Retour sur les arrestations des membres et sympathisants du Viet Tan

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Au cours des dernières semaines, les autorités communistes vietnamiennes ont arrêté puis libéré un certain nombre de membres et sympathisants du parti Viet Tan qui militaient pacifiquement à Saigon, ainsi que des personnes totalement étrangères au Viet Tan. Il est nécessaire de faire le point sur ces événements.

1) Résumé des faits

Le 17.11.2007, les forces vietnamiennes de sécurité ont arrêté à Saigon six personnes : les frères Nguyen The Vu et Nguyen Trong Khiem de nationalité vietnamienne, M. Somsak Khunmi de nationalité thaïlandaise, MM. Nguyen Quoc Quan et Leon Truong de nationalité américaine, et Mme Nguyen Thi Thanh Van, journaliste de nationalité française. Le parti Viet Tan avait immédiatement alerté les opinions publiques sur ces arrestations. Le 20.11.2007, la police vietnamienne a arrêté M. Nguyen Viet Trung, un autre jeune frère de Nguyen The Vu. Le 22.11.2007, devant la pression des médias étrangers, les autorités vietnamiennes reconnaissent détenir trois personnes : Leon Truong, Somsak Khunmi et Nguyen Thi Thanh Van. Elles ne mentionnent pas les autres personnes arrêtées.

Le 27.11.2007, les journaux officiels vietnamiens annoncent l’arrestation du couple Le Van Phan et Nguyen Thi Thinh, tous deux de nationalité américaine. Ils ont été arrêtés quatre jours plus tôt, le 23.11.2007 à leur descente d’avion en provenance de Los Angeles. La police vietnamienne accuse ces « Viet Kieu » (vietnamiens résidant à l’étranger et retournant au pays pour tourisme) de détenir une arme à feu dans leurs bagages afin de venir en aide aux membres du parti Viet Tan arrêtés. Le Viet Tan a immédiatement affirmé ne pas avoir de liens avec ce couple.

Toujours le 27.11.2007, les autorités communistes vietnamiennes reconnaissent la détention des autres personnes arrêtées, à savoir MM. Nguyen Quoc Quan, Nguyen The Vu et Nguyen Viet Trung. Dans les jours qui ont suivi, les médias officiels vietnamiens ont lancé une série d’articles et de reportages télévisées visant à démontrer que ces personnes ont été arrêtées pour « terrorisme ». Le parti Viet Tan avait immédiatement réagi en réaffirmant la caractère non violent de sa lutte pour la démocratie.

Plus de deux semaines après les arrestations et après d’intenses pressions diplomatiques, le personnel consulaire français et américain a pu enfin rendre visite à leurs compatriotes.

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Sous la pression internationale, le 11.12.2007, M. Leon Truong et le couple Le Van Phan et Nguyen Thi Thinh ont été libérés. M. Truong a été remis à l’ambassade américaine pour être extradé alors que les deux autres personnes ont été simplement relâchées dans Saigon comme s’il s’agissait d’une bavure policière. Il va sans dire que ce couple a pris le premier avion disponible pour retourner aux Etats-Unis. Le 12.12.2007, madame Nguyen Thi Thanh Van a été confiée au personnel consulaire français et extradée vers la France. A leur retour à Honolulu et Paris, M. Leon Truong et Mme Nguyen Thi Thanh Van ont déclaré que toutes leurs dépositions faîtes durant leur détention ont été dictées par la police vietnamienne et par conséquent, sans valeur.

2) Quelques réflexions

Devant ces développements complexes et s’étirant maintenant sur plus d’un mois et demi, on peut en tirer les analyses suivantes :

Premièrement, la libération des personnes citées plus haut ne fait aucunement partie d’une mesure de grâce ou de remise de peine. Ces personnes ont été libérées car les autorités vietnamiennes n’avaient aucune preuve pour étayer leur accusation de « terrorisme ». En outre, la pression internationale et aussi de l’intérieur du Vietnam a forcé le régime communiste à libérer ces personnes. Autrement dit, elles ont été libérées car elles sont innocentes et non pas à cause d’une grâce quelconque comme l’ont clamé les médias officiels. D’ailleurs, selon l’article 72 de la Constitution de la République Socialiste du Vietnam, « nul ne peut être considéré comme coupable et puni en tant que tel s’il n’y a pas verdict d’un tribunal ». Ce n’est pas ce qu’on a pu lire et voir dans les médias officiels du régime ces dernières semaines. Sur cette base, les personnes calomniées ont assez d’éléments pour poursuivre en justice soit la police vietnamienne, soit les auteurs des articles diffamatoires pour le préjudice physique et moral subi.

