont monté pour une société téléphonique internet basée à Singapour appelée One Connection Internet. Selon un rapport de VietNamNet Bridge daté de 2008, ce service de démarchage en ligne se concentrait sur la clientèle vietnamienne. On peut donc facilement imaginer combien les autorités vietnamiennes étaient effrayées par ce projet qui, comme leurs homologues chinois, étaient décidées à contrôler la façon dont leurs citoyens communiquent entre eux.

L’année dernière, le département de l’information et des communications d’Ho Chi Minh Ville a annoncé qu’ils condamneraient OCI qui, selon eux, avait proposé sur le marché vietnamien des services d’internet et de téléphonie non autorisés à partir de Singapour et d’autres pays. La déclaration du ministère vietnamien de l’information informait que les dirigeants étaient outragés que “des abonnés américains, canadiens et australiens utilisent leur téléphone portable et leur téléphone fixe pour appeler le Vietnam via internet en utilisant des cartes dont le module de facturation était installé au Vietnam.” La déclaration disait encore que “les appels de l’étranger étaient acheminés via une passerelle d’accès vocal basée à Singapour où leur validité était confirmée avant d’être transmis à un abonné vietnamien.”

Alors que la plupart des observateurs encenseraient un tel projet visant à permettre aux vietnamiens de communiquer librement entre eux, aux yeux du gouvernement vietnamien, l’affaire de Thuc et de Long était “illégale”. Au début de l’année dernière, apparemment peu de temps avant que Long et Thuc ne soient arrêtés, le matériel de OCI a été confisqué.

Cette année, les autorités vietnamiennes ont intensifié leurs efforts pour contrôler la façon dont leurs citoyens communiquent entre eux via internet, la dernière initiative étant de bloquer le site de réseau social américain Facebook.

Quant à Cisco Systems, divers articles de presse prétendent que la société aurait aidé les autorités chinoises à imposer son propre pare-feu, ce que la société nie. Nous ne savons pas vraiment si les agents de Cisco coopèrent en ce sens avec les autorités gouvernementales vietnamiennes, bien qu’il y ait des soupçons parmi la communauté pour la défense des droits de l’homme. (Restez attentif.)

***

Pour mieux comprendre le fonctionnement des relations amicales qui se sont créées avec les communistes dans l’économie vietnamienne d’aujourd’hui, vous voudrez bien étudier le rapport de Bill Hayton concernant la politique étrangère. Hayton est un ancien correspondant respecté de la BBC à Hanoï dont la carte de presse n’a pas été renouvelée par les autorités vietnamiennes, après avoir apparemment déposé trop de rapports qui ne suivaient pas la ligne du parti.

Dans son rapport de politique étrangère, Hayton cite des exemples éloquents de la façon dont, “malgré un afflux de nouvelle richesse, le Parti communiste domine toujours aussi bien les secteurs public que privé” au Vietnam. Il note que “beaucoup” de sociétés apparemment privées “sont d’anciennes entreprises publiques ou sont toujours en partie propriété d’état et, surtout, sont toujours dirigées par des membres du parti.” Hayton ajoute : “La plupart des têtes dominantes du secteur privé sont nommés par le parti, font partie de leur famille, ou de leur cercle d’amis. L’élite du parti communiste transforme le capitalisme vietnamien en affaire de famille.”

Pour illustrer comment fonctionne cette affaire de famille, Hayton cite le mariage en 2008 célébré dans un hôtel de luxe de Saigon dont les vétérans de la guerre du Vietnam se souviendront – la Caravelle. Nguyen Bao Hoang, le directeur général d’IDG Ventures Viêt-Nam, une société d’investissement, épousait Nguyen Thanh Phuong, une jeune femme de 27 ans — la fille du Premier Ministre Nguyen Tan Dung. “L’homme avec qui elle se mariait est citoyen américain, enfant de parents qui s’étaient enfuis du Vietnam en 1975 pour échapper aux communistes — revenant maintenant pour se marier avec la fille de l’un d’eux” observe Hayton.

Nguyen Bao Hoang d’IDG Ventures est un membre actif de la Chambre de Commerce américaine au Vietnam.

Un autre membre du Conseil d’administration de l’AmCham, Virginia Foote, fait également de la publicité au Premier Ministre de père. Le site Web de Foote dédié à Vietnam Partners, une banque d’investissement, affiche en ligne une photo de Foote et Nguyen Tan Dung prise alors qu’elle et d’autres représentants de Vietnam Partners rencontraient le 1 juin 2007 le Premier Ministre à Hanoi.

Le site de Vietnam Partners relate que “lors de leur entretien, les dirigeants du groupe Vietnam Partners basé aux États-Unis se sont engagés à investir au Vietnam et recherchaient l’aide du Gouvernement pour arrondir les problèmes qu’ils pourraient rencontrer dans leur projet”. “Lors de cette réunion, le Président du groupe, Virginia B. Foote, a déclaré qu’elle ferait des efforts pour développer les liens de coopération entre le Vietnam et les Etats-Unis dans tous les domaines, en plus d’augmenter les investissements de sa société dans le marché du sud-est asiatique.”

Le site web de Vietnam Partners ajoute cette phrase que le Premier Ministre a dû prononcer quand Foote a demandé son aide afin d’“arrondir les angles” pour Vietnam Partners et qui veut tout dire : “Pour vous répondre, le Premier Ministre Dung a une grande estime pour le projet d’investissement de Vietnam Partners et recommande vivement aux cadres du groupe de travailler avec les organismes compétents et les autorités locales pour lancer leurs projets dès que possible”. Dans les pays du Tiers-Monde comme le Vietnam, cette phrase du émanant du Premier Ministre vaut toutes les signatures.

Foote se refuse à tout commentaire. (L’année dernière quand j’ai écrit que l’ancien cabinet juridique de Dinh avait listé Vietnam Partners comme client, Foote a déclaré qu’elle ne pouvait pas s’en souvenir.) Il apparaît qu’aux yeux des dirigeants du milieu des affaires américain, exprimer une quelconque sympathie pour des gens comme Le Cong Dinh, Le Thang Long et Tran Huynh Duy Thuc, même à titre privé, pourrait menacer les fructueuses relations d’affaires avec le gouvernement vietnamien. Au moins, on ne peut pas appeler les trois hommes emprisonnés “potes communistes”.

http://www.rushfordreport.com/2010/100125Commies.htm

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