4 Avril 2011
Par Sarah Paulsworth
[JURIST] Une cour vietnamienne a reconnu coupable lundi le célèbre avocat et activiste Cu Huy Ha Vu de propagande contre le gouvernement et l’a condamné à sept ans d’emprisonnement plus trois ans d’assignation à résidence surveillée. Durant le procès, qui n’a duré qu’un seul jour, les avocats de Vu ont été jetés hors des tribunaux et Vu a été obligé de se défendre lui-même. Vu est en prison depuis novembre en raison des interviews qu’il a accordés à la presse internationale au cours desquels il recommandait l’élimination du système politique à parti unique au Vietnam ainsi que d’autres réformes démocratiques. Sa détention a été largement critiquée par les groupes internationaux des droits de l’homme, dont Human Rights Watch (HRW), qui a surnommé l’arrestation de Vu le dernier incident d’une “campagne de répression” contre les activistes. En 2009, Vu a poursuivi en justice le Premier Ministre vietnamien Nguyen Tan Dung au sujet du projet du gouvernement de développer une mine de bauxite avec la Chine. Vu est le fils de Cu Huy Can, un responsable du gouvernement de l’ancien président vietnamien Ho Chi Minh et un poète fortement respecté.
Vu figure parmi les nombreux dissidents vietnamiens qui ont été reconnus coupables pour activité contre le gouvernement. En janvier, une cour vietnamienne a condamné l’ancien membre du Parti communiste Vi Duc Hoi à huit ans de prison pour avoir appelé à la démocratie et à un système pluripartite. En janvier 2010, une cour vietnamienne a condamné l’auteure et activiste pour la démocratie Pham Thanh Nghien à quatre ans de prison pour propagande contre l’Etat. Le même mois, une cour vietnamienne condamnait quatre militants pour la démocratie pour subversion. Après un procès d’un jour, l’avocat de droits de l’homme Le Cong Dinh a été condamné à cinq ans de prison. Les quatre accusés ont été inculpés d’activités visant à renverser le communisme au Vietnam. Dinh a reconnu défendre une démocratie pluripartite au Vietnam et avoir rejoint un parti démocratique interdit. Avant la condamnation de Dinh, une cour vietnamienne avait condamné en décembre 2009 le dissident pro-démocratie Tran Anh Kim à cinq et demi de prison pour subversion.