Deuxièmement, ces événements constituent un échec des autorités vietnamiennes sur de nombreux aspects : C’est contre-productif vis à vis de l’opinion publique à l’intérieur du Vietnam. Depuis mars 2007, les autorités communistes vietnamiennes s’efforcent de coller l’étiquette de « terroriste » aux dissidents, organisations et partis d’oppositions à l’intérieur du Vietnam comme à l’étranger. Rien que pour le parti Viet Tan, plus de 40 articles diffamatoires ont été publiés dans les journaux du régime.

Fin novembre 2007, profitant de l’arrestation des membres et des sympathisants du Viet Tan, les autorités montent d’un cran dans le mensonge en montant de toute pièce l’affaire du pistolet Ruger saisit dans les bagages du couple Le Van Phan et Nguyen Thi Thinh, fraichement débarqués à Saigon en provenance de Los Angeles. Présenté d’abord comme de dangereux terroristes à la solde du Viet Tan dans les journaux vietnamiens, ce couple a été relâché en catimini dans Saigon trois semaines après. Ajouté à la libération des deux membres du Viet Tan Leon Truong et Nguyen Thi Thanh Van, on constate clairement que la technique de la calomnie a ses limites et qu’elle ne peut pas tenir la route face à la détermination du peuple vietnamien, conjuguée à la pression internationale.

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- Vis à vis de la diaspora vietnamienne, la libération des personnes présentées initialement comme des « terroristes » prouve que c’est bien la police vietnamienne qui a glissé le pistolet dans les bagages du couple de touristes. Ce point doit retenir l’attention des vietnamiens exilés qui reviennent au Vietnam pour tourisme. En effet, malgré les mesures du régime pour encourager le retour de la diaspora, ces « Viet Kieu » peuvent à tout moment être victimes des complots de la police vietnamienne et jetés en prison sans ménagement.

- Vis à vis de la communauté internationale, en particulier dans les médias et la classe politique, le Vietnam dévoile encore un peu plus son vrai visage, celui de la répression de pacifiques opposants politiques, malgré son intégration dans la scène politique internationale par l’adhésion à l’OMC et l’obtention d’un siège non permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Cela est encore plus gênant quand on sait que le Vietnam vient de ratifier la Constitution des Droits de l’Homme de l’ASEAN.

- Sur le plan diplomatique, l’arrestation de ressortissants étrangers uniquement à cause de l’expression pacifique de leurs opinions a créé des tensions qui ne resteront pas sans conséquences, en particulier entre le Vietnam et la France, l’Union Européenne et les Etats-Unis.

Troisièmement, le parti Viet Tan affirme encore une fois la non violence de sa lutte, menée depuis de nombreuses années et qui se poursuivra, jusqu’à la réalisation de son objectif ultime, à savoir la démocratisation et le développement harmonieux du Vietnam. Dans cet esprit, le parti Viet Tan demande aux autorités communistes vietnamiennes de libérer tous les militants pour la démocratie arrêtés dans cette affaire. Ils ont été arrêtés pour les mêmes motifs. Certains ont déjà été libérés. D’autres sont encore en prison alors qu’ils sont tout aussi innocents que les premiers. Ils doivent être libérés dans les plus brefs délais, sans distinction de leur nationalité, vietnamienne ou américaine ou thaïlandaise. Les libertés d’opinion, de réunion et d’informations sont des libertés fondamentales de l’homme. Les autorités vietnamiennes n’ont pas le droit d’appliquer un traitement de faveur aux citoyens étrangers et piétiner les droits de ses propres citoyens, par des arrestations et détentions arbitraires.

Quatrièmement, le parti Viet Tan remercie tous les efforts des vietnamiens, médias et parlementaires dans le monde qui ont exprimé leur soutien, exercé des pressions pour œuvrer à la libération de ces militants pour la démocratie.

31 décembre 2007
Ly Thai Hung
Premier Secrétaire du parti Viet Tan

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