Un journaliste thaïlandais emprisonné sans motif au Viêt Nam

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11 janvier 2008

Monsieur le Président Nguyen Minh Triet
République Socialiste du Viêt Nam
Office of the State
1 Bach Thao
Hà Nôi, Viêt Nam

Via facsimile : +84 4 823-1872

Monsieur le Président,

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Le Comité de protection des journalistes est gravement préoccupé par l’arrestation du 17 novembre et le maintien en prison de monsieur Somsak Khunmi, qui occupe depuis longtemps la fonction d’assistant pour les émissions d’actualités diffusées par la radio basée au Japon et aux USA, Chan Troi Moi (Radio Nouvel Horizon).

Somsak, de nationalité thaïlandaise, a été emprisonné avec la journaliste de Chan Troi Moi, madame Nguyen Thi Thanh Van, et avec un groupe de militants politiques associés au parti pro-démocratie en exil, Viêt Tân. Avant leur arrestation, Thanh Van et Somsak travaillaient ensemble pour établir un rapport sur une manifestation tenue à Hô Chi Minh-Ville par les agriculteurs lésés qui ont été poussés hors de leurs terres par les autorités de l’État. Mme Nguyen a été libérée le 12 décembre, après l’intercession de l’ambassade de France à Hà Nôi et un tollé international.

Les deux journalistes ont été appréhendés par des agents de sécurité dans une résidence privée et emmenés au principal centre de détention d’Ho Chi Minh Ville, au numéro 1 de la rue Nguyen Van Cu, où Somsak, qui a 58 ans, est encore détenu. Thanh Van, ressortissante française, a été accusée de terrorisme par les médias d’État et libérée de prison après avoir purgé 25 jours de détention. Le CPJ l’a rencontrée à Bangkok afin de discuter de la situation de Somsak.

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Bien qu’il maintienne Somsak en détention depuis presque deux mois et bien qu’il ait diffusé dans les médias d’État des photographies de ses interrogatoires, votre gouvernement n’a pas réussi à porter contre lui d’accusation formelle, fondée sur des preuves. À notre connaissance, il est actuellement détenu en vertu de l’article 84 du Code pénal du Viêt Nam qui permet de détenir des suspects jusqu’à quatre mois sans inculpation.

Votre administration a aussi inexplicablement restreint les contacts avec Somsak, n’autorisant au personnel consulaire de Thaïlande qu’une seule visite depuis les 55 jours de détention. Dans une lettre adressée le 12 Décembre à l’épouse de Somsak, Janta Kantinat, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères lui a écrit qu’il souffre de graves maux de dos et qu’il marche en boitant à cause de l’absence de siège convenable dans sa cellule de prison.

L’administration pénitentiaire a reconnu les complications de santé de Somsak quand elle lui a permis de se rendre dans un hôpital pour y suivre un traitement médical, le 4 décembre, selon la lettre du ministère des Affaires étrangères thaïlandais. Depuis son arrestation, sa femme a souffert d’une grave dépression, la conduisant à rechercher un traitement psychiatrique. Elle projette de se rendre au Viêt Nam vers la fin du mois pour rendre visite à son mari, et nous encourageons vivement votre gouvernement à élargir ses droits de visite.

L’article 69 de la constitution de votre pays protège largement la liberté de la presse et la liberté d’expression. Dans la pratique, toutefois, les administrations qui se sont succédées, dirigées par le Parti Communiste, ont appliqué des lois relatives aux crimes et à la sécurité nationale pour réprimer arbitrairement ces libertés démocratiques essentielles.

Non seulement l’emprisonnement de M. Somsak soulève des questions troublantes sur l’engagement de votre gouvernement à faire respecter la constitution nationale, mais la plus vaste campagne de répression en cours sur la liberté d’expression au Viêt Nam compromet grandement la crédibilité, aux yeux du monde, de la volonté réformatrice de votre gouvernement. Malheureusement, la répression intervient à un moment où votre pays a acquis une position d’importance sur la scène mondiale, l’année dernière avec l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce et cette année avec l’obtention d’un siège temporaire au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le CPJ vous invite donc à faire libérer immédiatement et sans condition M. Somsak Khunmi et suggère que votre administration travaille avec autant de vigueur et d’engagement à son programme de réformes économiques, largement applaudi et efficace, qu’à promouvoir et protéger, plutôt que saper, les principes démocratiques fondamentaux de liberté de la presse et de liberté d’expression.

Merci de votre attention. Nous attendons votre réponse rapide.

Rejoignez le CPJ en protestant contre cette attaque visant la presse.
Écrivez ou faxez à l’adresse ci-dessus.


Traduction : Viet Tan

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