Un dissident vietnamien est accueilli aux Etats-Unis

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22 octobre 2014

Par Pierre COCHEZ

Le blogueur Dieu Cay était détenu au Vietnam. Il a été expulsé aux États-Unis. Une nouvelle preuve du rapprochement de Hanoï vers Washington, face à la pression régionale de Pékin.

Quelles sont les circonstances de cette libération  ?

Les États-Unis ont accueilli mardi 21 octobre au soir Dieu Cay, un des plus célèbres dissidents vietnamiens, libéré par Hanoï. Le blogueur avait été condamné à 12 ans de prison en septembre 2012 par un tribunal vietnamien qui l’avait accusé de « propagande anti-État ».

Deux autres blogueurs avaient été condamnés respectivement à 10 ans et quatre ans d’emprisonnement. Les inculpations pour propagande contre l’État communiste sont courantes au Vietnam.

« Ceci est le résultat de la victoire des valeurs démocratiques », a lancé Dieu Cay à plusieurs dizaines de partisans venus l’accueillir à l’aéroport de Los Angeles. Dieu Cay, de son vrai nom Nguyen Van Hai, a affirmé qu’il continuerait à lutter pour la démocratie et les autres prisonniers au Vietnam.

L’ex-femme du dissident, Duong Thi Tan, a rapporté sur Radio Free Asia que les autorités vietnamiennes n’avaient pas donné le choix à Hai. Il a été conduit directement depuis sa prison à l’aéroport.

« Nous saluons la décision des autorités vietnamiennes de libérer ce prisonnier de conscience », a réagi la porte-parole adjointe du département d’État américain, Marie Harf.

« Le gouvernement ne change pas, c’est un tour de passe-passe. Ils font ça pour changer temporairement l’opinion » de la communauté internationale, a critiqué le fils de Dieu Cay, Nguyen Tri Dung, interrogé par l’Agence France-Presse à Hanoï.

Quel est le contexte géopolitique de cette libération  ?

Cette libération intervient quelques semaines après la levée partielle de l’embargo américain sur les ventes d’armes à Hanoï, en vigueur depuis la fin de la guerre du Vietnam il y a près de 40 ans. Cette annonce était un avertissement à Pékin qui a d’importants différends territoriaux en mer de Chine méridionale avec ses voisins d’Asie du Sud-Est, notamment le Vietnam.

La libération de Dieu Cay est considérée par Hanoï comme « nécessaire pour faire avancer les efforts de construction d’un nouveau partenariat stratégique avec les États-Unis », analyse Jonathan London, de la City University de Hong Kong.

« Ce qui intéresse les Vietnamiens, c’est d’être proches des États-Unis » face à la Chine, estime Phil Robertson, représentant en Asie de l’ONG Human Rights Watch. Il reproche à Hanoï des libérations symboliques des « dissidents importants » sans mouvement de fond.

En mai 2012, le président américain avait invité la communauté internationale à « ne pas oublier les journalistes comme le blogueur Dieu Cay, dont l’arrestation en 2008 a coïncidé avec une vague de répression contre les journalistes au Vietnam ».

Quel est le jeu des États-Unis  ?

Sa libération intervient alors que Barack Obama entame une grande tournée asiatique en novembre. Les tensions sont vives en mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-intégralité du territoire maritime. Elle y a des différends territoriaux avec Brunei, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam, ainsi qu’avec Taïwan.

Les relations ont été très difficiles ces derniers mois entre Pékin et Hanoï, après l’installation en mai d’une plate-forme pétrolière chinoise près de l’archipel disputé des Paracels, provoquant au Vietnam des émeutes antichinoises.

Les États-Unis, qui officiellement ne prennent pas position sur ces conflits territoriaux, avaient dénoncé les actions « déstabilisatrices » de Pékin. La Chine avait ensuite retiré cette plate-forme.

Source : La Croix

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